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Affaire Thomas Sankara : « Ce sont les gens que nous vilipendions qui nous sont venus en aide, faisons donc attention … », signe Mousbila Sankara au sujet du pardon de Blaise Compaoré

10 août 2022, 01:20, par Dibi

On a coutume de dire que la vieillesse est un naufrage ! L’idée se vérifie concrètement ici ; et Mr Mousbila qui a des moments de lucidité personnelle devra par modestie avoir la parole rare et ciblée dans les médias dont l’intérêt est de faire du buzz par abus de tout ce qui fait leur fond de commerce médiatique ; bref, à un certain âge et à un certain niveau, il faut éviter que les médias viennent vous chercher dans les caniveaux qu’ils adorent ; car ce sont rarement des organes au service de la vérité et de la révolution.
Dans cette affaire, le mélange des genres, entre affaires familiales et affaires d’Etat est plus que problématique. Les assertions et les jugements moraux, n’ont rien à voir avec la politique et encore moins la Révolution. La RDP que Blaise Compaoré a décapité de façon criminelle et de toutes les brutalités que la sauvagerie humaine hors norme peut imaginer : corps défigurés, mis en terre sans considération rituelle, ni précautions d’identification symbolique, mensonge autopsique médico-légal, interdiction étatique de tout rite de deuil aux familles restées emmurées dans leur douleur jusqu’ici, tout comme l’Etat et la nation burkinabè niée et dessaisie d’un moment fondateur clé de son histoire par la contre-révolution la plus conservatrice et néocoloniale ethno-prébendière, mafieuse et corrompue de son histoire.
Dans cette affaire, Blaise Kouacou Compaoré et d’autres, ont agi en tant que forces et maillon systémique de la domination, de l’oppression, et de la prédation structurelle au service de l’impérialisme français et du néocolonialisme compradore local et ouest-africain ; et dans ce système, des éléments comme Houphouët Boigny en Côte d’Ivoire, et ceux de la deuxième Droite dite socialiste en France, ont été actifs dans le processus de décapitation de la RDP au profit de la politique crimino-patrimonial de Kouacou Compaoré et tout le clan ethnocentré féodo-obscurantiste médiocre burkinabè qui l’a servi pendant presque trois décennies.
Et que ces gens se révèlent à un moment donné, capables de sensibilité humaine, et d’aide à des faibles – les familles des disparus, les opposants arrêtés, jetés en prisons et bâillonnés, - n’enlève rien à l’identification et à la caractérisation systémique de ces personnes comme forces et éléments réactionnaires de toutes les puanteurs impérialistes et néocolonialistes. Et même si, à un moment, ils ont aidé, la veuve, les veuves et les orphelins de la RDP que nous sommes tous devenus, nous ne devons rien à Houphouët, ni à Edgard Pisani comme crédit.
Dans la réaction, des éléments sont capables de moments de lucidité ; tout comme dans la Révolution, des éléments sont capables de moments d’erreurs d’appréciation. Mais rien ne fait d’Houphouët ou de E. Pisani un ami de la RDP ou de la Révolution africaine.
C’est Lénine qui le dit : On fait la Révolution avec des éléments et des organisations d’avant-garde ; mais aussi avec du vieux matériel humain, alourdi de toutes ses tares et faiblesses idéologiques à travailler ; et mêmes avec des lots importants d’opportunistes à débusquer, à rééduquer au mieux, ou au pire à combattre !
A ce niveau, Mousbila , malgré tout le respect qu’on lui doit, malgré sa prétention à se penser exceptionnel au-dessus du lot, n’est pas et n’a pas été sans tares et faiblesses idéologiques. Ce qui n’a pas forcément aidé au renforcement de la RDP que des brutaux ont criminellement décapitée ; pour aujourd’hui, presque quarante après, demander faussement et hypocritement pardon.
Mais à qui ? Aux familles ? Au peuple Burkinabè ? Quand, ce dernier au moyen de ses institutions judiciaires a jugé le ou les crimes ; pour les familles, pour tout notre peuple, et pour l’histoire !
Ce jugement et le verdict auxquels Blaise Kouacou Compaoré, refuse de s’y soumettre, tout comme ses thuriféraires du compradorat local refusent, par déni de nos institutions et de la nation, qu’il s’y conforme ; et Mousbila surprend à enjamber l’histoire et la Nation pour se noyer dans des considérations de pardons ethno-culturels moraux, étroits et personnels ; face à des enjeux politiques de dimensions nationales, régionales et internationales contre l’impunité, les brutalités et les crimes d’Etat, du point de vue de notre peuple.
Perdre de vue tous ces aspects fait dire que la vieillesse est un naufrage !
Na an lara, an sara !
La patrie ou la mort !


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