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Burkina Faso : C’est le moment de réussir à construire la cohésion sociale ou périr, estime Elhadji Boubacar

25 février 2021, 15:58, par ollo

Moi, j’invite tous les fils du pays à adhérer au processus de réconciliation. La politique de la chaise vide, des aprioris et de la contestation systématique ont toujours été les plus grands pièges du changement qualitatif dans notre pays. Figurez-vous que 10 millions de burkinabè aient régulièrement participé aux élections ?!?!. La réconciliation, telle qu’annoncée est une tribune offerte au peuple pour interroger les fondements de notre nation et la validité des mécanismes de prévention des dérives. Il faut qu’on ait le courage de discuter du fond des problèmes. N’allez surtout pas encore parler de lois et de justice parce que si elles étaient aussi fortes que cela, des burkinabè n’allaient pas continuer de tuer, piller, voler, trahir et pratiquer l’incivisme sans inquiétude et en toute impunité.
C’est pourquoi, la réconciliation doit être perçue comme un processus comportant plusieurs étapes. Elle ne doit pas être précipitée ni bâclée et les autorités ne doivent pas donner l’impression qu’elle est destinée au retour des exilés dans 6 mois. C’est à l’épreuve du respect des étapes que la bonne foi des uns et des autres sera découverte. Ces étapes sont :
1. Engager le gouvernement dans une voie qui rétablit la confiance des populations : voir urgemment des questions de l’autorité de l’Etat, du respect des décisions de justice, du respect de la parole donnée avec les syndicats, de sanction des délits avérés, etc.
2. Ouvrir un guichet dans les gendarmeries pour donner l’occasion à tout citoyen de se dénoncer, de confesser son crime et de proposer les voies de réparation. A l’issu de 6 mois, celui qui n’aura pas avoué son crime sera considéré comme quelqu’un qui s’est exclu lui-même du processus de réconciliation et le livrer à la rigueur de la loi. Celui qui aura reconnu son crime sera pris en charge par la justice dans le seul but de réparer les torts. Il est hors de question que l’Etat répare les torts des gens qui sont vivants et qui en ont les moyens.
3. Ecouter les populations pour recenser les causes des frustrations, des révoltes et des crimes intercommunautaires. Mettre au-devant des coutumiers, des religieux, des juristes, des sociologues, des philosophes etc. reconnus comme intègres.
4. Entreprendre de relire la constitution en tenant compte des réalités du pays.
5. Entreprendre de rétablir l’administration publique dans son rôle tout en évitant que ‘’ le Burkina des affaires gère les affaires de l’Etat.’’
6. S’engager à construire, à l’image de la Chine, un plan national de développement d’au moins 50 ans dans lequel les régimes politiques vont s’inscrire. En effet, le mal actuel de la nation est que beaucoup de choses se font selon les intérêts immédiats des politiciens qui très souvent sont au détriment de l’intérêt de la nation et même des générations à venir. Et on tourne en rond…


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