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Discorde autour de la construction de l’abattoir de Pouytenga : Le "coupable" désigne un coupable

Publié le dimanche 4 octobre 2020 à 17h43min

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Discorde autour de la construction de l’abattoir de Pouytenga : Le

Pouytenga est la troisième ville d’abattage des animaux selon le service des statistiques animales et de l’économie de l’élevage (SSA-EE). L’abattoir actuel ne répond plus aux normes d’une ville urbaine. Un autre plus moderne prévu être construit depuis 2015 pour la commune fait toujours l’œuvre de discorde. Des acteurs de la filière viande pointent du doigt accusateur le maire de la commune. Ce dernier rejette la faute au bureau d’étude.

Nimpougou et Zooré sont les sites privilégiés pour la construction de l’abattoir moderne de Pouytenga. Un bureau d’étude aurait choisi le site de Zooré pour accueillir l’abattoir, confie Issa Balma, président de l’association des bouchers de Pouytenga. Il affirme : « Larba Prosper Yaméogo, maire de la commune, est l’unique responsable qui freine la réalisation de notre joyau communal ».

Pour lui, depuis 2015, ils ont porté le projet à la délégation spéciale de l’époque et le projet n’a connu aucune difficulté. Un bureau d’étude a choisi le site de Zooré et tous les acteurs étaient d’accord. Mais depuis l’arrivée de Larba Prosper Yaméogo à la tète de la mairie, leur espoir est devenu une illusion, martèle Issa Balma.

Un abattoir où l’hygiène et l’assainissement sont foulés aux pieds

C’est clair, des acteurs de bétail ne sont pas contents. Le maire s’opposerait à la construction de leur abattoir sur le site de Zooré parce qu’il aurait à Nimpougou un terrain de 5 ha qu’il compte mettre en valeur, confie une source. Mais une avance un argument contraire. Pour cette dernière, construire l’abattoir à Zooré c’est jeter de l’argent par la fenêtre. Elle explique que depuis l’inauguration du marché à bétail construit à Zooré, entre 2012 et 2013, le marché peine à trouver des marchands suite à une manipulation politique. Cette source ajoute que Zooré serait en voie de devenir une commune rurale et Pouytenga pourrait perdre l’abattoir dans le futur.

L’actuel abattoir de Pouytenga en état de dégradation

Je n’y suis pour rien

Pour le maire, Larba Prosper Yaméogo, la filière viande n’est pas l’apanage unique des bouchers mais une chaine d’individus. Il affirme avoir pris le dossier en main parce que les acteurs se sont affrontés en 2017. Chose que les acteurs réfutent catégoriquement. Il n’a jamais eu d’affrontements entre les bouchers réagit si vite un marchand de bétail. Par contre, le maire dit ne pas être responsable de la non construction du site. Toutefois, il accuse le bureau d’étude qu’il qualifie de jouer un double jeu. Selon lui, le bureau d’étude aurait choisi premièrement Yorgo comme le meilleur site et serait allé voir Antoine Ouédraogo, gouverneur du Centre-Est, pour dire que le même site n’était pas le meilleur. Il ajoute que sa commune a donné le pouvoir à l’Etat central de décider. Nous avons pris contact avec le bureau d’étude mais il n’y a eu de réaction de sa part.

Le site de Zoré proposé par l’association des bouchers et certains notables traditionnels.

Lucien Balma, docteur vétérinaire et enseignant d’hygiène, atteste que la population de Pouytenga n’est pas divisée. Elle est toujours unie. Mais que tout tourne autour d’un seul individu. Pour lui, le 14 mars 2017, les acteurs présents ont voté pour le site de Zooré soit 9 voix dont 6 bouchers et 3 exportateurs contre 6 représentants de la commune, devant le Haut Commissaire du Kouritenga. Techniquement, le terrain de Zooré est le choix du bureau d’étude selon M. Balma. Il ajoute qu’un abattoir est avant tout une question de santé des populations et ne saurait être un objet de marchandage. Il pense que le maire a roulé l’autorité centrale dans la farine en parlant de division des populations.

Après que le bailleur de fonds ait suspendu son financement, les bénéficiaires craignent que le gouvernement ne fasse pareil. Leur souhait est que le gouvernement prenne ses responsabilités. Sauf que le gouvernement a déjà son idée de ce qu’il faut entendre par "prendre ses responsabilités". « Si les filles et les fils de Pouytenga continuent à se disputer pour ce qui concerne le terrain, comme les ressources du budget sont des ressources fongibles, je vais donner des instructions pour qu’on prenne cet argent pour réaliser l’abattoir de Banfora. Lorsque la population de Pouytenga se sera entendue, on va voir si au niveau du budget, on peut dégager une ligne pour répondre à leur préoccupation ». Ainsi a réagi à ce sujet, le Premier ministre, Christophe Dabiré, le 18 septembre 2020, lors d’une rencontre avec les forces vives de la région du Centre-est.

Gérard BEOGO
Lefaso.net

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