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Disparition de charognards : Où sont passés nos charognards ?

16 janvier 2010, 14:43, par Frédéric Bacuez

Pour celles et ceux que cela intéresserait, un excellent document PDF "West african vultures decline", in revue ’Vultures news n° 51’ de septembre 2004, suite aux investigations des ornithologues Jean Marc Thiollay et Guy Rondeau. Leurs enquêtes sur le terrain, sur une période de trente ans, démontrent que les populations de tous les vautours (6 espèces étudiées sur les 8 présentes comme résidentes ou hivernantes en Afrique occidentale)sont en constante régression, en particulier depuis le début de ce siècle. Notre ’charognard’ des villes et villages a vu ses effectifs chuter de 45%, disparaissant même de certaines agglomérations. Quant aux autres espèces, c’est à une véritable hécatombe, mal expliquée pour l’heure, que les scientifiques assistent, impuissants : il ne subsiste que 5 % de leurs effectifs d’il y a trente ans ! Même dans les zones classées eet autres réserves, il est constaté une baisse de 42 % de leur nombre. Si en Asie, le déclin touche uniquement les populations des races gyps, on y sait aussi maintenant les causes : l’utilisation massive du diclofénac pour les soins du bétail est nocive par contre pour les vautours. En Afrique, le document des scientifiques envisage quelques pistes intéressantes (braconnage, sorcellerie, dénichage, abattage des grands arbres, dérangement par les alpinistes sur les falaises du Gourma malien aussi, etc., bref une multitude d’impacts sur des populations à l’origine déjà peu abondantes (à l’exception du ’charognard’ urbain). Si l’étude s’est intéressée à trois pays (Mali, où la forte régresion a commencé dès 1997 - P. Helsens, com. pers. ; le Burkina, où elle a commencé au début de ce siècle et s’accélère depuis 2004 ; au Niger), je dois signaler pour ma part deux points positifs :
- la création (par décret pour l’heure...) d’un sanctuaire dans les montagnes du Fouta Djalon (Guinée)
- la présence d’au moins 5 des espèces de vautours, encore en effectifs dynamiques, y compris près des routes, dans le nord-ouest sénégalais, où elles semblent bien tolérées par les Hommes et où les cadavres d’animaux domestiques sont abondants


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