Niger : L’ancien président Tandja Mamadou est décédé

Paix à l’âme de l’illustre disparu. Au moins, il a été soigné dans un hôpital de son pays et il est mort dignement chez lui au Niger. Tout comme Jerry Rawlings qui a été pris en charge dans un hôpital à Accra et s’en est allé dignement chez lui au Ghana. Qu’ils reposent en paix.
Dans les deux cas, on a bien parlé d’hôpitaux publics de leur pays et non pas de cliniques privées (exploiteurs de malades le plus souvent).
Cela signifie aussi que nigériens et ghanéens ont daigné faire en sorte qu’il y ait au moins un hôpital public digne de ce nom dans leur pays et ont formé des soignants dignes de ce nom et d’un tel hôpital chez eux.
Au Burkina, pour beaucoup d’entre nous, surtout nos dirigeants et par complexe de je ne sais quoi, quand on s’estime être "arrivé" pour ne pas dire "arriviste" ou être "grand quelqu’un", dès qu’on éternue, on claque l’argent du contribuable pour courir à l’étranger se faire tripoter par les arabes ou les européens sans se soucier du mépris séculaire qu’ils ont pour nous noirs-africains. Pourvu qu’on dise que la personne est morte à l’étranger. Cela paraît être pour beaucoup d’entre nous, un signe de réussite et d’une fin grandiose... Le rêve !
Donc, aucun gouvernement ne songe à œuvrer vraiment pour que nous ayons des hôpitaux dignes du 21 ème siècle au Faso. On préfère prendre nos maigres sous pour aller enrichir les autres à l’extérieur et revenir "en avion entre quatre planches". Comme ça, on est mort "en grand". C’est très pathétique. Pourvu que nos mentalités changent sur ce sujet.
Chers gouvernants du faso, ayons honte de dilapider l’argent du pays dans des hôpitaux d’ailleurs. Nous sommes en capacité si on le voulait réellement, d’avoir un hôpital public de grande référence pouvant soigner un président, un ministre un député et autres... à Ouaga et à Bobo. Même quand on est "grand", on peut être soigné chez soi et y mourir tranquillement. C’est aussi un honneur que de pouvoir être bien soigné chez soi.