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Effets de la grippe aviaire au Burkina : Au bord de l’effondrement, Moablaou SA attend toujours la main tendue de l’Etat

16 mai 2022, 09:56, par ce que je crois

Je lis avec intérêt les avis des différents internautes :
- Ceux qui sont contre un renflouement de la société ont raison : L Etat providence est fini. Nous avons à l’origine un projet d’entreprise avec des risques de gain pour le promoteur et des risques de pertes pour lui aussi. Si on doit utiliser l’argent du contribuable à coup de milliards pour sauver une centaine d’emploi , il serait plus équitable de penser aux braves paysans , au secteur informels , aux petites et moyennes entreprises. Et comme l’a dit un internaute , après 35 ans d’existence , l’entreprise devrait avoir élaboré un plan B pour parer une situation de crise de ce genre : On appelle ça "Plan de continuité de l’activité".
- Ceux qui sont pour le soutien à relever l’entreprise ont raison : Il ya eu dans un passé récent une intervention de l’Etat pour sauver Da Fani et Brafasso. Il nous faut construire un tissu industriel et le rôle de l’Etat et d’accompagner les acteurs tant dans la phase de lancement que de développement des unités surtout quand certains facteurs environnementaux comme le changement climatique , les pandémies ( COVID 19 , grippe aviaire ) interviennent. La ferme Moablaou est ce qu’on appelle techniquement "un champion" dans la filière au Burkina. Sa disparition pourrait avoir quelques impact sur la filière , ( au delà de l’impact économique direct sur ses partenaires fournisseurs , clients , économie locale de koubri etc) et notamment dans la distribution des oeufs , des entrées massives de poussins fraudés du Ghana etc
Toutes les opinions sont justifiées et ce que je crois c’est d’avoir une position médiane :
- Je fais le constat que beaucoup de travailleurs des secteurs privés et publics s’intéressent à l’élevage de la volaille comme projet économique pour l’après retraite
- Une exploitation avicole ne peut être rentable qu’avec au minimum 2000 poules pondeuses . Le taux d’échec des promoteurs est élevé parce que passé les moments d euphorie de "montrer sa ferme" à ses amis et parents , la réalité financière entre les achats des aliments ( maïs notamment) , les soins vétérinaires , les vols des ouvriers ou du gardien etc.......,devient de plus en plus difficile et le seuil de rentabilité ressemble à la ligne d’horizon. Dans ce contexte , le promoteur se retrouve de plus en plus en train d’injecter des fonds tirés de son salaire ou du prêt scolaire dans la ferme . Au lieu que la ferme amène de l’argent elle devient un groupe financier. Le promoteur commence a espacer les visites à la ferme , à moins y inviter ses amis , et à interagir avec le gardien ou les employés par WhatsApp jusqu’au bim final ou en vend les 46 pondeuses restantes à la veille de la fête de ramadan...........
Et si on faisait appel à un mécanisme de capital risque pour sauver Moablaou. Des investisseurs privés achètent des actions de la société et cela apporte donne les ressources dont la société a besoin pour son redressement. Un nouveau Conseil d’Administration est mis en plan et une feuille de route est tracée avec des objectifs précis. La gestion exécutive est réorganisée sous l’angle d’une cogérance
Dans ce schéma , il sera fait appel à l’actionnariat populaire. Tous les fonctionnaires qui s’intéressent à l’élevage de la volaille comme source de revenu alternative à la pension de retraite pourront souscrire à ces actions et avoir des dividendes chaque année ( les fonctionnaires qui aiment l’élevage contemplatif ou supportent le parcours du combattant continueront bien sur leur projet)

Voilà ce que je crois


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