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Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Rendez-vous le mercredi 6 avril 2022 pour le délibéré

25 mars 2022, 21:01, par Ka

Peuple Burkinabé assoiffé d’une vraie réconciliation, qui l’aura cru quand le président mouta mouta donnant sa parole que ça deviendra une réalité ? Voilà ce qu’il disait après que durant 27 ans Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré ont bloqué tous les dossiers des crimes qui les incriminent : ’’’’’’’’’’’’Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a appelé dimanche à "rendre justice dans toutes les affaires sensibles", dont les dossiers de l’assassinat de Thomas Sankara, Norbert Zongo, du putsch manqué et de l’insurrection populaire, pour "aider le peuple
à se réconcilier".

"Nous devons tout faire pour que la justice soit rendue dans toutes (les) affaires sensibles pour aider notre peuple à se réconcilier avec son histoire, pour ramener la paix des cœurs et créer les conditions propices à la contribution de tous les Burkinabè à l’œuvre de construction nationale", a
déclaré M. Kaboré dans un discours radiotélévisé à la veille de la célébration du 57e anniversaire de l’indépendance du Burkina Faso.

"La réconciliation nationale reste un enjeu majeur que nous devons réussir, dans l’intérêt supérieur de la nation", a-t-il dit.

La justice militaire, une juridiction d’exception, doit solder une longue série de dossiers, dont principalement ceux du putsch manqué de septembre 2015 et de l’assassinat du "père de la révolution" burkinabè, le capitaine Thomas Sankara, tué lors du coup d’Etat qui porta l’ex-président Blaise Compaoré au pouvoir en 1987.

Également en instance, le dossier du journaliste d’investigation Norbert Zongo, tué en 1998 avec trois compagnons, a connu une évolution avec la mise sous contrôle judiciaire de François Compaoré, frère du président déchu Blaise Compaoré, poursuivi pour "incitation à assassinats".

M. Kaboré a dit "saluer l’avancée des dossiers pendants devant la justice", tout en rappelant aux acteurs chargés de les vider que "la soif légitime de justice des Burkinabè reste intacte.’’’’’’’’’’’’’’’’’’’

"Qui l’aura cru ? Dossier Thomas Sankara la confirmation des charges en cours. En effet, après la réouverture du dossier en 2015, la Chambre de contrôle a ouvert une audience, hier 19 janvier 2021, pour écouter les différents inculpés, tels le général Gilbert Diendéré, Hyacinthe Kafando, Gabriel Tamini et le médecin colonel Guébré, afin de statuer sur les charges retenues contre eux. Il s’agit des accusations d’« attentat à la sûreté de l’Etat », de « complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat », de « recel de cadavre », de « faux en écriture » et de « subordination de témoins ». Oui Roch Kaboré a tenu sa parole. Remercions Dieu.

Conclusion : La tenue même de ce procès, sous ce format, est une avancée de notre démocratie. Et celui qui doit être le premier à le reconnaître est le Général Diendéré lui-même. Il reste à souhaiter que toutes les zones d’ombres qui l’entourent, soient élucidées par les juges militaires. C’est en cela que l’on peut dire que l’heure de vérité a sonné. L’on peut également affirmer que la Justice burkinabè joue aussi sa crédibilité. Et au-delà de cette institution, c’est tout l’édifice démocratique que nous sommes en train de construire, qui sera évalué. C’est pourquoi, toutes les passions, tous les ressentiments, les a priori, les tirades guerrières, les envolées lyriques et autres courtes analyses à caractère politicien et subjectif, doivent maintenant céder la place au droit, sans pour autant oublier que du fait de ce massacre odieux et inutiles de Thomas Sankara et ses compagnons, d’autres innocentes ont été fauchées. Aujourd’hui encore, des Burkinabè portent dans leur âme et dans leur corps, des blessures qui y sont liées. Autant les présumés auteurs ont droit à un procès digne de ce nom, autant les victimes ont droit qu’on leur rende justice. C’est, en tout cas, à ce prix que les grandes nations soldent leurs comptes avec l’histoire. C’est à ce prix aussi que l’on peut poser les bases d’une réconciliation vraie. C’est à ce prix enfin que l’on peut arrimer notre cher pays à la démocratie, la vraie.


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