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Conseil des ministres : Des discussions en cours sur la hausse des prix des denrées alimentaires, plusieurs fonctionnaires sanctionnés

1er juin 2022, 22:58, par refkexuon

l’armée burkinabè a abandonné la zone frontalière aux main des djihadistes. L’élu souligne donc le manque de coopération entre les Etats dans la lutte contre les groupes armés.
Mal équipée, mal formée pour la guerre asymétrique
Comme beaucoup d’armées de la sous-région, les forces de défense du Burkina Faso ne disposent pas des ressources nécessaires à la guerre asymétrique contre les groupes armés qui prolifèrent sur le territoire national. Et ce en dépit de dépenses militaires en hausse constante depuis 2016.
Un manque d’équipement, de formation et de matériel qui, selon le député togolais Gerry Taama, a débouché sur la création d’une zone de non-droit près de la frontière avec le Togo. Voici ce que l’élu togolais a déclaré sur notre antenne, au micro de Kossivi Tiassou :
"Sur la frontière burkinabè, les forces de défense sont repliées sur la ville de Kompienga et donc elles laissent un no man’s land de 30 kilomètres – c’est énorme – où, du côté burkinabè, il n’y a pas de forces de défense. Et comme il n’y a pas d’accords de droit de poursuite [transnationale par les forces de sécurité du pays attaqué], les terroristes viennent ici [au Togo], ils font le coup de feu et ils disparaissent dans la nature car ils savent que de l’autre côté [de la frontière], c’est une zone d’impunité."
Des zones servent de refuge à des groupes armés
"L’armée burkinabè ne peut pas assurer une présence militaire soutenue sur l’ensemble du territoire menacé par les groupes djihadistes", confirme le chercheur Daniel Eizenga, de l’Africa Center for Strategic Studies. Il cite comme exemple la zone naturelle protégée W-Arly-Pendjari, près du Bénin, qui est grande comme la moitié de la Belgique, peu densément peuplée et où les djihadistes trouvent refuge.
Daniel Eizenga aussi déplore le recours par l’armée à des "places fortifiées" qui ont parfois des "effets aggravants lors d’opérations visant à repousser les groupes armés", notamment parce que des soldats se rendent coupables d’exactions – aussi sur des civils.
Lutte contre l’impunité
Le chercheur insiste donc sur la nécessité de lutter contre l’impunité, que ce soit la corruption ou le devoir de rendre des comptes pour tous les auteurs de violences, étatiques ou non.
Par ailleurs, la crise humanitaire est profonde : "un citoyen burkinabè sur douze a été déplacé", surtout dans le Nord et l’Est, près du Mali et du Niger, ces dernières années.
D’où la nécessité, selon Daniel Eizenga, d’un investissement de l’Etat dans les régions jusqu’ici délaissées : "Elle commence par la sécurité assurée à toutes les communautés mais doit être élargie à tous les services de base qui répondent aux besoins et aux intérêts des communautés", déclare-t-il. "Ce système ne doit pas être parfait mais il doit être moins coercitif que les groupes armés qui menacent actuellement un bon nombre de ces communautés."
Initiative d’Accra et combat contre les stigmatisations
Un chercheur de l’ISS Sahel souligne lui aussi que les autorités doivent prendre la mesure de l’urgence et agir à lutter contre les stigmatisations qui touchent, surtout, les communautés peules de la région.
Il rappelle d’ailleurs que le soutient des habitants de ces zones à des groupes armés est rarement dû à une adhésion "doctrinale", mais plutôt économique.
Certains djihadistes proposent aux populations pauvres un peu plus d’argent que les 1.000 FCFA (1,5 euro) avec lesquels près de 90% d’entre eux doivent se contenter de survivre chaque jour.


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