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tirer la bonne leçon

18 juillet 2011, 13:30, par Wendlaboumb

Le drame que nous avons vécu avec ces soldats aura été salutaire si notre société en tirait les leçons.
L’armée s’est désarmée par l’irresponsabilité de la hiérarchie. Les hommes du rang ont eu la latitude pour envisager l’inimaginable pour la troupe parce que l’on avait cessé d’appliquer les règles. Le syndrome de l’impunité s’est installée dans l’armée avec une ampleur qui égalait la sacralité de la discipline de cette composante de la société.

Ce que nous avons vécu, c’est la manifestation de l’échec de tous les officiers de cette armée. Et ces officiers ont été amenés à échouer parce qu’on leur confiait des soldats que le sommet protégeait. Le sommet ici ce n’est pas seulement Blaise Compaoré (Chef Suprême) et le ministre de la défense. Car notre société avait atteint le seuil où on imaginait ce que Blaise souhaitait, on parlait pour Blaise et son entourage, on s’auto-censurait aisément au point où chacun cultivait l’irresponsabilité et la démission avec les phrases du genre "le pays là est comme ça", "il faut se chercher", "si tu ne fais pas, c’est toi qui perd".

On se souvient, il y a quelques années un officier de gendarmerie avait réussi à troquer ses armes contre fric auprès d’un civil. Personne ne croiyait que la gendarmerie n’avait pas les moyens de déceler ce risque de dérive chez cet officier pour protéger l’institution. A l’époque les règles qui permettent de mettre ces cas sociaux hors de respoonsabilité n’ont pas été appliquées. Il a fallu que la presse s’intéresse à cette affaire pour que la hiérarchie s’assume. Ce cas d’école permet de comprendre les causes des horreurs de ces mutineries.

Un ministre disait que la discipline était affectée par le fait que le chomage avait augmenté et l’armée était la cible de la forte demande d’emplois. Une telle lecture des évènements nous éloignait du vrai problème. Autant dire que le nombre de délinquants à la BECEAO augmentera avec les convoitises croissantes d’emplois au sein de cette institution.
Pour que ce que nous avons vécu ne se reproduise plus, il faut que tous les niveaux de la hiérarchie reconnaissent leur responsabilité et se remettent en cause. Les bandits radiés sont ceux que nous avons protégés de notre iresponsabilité.
On a beau les exclure, l’institution secretera une nouvelle cohorte au bout de douze mois si chaque supérieur hiérarchique garde "le sentiment qu’il ne peut pas aplliquer les règles" parce que "le pays est comme ça maintenant"

Dieu bénisse le Faso


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