Manifestations « anti-françaises » à Ouaga : « Nos valeurs sociales cardinales comme le respect de la mort foutent le camp », déplore Dr Ablassé Ouédraogo

J’ai de plus en plus honte de mon pays.
Tout ce qui est écrit ici peut se lire partout dans le monde. Et ce sera lu, par des Renault Hélié, des Avicenne, des martins cardoso et des centaines d’autres, qui connaissent peu ou prou le Faso, qui sont souvent conscients de nos défauts et de nos faiblesses, mais aussi de nos capacités et de nos valeurs.
Hors, que vont-ils constater ici ? Quels liens vont-ils faire entre ces manifestants, qui obligent les convois funéraires à s’arrêter, leurs occupants à se joindre au désordre, contre leur gré et les divers messages d’encouragements, adressés à ces mêmes manifestants, les considérants souvent comme "la jeunesse éveillée", "le panafricanisme en marche",...? Quelle fierté y-a-t ’il, dans cette contestataire population ? Est-elle abreuvée de valeurs, bardée d’arguments, ou violente comme une foule excitée et dépourvue de réflexion ? Pourquoi sa détermination ne cède-t-elle pas devant la peine d’une famille, mais devant les machettes des bouchers ? Quel courage y-a-t ’il en cela ?
La honte que je ressens pour mon pays ne cesse de croitre et chaque jour, mon besoin s’accroit de pouvoir identifier "Le Peuple" dans d’autres visages, d’autres attitudes que ceux de ces hordes sauvages.