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Espace Sahel : « Faire en sorte à assurer le minimum vital à chaque être humain », plaide l’expert en sécurité, Dr Emile Ouédraogo

Publié le vendredi 9 octobre 2020 à 23h03min

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Espace Sahel : « Faire en sorte à assurer le minimum vital à chaque être humain », plaide l’expert en sécurité, Dr Emile Ouédraogo

La Fondation Konrad Adenauer Stiftung (KAS), en partenariat avec le bureau d’étude INDABA international, organise, les 9 et 10 octobre 2020 à Ouagadougou, un atelier de réflexion sur la sécurité et le développement.

« Vulnérabilités et résilience des populations face aux actions des groupes armés non formels ». C’est sous ce thème que se tient cet atelier qui réunit divers acteurs. Plusieurs communications sont prévues au cours des deux jours. Et le top de départ a été donné par l’ancien ministre de la sécurité, Dr Emile Ouédraogo, qui a donné un aperçu sur la sécurité et le développement dans le Sahel. Il a articulé son intervention autour de deux grandes parties à savoir, le lien sécurité et développement et la sécurité et le développement dans le contexte sahélien.

Le communicateur a d’abord fait une sorte d’état des lieux, en portant un regard global sur la gouvernance des systèmes de la défense et de la sécurité. De son analyse, il ressort que les mécanismes de contrôle des budgets alloués aux secteurs de la défense et de la sécurité ne fonctionnent pas très bien. Ce qui laisse des portes ouvertes à la corruption, aux détournements, aux enrichissements illicites, aux marchés frauduleux. Il en veut pour illustration, l’actualité relative aux suspicions de détournements dans la défense au Niger et au Burkina avec l’ancien ministre de la défense, Jean-Claude Bouda.

« Il faudrait d’abord, sur le plan théorique et conceptuel, remarqué que la sécurité n’était pas, avant, prise en compte dans les questions de développement. Mais de nos jours, on ne peut parler de développement sans parler de sécurité ; ce qui fait que ça devient un binôme intrinsèquement lié, qu’on ne peut pas dissocier », a campé l’ancien ministre de la sécurité.

Il a s’est agi donc pour lui de démontrer comment la sécurité impacte sur le développement et comment le développement, surtout dans le volet pauvreté/sous-développement peut impacter aussi sur la sécurité.

Selon les explications de l’expert, l’insécurité peut être la cause du sous-développement parce qu’affectant les activités sur le plan des investissements et autres activités des populations. Ce qui a un impact négatif sur la croissance d’une manière générale. « En retour, quand il y a trop de pauvreté, cela peut être source d’insécurité et de violences », situe-t-il.

Comme solution, il part de la citation de Kofi Annan, en soulignant qu’on ne peut aujourd’hui parler de sécurité sans développement ; tant qu’il n’y a pas de développement, il n’y a pas de sécurité. Aussi ne peut-on parler de développement sans la sécurité. « Donc, c’est de faire en sorte que tout ce que nous avons comme projets de développement, on puisse intégrer la sécurité. Faire en sorte également que le minimum vital qui puisse amener un être humain à se sentir en sécurité puisse exister (être garanti, ndlr) : minimum de quoi manger, avoir un emploi pour les jeunes, etc. C’est donc faire en sorte que ces deux concepts soient intégrés dans tout ce que nous allons entreprendre comme plan de développement » car on parle de plus en plus de « sécurité humaine » qui englobe tous les aspects de la vie du citoyen, détaille Dr Emile Ouédraogo.

Mme Marie Christine MONNIER de Solidarités International apportant sa contribution à la communication du Dr Emile OUEDRAOGO

Cette communication est suivie par un panel sur les « perceptions et conséquences des récentes attaques des groupes armés terrorisme sur la société burkinabé : veuillez décrire de la manière la plus concrète possible comment est-ce que les populations vivent ces périodes d’après attaques (habitudes, les mouvements de personnes, la vie quotidienne, la sécurisation, l’administration, les tensions intercommunautaires, les débats au sein de la société, les milices ou groupes d’autodéfense, les actions de l’État, les perceptions vis-à-vis des forces étrangères etc.) ». Elle est décortiquée par le gouverneur de la région du centre-nord, Monsieur Casimir SEGDA ; le secrétaire général du Collectif de lutte contre l’Impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC), le Dr Daouda DIALLO ; le maire de Fada N’Gourma, Jean-Claude LOUARI et le maire de Baraboulé, Boureima DICKO.

Mahamadi Tiégna, journaliste et actuel directeur général du quotidien d’État, Sidwaya, un des panélistes à ce cadre de réflexion.

Le deuxième panel porte sur les « options pour renforcer la résilience : Comment s’organiser pour amener la société à rejeter les idéologies véhiculées par des extrémistes violents et de dénoncer ceux qui défendent ces idéologies ? Manières et modalités d’implication effective et réelle des populations dans la prévention et la lutte contre la propagande des idéologies violentes. De la passivité à l’action organisée des communautés. Comment atténuer les incidences d’une attaque terroriste et de se rétablir rapidement ? Comment réduire au maximum les conséquences d’une attaque terrorisme sur la vie des populations ? Ou Prise en charge des victimes du terrorisme quels efforts en cours ? Voilà quelques interrogations auxquelles ont tenté d’apporter des réponses les panélistes : M. François de Paul RAMDE, coordonnateur UFC-Dori (Union Fraternelle des Croyants de Dori) ; Mme Fatoumata VICENS du Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique (CESA) ; Mme Salimata NEBIE de Think Tank Burkina International ; Mahamadi TIEGNA, directeur général des Editions Sidwaya et directeur général cabinet Beta concept SARL, Boukary TAPSOBA.

Le troisième panel qui porte sur le développement durable dans un contexte de fragilités a été développé par le diplomate Jean-Baptiste ILBOUDO ; du professeur Serge Théophile BALIMA et M. Mamadou Ouattara.

De gauche à droite Son Excellence Jean Baptiste ILBOUDO et le Pr Serge Théophile BALIMA

Vu l’importante des thématiques, les débats ont été très riches en témoignages, de cas vécus et de cas pratiques. A l’issue des deux jours de rencontre, des résolutions ont été prises et des recommandations formulées.
Visiblement satisfaits des résultats de l’atelier, le PDG du bureau d’études M. Laurent KIBORA, partenaire de la Fondation Konrad Adenauer Stiftung, a salué la contribution et l’engagement des participants et exhorté les différents experts à poursuivre les recherches pour un Burkina prospère et affranchi du terrorisme, de la violence et de l’insécurité.

Le PDG du Bureau d’Etudes INDABA International, Laurent KIBORA remerciant les panélistes.

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