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Burkina Faso : Le lieutenant-colonel Mohamed Emmanuel Zoungrana mis aux arrêts pour tentative de coup d’Etat

14 janvier 2022, 09:07, par Mechtilde Guirma

Attention mon cher Hess, c’est vous qui ne me comprenez pas : Je vais être brève et très précise : je ne dis pas que la géographie vaut mieux que la culture, si vous me relisez je dis bien que la définition géographique de notre pays, peut mieux reflèter la réalité des 65 ethnies dont les cartes d’identité contiennent la mention. En un mot, la géographie (en l’occurrence celle de la Haute-Volta) garantie la culture des 65 ethnies sans exclusion. Tandis que définir le nom de notre pays sur des concepts ethniques ne peut qu’occasionner des frustrations voire des exclusions étant bien entendu que dans le cas du « Burkina-Faso et ditanyé burkinabé ou bè »n’en mentionnent que 4 sur les 65 ethnies. Ce qui ne peut qu’engendrer des frustrations envers les autres membres infimes par rapport aux groupes les plus voyants. Exemple savez-vous qu’il y a un groupes ethnique du nom de « Farfara », à la frontière de notre pays avec le Togo ou le Bénin dont certainement beaucoup de nous au Burkina n’ont jamais soupçonné l’existence et qui pourtant entendent être ce qu’ils sont et que seule leur carte d’identité ne peut que rappeler ?
Dites-moi s’il vous plaît, quand vous dites : Burkina-Faso, Burkinabé ou bè, ditanyé. À qui cela fait toute de suite pensé en référence ? « Bien entendu à Thomas Sankara le martyr assassiné », et dans une référence pas des moindres à « un grand peulh innocent, assassiné par des Mossis aux coutumes néfastes, barbares et féodales, ne respectant pas les droits de la femme », à côté d’autres ethnies, d’ailleurs à peine mentionnées mais louées du fait de leur statut matriarcal. Donc en tout il n’y aurait dans le fameux Burkina-Faso pays des Hommes intègres que des peuls martyrisés par des Mossé à côté de deux autres groupes (Mandingue et Lobis), c’est bien fait si nos esclaves les « chameaux », pardon je veux dire les Samos, ma langue a fourché, sont oubliés, puisque eux ils préfèrent vivre avec les bêtes de somme, hihihihihi), alors que la réalité est tout autre : Une déconstruction parallèle et inter-ethnique (comme au Ruanda) d’une Société qui vivait en bonne intelligence, dans l’amour et la solidarité.
Par ailleurs, quand vous dites :
« Je dirai que Mechtilde Guirma est intellectuellement plus proche de Sankara qu’elle ne le réalise. Dommage ».
C’est très exacte, cependant je le sais, contrairement à ce que vous affirmez. Nos deux familles sont très catholiques et pieux et il y a des prêtres. Et Sankara tout comme moi a fréquenté des écoles catholiques. Dans nos deux familles, la messe surtout le dimanche était une obligation. Et croyez-moi nos parents étaient intransigeants sur la question. À l’école primaire tout comme moi, nous avons milité dans les mouvements sociaux de l’église : Cœur-vaillant, Âme-vaillante. Pour preuve, dans ses discours enflammés pour haranguer son auditoire il y a des expressions tels que le mot « Boutaki » qui désigne Satan. J’ai vu aussi dans ses sujets et projets tant sociaux qu’économiques (tiens le Faso danfani par exemple fut un grand sujet débattu et qui a fait tilt ! à nos parents dont nos mamans y compris la sienne certainement, car elles étaient des fileuses-nées du coton) que nous avions traités pendant nos séminaires de la Jeunesse étudiante catholiques (JEC) et dont nous rendions compte à l’église et au gouvernement en leur envoyant des rapports et des recommandations. Maintes fois que n’a-t-il pas cité des textes bibliques des Évangiles etc. Mais au vu de ses actes, il ne faisait pas ce qu’il prêchait ne serait-ce que pour donner l’exemple lui le premier. Normal, ne s’était-il pas déclaré : MARXISTE-LÉNINISTE ? C’était du « fais ce je dis, mais pas ce je fais ». En effet tout comme les pratiques communistes voire nazi de purification ethnique qu’a-t-il fait du 5ème commandement : « Homicide point ne commettra » avant d’exécuter lui-même et laisser exécuter tant de gens par son aide-camp Sigué ? Sans oublier que des prêtres ont été renvoyés manu militari dans leur pays et d’autres, les nôtres du pays, enfermés dans les geôles du Commissariat de la police centrale, parce que dans leurs homélies, ils avaient prêché contre la violence révolutionnaire, les meurtres des fidèles croyants du fait de leur foi en Dieu. Voilà là où le bât blesse, monsieur Hess et où en sommes nous aujourd’hui avec tout le contraire de ce qu’il prêché !!!...


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