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Elections couplées 2020 au Burkina : « Je vais négocier avec les terroristes », Do Pascal Sessouma

17 novembre 2020, 20:45, par Sidpawalemde Sebgo

Propositions irréalistes, inadaptées au contexte, voire puériles. J’aimerais bien savoir d’où viennent les 25 millions de la caution (M. Ibriga, si vous me lisez...) pour promouvoir un tel discours ???

Mais le candidat Do Pascal Sessouma pose des questions que se posent de nombreux Burkinabè. Il peut donc être utile de lui répondre afin de clarifier quelques points de notre histoire récente et situer les responsabilités.

1°) De la préparation ou non de insurrection populaire :

Un homme politique du parti au pouvoir, désireux d’assumer la "paternité" de l’insurrection populaire, a en effet affirmé que son parti avait "préparé" l’insurrection.

D’abord, il faut dire que même si c’est vrai, les seuls militants d’un parti politique ne pouvaient pas obtenir cette mobilisation et ce résultat. A titre d’exemple, quelques semaines avant, le président de l’UNIR/PS avait lancé un mot d’ordre de "désobéissance civile" resté lettre morte.

Les insurgés appartenaient à plusieurs partis et mouvements (y compris le parti au pouvoir à l’époque !) et beaucoup n’avait aucune carte politique. Ils en avaient simplement marre que Blaise Compaoré et son petit clan veuillent se maintenir au pouvoir.

Ensuite, en supposant toujours que cela soit vrai (méfions nous des "vérités" des politiques !), en quoi cela serait une mauvaise chose ? L’insurrection nous a permis d’échapper à des années d’un pouvoir dictatorial, peu démocratique, marqué par la corruption et les assassinats.
Qu’on puisse regretter certaines violences, ou certaines choses de l’époque vu les problèmes actuels, on peut le comprendre, mais ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain. Pas touche à notre insurrection !

2°) Des évènements après la démission de Blaise Compaoré :

Effectivement, des mécanismes avaient été prévus par la constitution en cas de vacance du pouvoir présidentiel. Le président de l’assemblée nationale (PAN) devait prendre la suite, avec obligation d’organiser des élections dans les 6 mois. Dans "l’autre" constitution qu’on a voulu nous imposer, cela devait être modifié pour le président du Sénat.

La question que devrait poser, M. Sessouma, c’est pourquoi dans son discours de démission, Blaise Compaoré lui même au lieu du président de l’assemblée d’alors, M. Soungalo Ouattara, a désigné le chef d’état major pour gérer la suite ? A partir de ce moment, la constitution était déjà hors de propos, et le reste était autant à improviser que cette succession hors constitution.

N.B. : A son corps défendant, il faut dire que Blaise Compaoré lui-même devait ignorer où se trouvait son PAN au moment de son discours. Suite à l’incendie de l’assemblée Nationale ; la plupart des élus "non insurgés" étaient introuvables !


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