Accueil > ... > Forum 2422788

Insécurité au Burkina : Quatre soldats français de la force Barkhane blessés par un engin explosif

21 janvier 2022, 07:30, par Fasovision

La vérité qu’il faut savoir : Barkhane sur nos terres, dans la même configuration que celle du Mali et dans les dispositions d’esprit qui sont les leurs et celles des autorités françaises, je dis Non, Non et Non ! Nous n’y gagnerons pas. Comprenne qui voudra bien se disposer à comprendre.

De tels incidents visant Barkhane participent d’une stratégie de communication. C’est passé de coutume, que ce soit au Mali ou ailleurs. En l’occurrence, ce n’est, ni plus ni moins, qu’une opération de charme en direction du peuple burkinabè, déjà meurtri. Autrement dit, en montrant qu’ils sont aussi ciblés, nous les accepterons alors, dans le cadre d’une "solidarité des victimes. Or, ceux qui maîtrisent le mouvement des armes, des engins explosifs et de ces "mercenaires" au Sahel, de manière générale, c’est bien eux.
Ce qu’ils ont fait au Mali c’est, exactement, ce qu’ils entendent faire, ici. Il n’est point besoin de savoir que la présence russe au Mali change la donne. Ils n’ont plus les cartes en mains.
Alors il faut trouver un autre terrain de jeu, un autre espace acquis, où reprendre du souffle et ses esprits, après le camouflet essuyé chez le voisin malien. Nous voilà donc face à l’attitude d’un mari polygame et infidèle, fuyant sa première épouse, qu’il accuse d’être acariâtre, pour rechercher refuge et affection dans les bras de la seconde, à qui il n’offre, non plus, aucune garantie de sa fidélité.

Disons-nous la vérité. Personne n’a intérêt ni n’a les moyens de viser Barkhane par des engins explosifs, ici, au Faso. Ces terroristes, disons plutôt ces "mercenaires", qui soufflent le froid et le chaud sur nos terres, sont très bien connus de nos amis, si les deux n’entretiennent pas des liens d’amitié privilégiés.

Si non, pourquoi s’entêter à vouloir rester au chevet d’un malade qui prend votre remède en suspicion ?
Au Mali, il était question, tantôt que vous vouliez quitter...
Face à cela, et en toute responsabilité, ce pays s’est trouvé d’autres partenaires et paf, vous ressortez du bois pour crier au scandale, arguant qu’il engage, là, une amitié contre-nature !

Finalement, dans une pirouette extraordinaire, vous affirmez vouloir rester !
Bonnes gens, allez-y trouver l’erreur !

Vous faites ça et n’avez ni gêne politique, diplomatique encore moins éthique à dire, officiellement, au monde entier, que vous n’êtes pas au Sahel pour d’autres intérêts que la lutte contre le terrorisme ! C’est quand-même fort et osé, en termes de contre-vérité officielle !

Qui croyez-vous que vous êtes, au juste, chers dirigeants français ? A qui croyez-vous, que vous vous adressez, chers obligés et fidèles gardiens de l’ordre ancien, à l’approche anachronique et aux procédés plus que désuets ?

L’incohérence et l’équivoque dans la démarche sont tels qu’ils ne peuvent laisser indifférent mais révulsent, bien au contraire !
Vous ne pourrez pas et vous n’avez pas le droit de vouloir enlever le droit aux Africains en général, et aux Sahéliens en particulier, de chercher à voir clair dans tout ça. C’est l’avenir de nos Etats qui est en jeu. Ce qui nous impose, plus que jamais, lucidité et responsabilité à tous les niveaux.

Arrêtons donc ce jeu de manipulation, qui n’a que trop duré ! Soyez sûr, au moins, d’une chose : Vous ne nous aurez point à ce jeu-là. Cette fourberie (véritable plaisanterie, une de plus !) qui se joue de notre intelligence et surtout de nos vies, ne saurait prospérer, ici, comme elle a pu l’être ailleurs, dans une certaine mesure.

A mon sens, la seule chose viable et envisageable, aujourd’hui, c’est de penser à réviser l’accord de coopération militaire avec notre ami traditionnel quitte à le heurter, à bousculer et à bouleverser tout ce qui est, justement, de tradition. Il y va de l’intérêt de notre pays.
Ne nous voilons pas la face, il y a nécessité de repenser, profondément, cette coopération, pour l’expurger de toutes les zones d’ombre, afin de nous prémunir d’un scénario à la malienne. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, anticipons !
Gagnons donc en temps, en réflexion, en énergie et surtout en vies préservées dans notre pays.

Que les Burkinabè le comprennent, ici et maintenant. Nous n’avons pas, forcément, besoin d’une force étrangère pour assurer notre sécurité ou nous protéger contre ces "mercenaires", relâchés dans nos brousses, suivant les termes d’une mission criminelle commanditée à laquelle ils ont, délibérément, souscrit.
Nos militaires ont très bonne réputation ailleurs. Pourquoi voudrait-on nous faire penser qu’ils soient devenus autre chose dans leur propre pays ? Faisons, simplement, confiance à nos militaires pour faire ce travail de défendre, avec dignité, leur patrie. Ils en sont plus que capables, pourvu qu’ils bénéficient de tout l’accompagnement nécessaire de l’autorité, de sa confiance et qu’ils ne se laissent pas distraire par toutes ces tentations qui pourraient venir d’ici ou de là.

Clairement dit, nous n’avons pas, forcément, à reposer notre sécurité sur la présence d’une force étrangère, qu’elle s’appelle Barkhane, Hexagone ou SG-1. La première menait (dit l’article ci-dessus), des missions de reconnaissance à Ouahigouya... "Reconnaissance" de qui, de quoi, sur quel fondement ? En compagnie de qui et à quelle fin ? Questions posées de bonne foi.

En tout cas, face à la posture actuelle de ses soldats étrangers et, au regard des développements enregistrés, ces dernières semaines, sur le plan diplomatique autour du Mali, nos autorités auraient grand intérêt à adopter une approche bien prudente. Surtout quand on fait le point de la présence de cette Force au Mali voisin, sans oublier de jeter un oeil rapide sur les tristes "exploits" (bien documentés) de soldats français, que ce soit en RCA, en Égypte, en RCI, pour ne citer que ces cas.
Pour les sceptiques, interroger des sources informées, par exemple, des politiques français, eux-mêmes, ou encore des journalistes d’investigation français sur les dérives de leur propre armée à l’étranger. On pourrait, également, questionner, au passage, Maliens et autres Ivoiriens à ce sujet.

Du reste, le célébrissime artiste-musicien ivoirien, Alpha Blondy, ne lançait-il pas, justement, il y a une décennie environ, ce titre "Armée française, Allez-vous-en ! Allez-vous-en de chez nous ! Nous ne voulons plus d’indépendance sous votre surveillance..."
Prémonitoire !
Or nous avons jeté tout cela aux oubliettes pour ruer dans des distractions tous azimuts ! C’était de circonstance. Et puis, c’est tout !
La naïveté dans l’analyse des évolutions du monde et dans l’approche face aux enjeux existentiels contemporains, cette ingénuité donc (Ce brin de "paresse intellectuelle" comme le dit si bien mon ami Internaute SOME) est passée par là.

Mais, enfin, REVEILLONS-NOUS ! Certes, ce ne serait pas trop tôt, mais ce ne serait pas trop tard, non plus. REVEILLONS-NOUS donc !

En définitive, il est vrai que nous soutenons et devrions toujours soutenir nos autorités dans toutes les bonnes actions qu’elles mènent dans différents secteurs. Nous devrions aussi les encourager, en ces moments précis, dans leurs efforts pour mettre fin à l’action de "ces mercenaires", "ces fous furieux", formés et relâchés sur nos routes, dans nos campagnes, au Sahel, au Nord, au Centre-nord et à l’Est...

En même temps, nous souhaiterions, vivement, que nos mêmes autorités adoptent, sans hésitation ni crainte aucune, une posture non équivoque, ferme et assumée qui défende l’intérêt supérieur de notre pays dans le cadre de tout partenariat portant sur ces questions essentielles de défense et de sécurité.

En clair, nous ne sommes pas contre l’amitié, ou contre le fait que des accords soient conclus dans ces domaines si importants avec tel ou tel partenaire.
Cependant je ne saurais, personnellement, apporter ma caution à des accords qui feintent la vérité et derrière lesquels se dissimulerait un jeu froid et inique d’intérêts géostratégiques ou géo-économiques au détriment du pays et de son peuple.

C’est pourquoi : Fin de non-recevoir à toute réplique du format de coopération militaire tel que déroulé, près d’une décennie, au Mali et qui suscite des polémiques au point de suggérer, aujourd’hui, une rupture de confiance entre les parties française et malienne.

D’où l’importance de tenir compte de tous les éléments d’appréciation sur toutes ces forces qui nous cherchent amitié ou vers qui nous faisons le pas, dans le même but, avant de décider du meilleur format de coopération. Toute erreur d’appréciation en la matière pourrait être bien dommageable, chose dont nous voudrions et devrions bien nous passer, au stade où nous en sommes.


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés