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Burkina : La réconciliation nationale est « une comédie institutionnelle » selon le Balai Citoyen

17 février 2021, 10:11, par FAT24

Si on doit parler de réconciliation encore aujourd’hui c’est pour dire que la première réconciliation organisée en 2003 suivie de la journée nationale du pardon dont les mêmes acteurs au pouvoir aujourd’hui qui y étaient à l’époque, doivent d’abord sortir, nous éclairer sur ce qu’ils entendent par réconciliation (puisqu’ils l’avaient déjà fait et ils y reviennent encore) et l’état des lieux de cette réconciliation de 2003 et de la journée nationale du pardon.
Secundo, il faut reconnaitre qu’il ya des problèmes et qu’il y a des eu des problèmes graves dans ce pays. Le nier c’est jouer à la politique de l’autruche. Maintenant c’est le comment résoudre ces problèmes, ces meurtrissures, ces blessures, qui causent problèmes.
Les politiciens ont vu fait de trouver un mot : la réconciliation.
Mais avant d’y aller si vite on aurait dû poser ces questions au préalable
Qui doit se réconcilier ? Et avec qui ? Est ce l’état ou des individus entre eux ou entre l’état et des individus ?
Si c’est l’Etat, que l’Etat sorte dire à travers le gouvernement au nom de la continuité de l’état, voici ce qui fut fait et au nom de la continuité de l’état le président du Faso demande pardon pour tels actes commis au nom ou sur le dos de l’état.
Cela veut dire que l’état a reconnu sa faute, s’est rendu coupable et car ayant été acteur où des individus l’ont fait acteur de dommages causés sur quelqu’un ou quelque part.
De la même manière, si ce n’est pas l’état et que ce sont des individus ; la même démarche sied. Quelqu’un doit reconnaitre son tort et aller vers la victime et demander pardon. La victime de ce fait découvre la vérité de ce qui s’est passé, fera son temps de deuil puis pardonnera à sa manière et selon le temps.
Et dans ce cas précis, si la personne d’elle même ne veut pas reconnaitre son crime, la justice tranchera et s’il y a coupable, c’est à ce dernier maintenant d’effectuer la démarche de pardon auprès de la victime. Et si le pardon est accepté, ils se seraient ainsi réconciliés.
Et alors après qu’on aurait épuisé la liste des bourreaux et victimes, à la fin, on pourra clore tout cela par une cérémonie dite de réconciliation.
Comme on le voit donc, on ne décrète pas un pardon, on ne décrète par une réconciliation. C’est plutôt une démarche, un processus. Car dans le cas du Burkina Faso, il y a plusieurs types de réconciliation ou même plus à mon avis.
 La réconciliation sociale (entre les populations : cas de yirgou ; cas des violences et morts lors de certaines successions au trône et j’en passe)
 La réconciliation entre l’état et ses administrés (dommages causés par l’état à bon nombre de travailleurs, dommages causés sur le dos de l’Etat à des personnes (tueries, assassinats)
 La réconciliation entre états (pour ce que le pays a aussi causé comme dommages dans des pays voisins sous l’ancien régime)
Pour conclure, la réconciliation est un processus, qui va de la reconnaissance d’un tort par une personne / une partie, (reconnue par la personne / la partie elle-même ou reconnue par la justice) puis qui se traduit dans une démarche réelle de pardon, d’apaisement (initiative de la personne / de la partie) et qui se termine par des gestes ou des actes.
Si on passe le temps à décréter des réconciliations, même dans 30 ans on reviendra encore sur les mêmes réconciliations antérieures qui n’ont en réalité rien donné (puisque décrétée ou fait sur arrangements).


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