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Bruno Jaffré au sujet du procès Sankara : « L’absence de Salifou Diallo va se faire sentir »

11 octobre 2021, 02:03, par Mechtilde Guirma

D’où me vient tout ça ? Mes parents étaient des militants « du parti communiste en France. Ils m’ont éduqué politiquement. (….)J’ai commencé à militer aux jeunes communistes très jeunes puis suis rapidement entré au parti communiste, que j’ai quitté en réalité en 1986, car je trouvai que ce parti ne soutenait pas suffisamment la révolution burkinabé. Dois-je rappeler aux jeunes que tous les révolutionnaires aux côtés de Thomas Sankara se disaient tous communistes. On a un peu tendance à l’oublier au Burkina. »

Hihihihi….hahahaha. Quelle candeur Monsieur Jeffré. Comment dans votre zèle de sankariste effréné osez-vous faire de telles déclarations dans un Burkina Presqu’à 100% croyant. Et je crains que vous ne vous époumoniez que trop au risque de vous couvrir de ridicule. Croyez-moi je ne vous dis pas cela par méchanceté, mais par amitié. Voyez-vous les Burkinabé sont fatigués et veulent la paix, ensuite aussi et si possible en effet après avoir connu la vérité sur les exactions du temps de Sankara, les exécutions extra-judiciaires de ses bras-droits tel que Sigué. Les exécutions des Guébrés où Sankara lui-même conduisit le peloton d’exécution, l’exégése de Sankara ou son catéchisme sur le « développement », la « morale » de la « la famille » et le respect de la femme dans son foyer pendant que des maris étaient ridiculisés intimidés, moqués, dégagés détruisant ainsi leur carrière et disloquant même la cellule familiale. Les biens confisqués les terres déguerpis pour construire des villas pour des jeunes adeptes-révolutionnaires et les propriétaires renvoyés dans le rural sans ressource et les enfants dans, les rues conséquence de leur trafique de toutes sortes (pornographie, pédophilie etc.) ! La purification ethnique dirigée surtout contre le plateau mossi, leurs coutumiers et chefs traditionnels moqués, menacés d’éradication (comme au Rwanda) ou déshonorés et les parents insultés au sus et au vu de leurs enfants par des slogans sanguinaires, la fameuse théorie de casser les œufs nécessaires pour l’omelette (de la nomenklatura ?), les coupures très abusives des salaires dont jusque là on ne connaît pas la destination, les travaux forcés de la fameuse bataille de raille dont on nous cache copieusement le bilan et pour ne citer que cela. Ceux qui ont été témoins portent toujours les stigmates d’une double blessures profondes : Cette période « sankarienne » avec sa terreur rouge (au moins on les annonçait à la radio) et celle de la « Rectification » (une réaction vengeresse ou même de survie comme légitime défense) qui à l’annonce avait donné de l’espoir au départ, mais par la suite et dans la confusion totale, fut toujours la même main de fer (communiste et aussi corrompu) dans les gans de velours qui de la terreur rouge se mua en terreur blanche, car cette fois-ci, on ne pouvait pas désigner de responsable. En effet pour moi dans cet effroi d’horreur de la révolution communiste et la confusion totale du sauve-qui-peut de la rectification jusqu’à nos jours, et à l’heure où je vous parle, le Peuple burkinabé ne sait plus à quel « Saint », oh !Pardon ! Je voulais dire « À QUEL DEMON » se vouer (et croyez-moi l’évocation fait froid au dos). Car, il n’est plus question de choisir un camp (comme le monde international et vous qui avez cette chance de le faire), au risque de recevoir toutes les hallebardes d’injures ou même l’impunité des crimes qui sait ? En effet, la preuve est celle de vos frustrations que vous citez. La sagesse devrait donc vous dicter à être moins subjectif et plus nuancé, plus diplomate et auquel cas contraire, se taire et laisser les burkinabé mordorer sa réconciliation à sa manière acceptable pour tous et surtout laisser les juges faire sereinement leur travaille au lieu de revenir en trombe à l’ouverture d’un procès assez problématique pour tourner avec les lames acérées de vos paroles dans la plaie. Voilà ce à quoi le burkinabé profond attend, il n’a plus d’oreille pour vous.


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