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Commercialisation du riz du Burkina : Une table ronde pour trouver des solutions aux contraintes

Publié le jeudi 8 octobre 2020 à 17h31min

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Commercialisation du riz du Burkina : Une table ronde pour trouver des solutions aux contraintes

Les acteurs de la chaîne de valeur riz sont en quête de stratégies favorables pour booster la filière qui rencontre des difficultés d’accès au marché. Pour échanger sur la question, l’Union nationale des producteurs de riz, en collaboration avec le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, le ministère du Commerce et l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, organise une table ronde à Ouagadougou, les 8 et 9 octobre 2020.

Avec en moyenne 300 000 tonnes de riz produites chaque année, le Burkina Faso injecte environ 70 milliards Fcfa dans l’importation du riz. Mais le pays ambitionne tout de même, d’ici 2021, de produire un million de tonnes de cette céréale prisée par les Burkinabè. Produire c’est bien, mais il est important pour les acteurs de trouver des marchés assez porteurs pour la commercialisation du riz afin que cela profite davantage aux différents acteurs de la chaîne de valeur et à l’économie burkinabè. En quête de stratégies idoines pour booster la filière, les acteurs participent, les 8 et 9 octobre 2020 à Ouagadougou, à une table ronde qui se tient au sein du ministère en charge de l’Agriculture.

Selon le président de l’Union nationale des producteurs de riz, Georges Kiénou, la commercialisation reste toujours un défi, malgré les aménagements des basfonds et les différents appuis aux coopératives en semence et en engrais à prix subventionnés. Il espère que cette table ronde permettra de discuter et de trouver une solution pour la commercialisation du riz à un prix rémunérateur.

Georges Kiénou, président de l’Union nationale des producteurs de riz du Burkina

Les principales difficultés

A en croire le coordonnateur du projet Qualiriz, Moussa Ouédraogo, les principales difficultés du riz du Burkina tournaient traditionnellement autour des contraintes techniques des unités de transformation en termes de gestion des capacités techniques des opérateurs, en termes de non-respect des normes et de calibrage, de l’accès au financement, de la faiblesse organisationnelle des acteurs. A ces défis, il faut ajouter les retards de paiement, le rejet du riz pour non-conformité qui restent toujours d’actualité.

Une vue des participants

Les préalables pour l’atteinte de l’initiative « Un million de tonnes de riz paddy en 2021 »

Le secrétaire général du ministère en charge de l’Agriculture, Dr Lamourdia Thiombiano, dira que pour l’atteinte de l’initiative « Un million de tonnes de riz paddy en 2021 » lancée par le chef de l’Etat, il faut que les projets et programmes soient engagés pour que des actions soient prises pour booster la production et la commercialisation.

Lamourdia Thiombiano, secrétaire général du ministère de l’agriculture

Le coordonnateur du projet Qualiriz ira plus loin en disant que cette initiative ne pourra être réalisée que si certaines questions sont abordées avec « franchise et sans passion ». Ces préalables, selon lui, sont « la résolution des retards de paiement, la définition d’une norme prenant en compte les avis des acteurs, la réduction du temps d’enregistrement des organisations paysannes, l’acceptation des contrats de vente de paddy en amont, la régulation des importations et des exportations, et la mise en place d’un fonds de garantie pour faciliter l’accès au financement ».

L’autre partenaire présent à cette table ronde, le ministère du Commerce, dit soutenir des initiatives comme le mois du « Consommons local », en octobre, de concert avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), pour promouvoir et stimuler la production locale.

AGRA, un partenaire fidèle de la filière riz

Cette table ronde bénéficie de l’accompagnement de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA) qui intervient depuis 2008 au Burkina, à travers le développement des systèmes agricoles. Dans la filière riz, AGRA, selon son chargé de programme, Christian Raoul Ouédraogo, finance deux projets implémentés d’une part dans les régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, les Cascades, et d’autre part dans la région du Centre-Est. Ces régions, rappelons-le, couvrent plus de 75% de la capacité de transformation installée, et 65% de la capacité de production du Burkina Faso.

Christian Raoul Ouédraogo, chargé de programme de AGRA

« Ces deux projets ont pour objectif de renforcer et soutenir une chaîne de valeur inclusive et compétitive du riz en plus d’augmenter les revenus des petits producteurs ; cela à travers la mise en œuvre de l’agriculture contractuelle avec des mécanismes de financement à risque partagé entre les acteurs, la promotion de variétés de riz demandées par le consommateur et la mise à niveau des unités de transformation », a indiqué le chargé de programme de AGRA.

Les travaux de cette table ronde prendront fin vendredi. En attendant, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture a rassuré les participants que le gouvernement accordera une grande attention aux propositions qui sortiront de ces assisses.

HFB
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Vos commentaires

  • Le 8 octobre 2020 à 20:25, par Aol En réponse à : Commercialisation du riz du Burkina : Une table ronde pour trouver des solutions aux contraintes

    La solution est simple consommons Burkinabè. J’étais dépassé au début de la pandémie du coronavirus quand les différentes institutions ou représentant de l’état fessait des dons en nature (savon, huile, riz) qui étaient des produits importés du moment que nous avions des industries locales qui produisent ces biens. Même les dons aux déplacés interne les biens localement produits ne sont pas prioritaires.

  • Le 9 octobre 2020 à 08:39, par nekrenoma En réponse à : Commercialisation du riz du Burkina : Une table ronde pour trouver des solutions aux contraintes

    Je suis très heureux devoir la tenue d’une telle table ronde sur la commercialisation du riz. Je note qu’elle est le fruit de l’Union Nationale des Producteurs de Riz, en collaboration avec ses partenaires (AGRA, Ministère de l’Agriculture et ministère du commerce).
    Parmi les contraintes énoncées qui freinent la commercialisation, figurent les maux suivants :la résolution des retards de paiement, la définition d’une norme prenant en compte les avis des acteurs, la réduction du temps d’enregistrement des organisations paysannes, l’acceptation des contrats de vente de paddy en amont, la régulation des importations et des exportations, et la mise en place d’un fonds de garantie pour faciliter l’accès au financement.
    L’analyse de ces contraintes montrent qu’elles sont transversales à toute la filière Voilà pourquoi, je ne comprends pas que ce ne soit par le comité interprofessionnel du Riz (CIR-B) qui soit organisateur de cette table ronde, mais l’Union Nationale des Producteurs de Riz. Il est vraiment impérieux, dès lors que la loi sur les interprofessions a été adoptée, que chaque structure joue son rôle. C’est anormal que ce soit des structures d’appui qui viennent énoncer les contraintes, alors que ce devrait être le rôle des organisations membres de la filière riz. La mise en place des interprofessions, visent à ce qu’enfin, les acteurs réels de la filière jouent leur rôle avec plus d’efficacité, afin que les multiples contraintes aient des chances d’être levées. C’est un pari et un défi à la fois. Il est enfin temps que le CIR-B joue son rôle

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