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Situation nationale : « Mes vérités au lieutenant-colonel Damiba »

24 juillet 2022, 12:14, par Mechtilde Guirma

Malgré sa barbiche et ses moustaches bien soignées, bel homme comme un chou, il ne peut guère tromper personne pas même une mossie analphabète comme moi. Et pourtant il dit des choses bien sensées bien réelles. Une vérité toute crue mais salvatrice, lumineuse et prophétique (du début de son écrit jusqu’à fin). Une vérité comme celle du saoulard (ici celui du gnotoro en l’occurance), de l’enfant qu’on appelle pourtant le gosse, du vieux qu’on qualifie de radoteur, du fou qu’on dit sans tête ! Et pourtant !!! Pourtant vraie très vraie. En effet, pour les connaisseurs, celui-là que je traite de saoulard ou de fou, use (et il le sait) de son droit reconnue par les us et coutumes de notre pays, de parenté à plaisanterie, du Jéli ou du griot, ou même du forgeron pour parler sans peur à tous les grands et maîtres de ce pays (il l’a mentionné d’ailleurs en introduction en parlant de société acéphale et tout ce qui s’ensuit) devant leurs obligations et leurs devoirs, car il en a la manière, le talent. Il en est dépositaire et qui n’en tient pas compte l’apprendra à ses dépends .Pour preuve (et cela pour tous ceux qui sont en ignorance totale de nos belles traditions et coutumes) il dit se démarquer : « des spéculations sur les réseaux sociaux, des joutes verbales dans les maquis de Ouagadougou, pour s’« adresser directement » à son « Président » et qui « a pour finalité d’aviser le Chef de l’Etat sur des aspects cardinaux de notre avenir ». Pour lui donc la réconciliation « n’est pas sujette à un agenda, à un timing ou à un échéancier. Elle émane de la volonté intrinsèque des ennemis d’hier, chacun après une profonde introspection, sans calcul ni intentions machiavéliques, et conscients des lourdes responsabilités qui sont les leurs devant l’Histoire, qui décident de se pardonner et faire la PAIX DES BRAVES. Que Blaise COMPAORE regagne son Ziniaré natal ; cette réalité serait à l’honneur du Burkina-Faso. Toutefois, relativement à ce retour au bercail, ce n’est pas à vous ni à personne de le lui imposer ni de l’imposer au peuple burkinabè. C’est à Blaise COMPAORE lui-même, […] d’initier les démarches dans ce sens et « qu’il aille discuter avecMariam SANKARA, les veuves Norbert ZONGO, Oumarou Clément OUEDRAOGO, Issoufou NEBIE, Boukary LINGANI, Henry ZONGO, Daniel KERE, Bertoa KI, Abdramane SAKANDE, Elisée SANAGO et les familles de tous ceux qui ont été trucidés pour des raisons politiques durant son règne.

Comme tous les Hommes sont égaux en droit, il en est de même pour tous les morts ; par conséquent, ayant été numéro 2 de la révolution du 4 Août, qu’il entame, avec les compagnons fidèles de SANKARA toujours vivants, la même démarche auprès des veuves Badembiè NEZIEN (mort lors de l’avènement du CSP), colonel Didier TIENDREBEOGO, colonel Yorian Gabriel SOME, commandant Amadou SAWADOGO, commandant Fidèle GUEBRE, et de toutes les familles de tous les Burkinabè qui ont été passés par les armes, pour des raisons de divergences politiques, idéologiques, d’opinions ou militaires, sous la révolution sankariste. »

Mon cher ami, je suis sûre (et je le souhaite ardemment) que le Président suivra mot à mot vos conseilles (nul n’a besoin de le dire car il le sait lui-même, il a intérêt). Cependant je voudrai ajouter une toute petite contribution pour conclure vos propositions :

je déclare et soutiens qu’il y a un nœud gordien qui pourrait faire échouer cette belle initiative que vous proposez. Ce nœud gordien n’est rien d’autre que Madame SANKARA elle-même. Elle ne peut supporter Blaise même en peintures. Ses déclarations ne semblent guère souhaiter la paix au Burkina pour ce que vous initiez au Président. Pour elle le jugement a été fait et tranché. Blaise doit passer le reste de ses jours en prison à Yonko et non dans son Zignaré natal comme vous le souhaitez : Et même avec tout cela, sa soif de vengeance est inextinguible ensuite acceptera-t-elle seulement avouer comme l’a raconté sa belle sœur madame Sermé née Bangoura au ministère des Affaires Étrangères peu avant 16 aux premiers coups de feu au conseil de l’entente Comment elle encourageait son mari Thomas Sankara pour son coup d’État du jeudi15 octobre 1987 qui devait instaurer un régime marxiste-léniniste selon son future programme dont elle a corrigé le discours qui devait être lu après ? de tel programme on le sait, car on n’a pas besoin d’un devin pour l’exprimer, prévoit la liquidation physique des religieux et coutumiers, la destruction des églises et des mosquée enfin la suppression de tout culte religieux (comme cela était prévu dans le code des personnes et de la famille pour le mariage ) sans compter le carnage en perspective dans la population ? Elle n’a qu’une pierre à la place du cœur Madame Sankar, pour se soucier des veuves des victimes de son mari. Il n’a pas de conseillers juridiques autre que de la trempe de ceux-là qui l’ont poussée dans le merdier en prétendant vouloir « la justice » et non la vérité avant toute réconciliation. Combien de fois la femme qui a dénoncé ce manège justicier de ses juges et magistrats a été déportée en prison ? Et puis il y a des gens dans son entourage y compris elle-même qui n’ont pas intérêt à cette réconciliation ni cette vérité qu’ils clament pourtant à tout vent. ? Ensuite des femmes Samos ont essayé de jouer le rôle de cette paix comme vous à sa place et comme il se doit selon la tradition et dans ce cas d’espèce. Où sont-elles aujourd’hui. Sauf une restée vivante (mais mal en point), les trois autres sont à six mètres sous terre notamment et tout dernièrement, la brave Anaïs Drabo, qui a esquissé les premiers pas en rendant visite à Blaise (ce qui était normale pour la tradition africaine, les femmes sont initiatrice des démarches pour la paix et Anaïs était parfaitement dans son rôle comme je le signale plus haut et comme vous. Elle laisse un nouveau-né à la générosité de la société. Et cela ne touche pas madame Sankara. Elle n’osera jamais lever la voix pour dire c’est assez les tueries, le terrorisme, l’insécurité puisque c’est son mari qui les a esquissés. Du reste d’ailleurs Blaise n’avait-il pas initié la chose et sans suite au temps de Rock ?

Mais mon cher ami, je reste convaincue que vos conseils avaient déjà été pensés et ce fut faute de circonstance et d’augure que le Président Jean-Baptiste Ouédraogo a dû comme il l’a fait saisir le taureau par les cornes en se portant avec son homologue chez le Président, quand on sait que Blaise lui-même avait fait la proposition au temps de Rock et n’a pas eu de suite. Votre proposition a le mérite d’éclaircir et d’étayer encore une fois la voie de la vérité incontournable et nous laisse espérer. Merci de l’avoir porter à la connaissance du public. Dieu est témoin et vous en saura gré mon cher monsieur. Qu’il vous bénisse en abondance.

Tuum toogo, Samogkié.


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