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Burkina : Pourquoi Diendéré a enterré Dabo Boukary à Pô plutôt qu’à Ouagadougou ?

20 septembre 2022, 22:03, par Mechtilde Guirma

@Wendemi
Mon cher Wendemi (un nom parfaitement plausible dans votre intervention et dans ma réponse que je suis en train de vous envoyer), j’ajoute à ce que vous dites deux faits culturels qui étayent vos propos :

D’abord en théologie j’ai appris comment le diable agit en s’interférent dans les actions des hommes jusqu’à faire payer le Christ de tous les crimes que lui le diable a commis à travers eux, et se présente après comme le parfait innocent. C’est la théorie du « bouc émissaire » (devoir que nous avons traité sous le thème et le titre « À propos du diable »). Une théorie puisée dans la traditions juive qui, à une de leur fête dite de purification, consistait à choisir un bouc qu’on amène au désert et après qu’on l’eût chargé de tous les « péchés d’Israël » était chassé ensuite dans le désert et le peuple se trouverait ainsi absout de tous les péchés de l’année pour mériter les grâces et le pardon de « Yahvé ». Mais le hic c’est que rien ne changeait dans la conduite et les comportements des hommes. Ils rentraient chez eux (prétendument) blancs comme neige pour recommencer les mêmes fautes en attendant l’année suivante pour reprendre leur rite de purification. Une véritable impunité envers les pauvres victimes tout en feignant d’ignorer que les péchés s’entassaient d’année en année et, devenant lourd pour la cité entière, malgré les prophètes que Dieu leur envoyait, les gros pécheurs bien conscients se disent « après tout pourquoi reculer nous autres les damnés. Si Dieu doit punir, Il punit tout le monde et puis c’est juste comme cela ». C’était ainsi leur raisonnement versus leur contrition.

Ensuite le récit de la fable de la fontaine (qui sans doute s’est inspirée de la bible), il est question du lion qui convoque la population animale de la brousse, pour essayer de trouver le remède de la peste qui dévastait la population de la faune. Pour cela il fallait d’abord passer en revue toutes les fautes qui ont dû être commises et qui leur coûtent ce châtiment. Il fallait commencer par les plus puissants donc tous les carnivores qui se résument sous le vocable de rapaces. Les plus dangereux en somme, qui ont vu leurs forfait absous, même quand le lion avoue avoir manger non seulement la brebis, mais aussi le berger, l’Assemblée de son espèce de l’acclamer en louanges, disant que c’était une chose tout à fait normal en ajoutant même que c’était bien fait pour le Berger. Puis vint le tour de l’âne tout à fait de bonne volonté expliqua que puisqu’il faut dire la vérité la voilà : quant à lui dans sa quête de quoi apaisé sa faim, il a dû brouter « à la longueur de sa langue » seulement dans la prairie voisine. Alors toute l’Assemblée celles des rapaces en tête s’exclama : « Manger l’herbe d’autrui quel crime abominable ». Ainsi on fit payer à l’âne ce « crime qui a provoqué la peste qui décimait la population faunique ». Et La Fontaine de résumer sa fable par cette conclusion qui devint une expression courante : « La raison du plus fort est toujours la meilleures ».

Les Mossé ont aussi ce genre de proverbe dans leur culture :

« Pang sâan tuud soré, buum buta moogo ». En français on peut traduire ici par à peu ceci : « Quand la force (ou le pouvoir) emprunte un sentier étroit, la raison fauche à travers mont, vallons et bois ».

Pour moi donc comme tu veux l’exprimer mon cher Wendemin, l’explication de nos justiciers du pouvoir judiciaire de notre pays appuyé de celui du monde international pour absoudre les défunts de leurs crimes délictueux contre les vivants qui ont dû se défendre par la légitime défense, sous le prétexte fallacieux que les morts ne sont pas là pour se défendre alors qu’il y a des preuves papables manifestes, est un sentier très étroit qui balance la jurisprudence à la prédation des criminels les plus dangereux et qui fait que nous ne pouvons nous préjuger de l’avenir de notre pays. Sauf, je dis bien sauf bien entendu, ceux qui croient encore à Ce Dieu trine dans la vie des Hommes comme : « Seul Source de Vie, de Lumière et de la Vérité » et doté de qualités inégalées comme : « L’Imprévu et L’Inattendu ». Oui Lui, dont les Mossé, dans des situations d’imbroglio comme la nôtre, se remettent, à Lui Seul qui sait « sonder les cœurs et les reins » (Wende a yé zan taang, mi)


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