LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Femmes accusées de sorcellerie au Burkina : Leur sort entre exclusion sanitaire et dysfonctionnement des services médico-sociaux

Publié le dimanche 4 octobre 2020 à 11h49min

PARTAGER :                          
Femmes accusées de sorcellerie au Burkina : Leur sort entre exclusion sanitaire  et dysfonctionnement des services médico-sociaux

Ceci est un écrit de deux chercheurs : Blahima Konaté et Abdramane Berthe (voir signature en fin d’article). Ils se penchent sur un fait de société ; la problématique des personnes accusées de sorcellerie sous le titre : Prise en charge médico-sociale des femmes âgées accusées de sorcellerie au Burkina Faso : entre exclusion sanitaire et dysfonctionnement des services médico-sociaux au Burkina Faso.

Introduction : Au Burkina Faso, comme ailleurs en Afrique, on ne vieillit pas de la même manière selon le sexe. En 2012, une enquête menée auprès d’un échantillon représentatif de personnes âgées de 60 ans et plus dans la ville de Bobo-Dioulasso révélait que 89% des hommes âgés étaient mariés, 9% veufs, 69% analphabètes alors que 16% des femmes du même âge étaient mariées, 82% veuves et 82% analphabètes .

L’exclusion sociale touche également plus les femmes âgées et la sorcellerie en est la principale cause. En effet, de nombreuses femmes âgées sont exclues chaque année de leurs communautés par allégations de sorcellerie après avoir subi des traitements inhumains et dégradants, notamment les sévices corporels, les lapidations et incendies de leurs habitations. Ces violences communautaires ont été largement décrites par la littérature scientifique africaine .

Par contre, il y a peu d’écrits sur le sort réservé à ces femmes accusées de sorcellerie lorsqu’elles sont violentées et amenées dans les services médico-sociaux. L’objectif de cet article est d’analyser la prise en charge médicosociale d’une femme accusée de sorcellerie avec les acteurs impliqués à l’aide de la méthode d’analyse en groupe (MAG).

Méthode : Nous avons utilisé la méthode d’analyse en groupe (MAG). Elle consiste à réunir une douzaine de participants concernés par une même problématique pour analyser les enjeux à partir de situations concrètes qu’ils ont eux-mêmes vécues et présentées sous forme de récits avec l’appui des chercheurs.

Elle se déroule en quatre phases et 15 étapes qui vont de la proposition des récits, à leurs interprétations et analyses, à la proposition de perspectives pratiques ainsi qu’à l’évaluation de la session. Dans le cadre de cette étude, la MAG a regroupé les professionnels de l’action sociale (4), de la santé (3) et des personnes âgées (4). Deux chercheurs se sont chargés du rapportage et de l’animation.

Les séances de discussion ont fait l’objet non seulement de prises de notes, mais ont été également enregistrées à l’aide de dictaphone numérique. Les prises de notes ont permis de regrouper les interprétations en convergences et divergences et de dégager les nouvelles perspectives ou recommandations. Les enregistrements ont été intégralement transcrits et ont été analysés manuellement.

Parmi les 11 récits proposés, les participants ont retenu celui intitulé « la sorcière », proposé par un professionnel de l’action sociale.

Résultats

1. Le récit analysé

Selon l’auteur du récit, c’est au cours de ses multiples résolutions de problèmes sociaux en tant qu’agent de l’action sociale qu’il a été sollicité pour le cas de Mme O.S, une vieille femme de 73 ans. Suite aux décès successifs de son époux et de tous ses enfants, dont elle était la seule survivante, elle s’est retrouvée victime d’allégations de sorcellerie. Le secret de sa longévité relevait de ses « pratiques ténébreuses » qui consistaient à échanger la vie d’une jeune personne solide et bien portante d’avec celle de la vieille femme qu’elle était pour la prolonger de quelques temps. C’est ainsi qu’elle a été victime de violence de la part des siens. Admise dans un centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) pour coups et blessures, elle y a passé une nuit entière sans soins. Par manque de moyens et sans accompagnant, elle a été conduite dans les services de l’action sociale par la Police qui avait été sollicitée pour les constats d’usage au regard de son état de santé. Ces coups lui avaient été infligés par « un comité de détecteurs de sorciers ». Après de nombreuses et vives tensions entre les services de l’action sociales et de la santé, « la sorcière » bénéficiera des soins appropriés sous condition de rembourser les frais de sa prise en charge après guérison et procès.

A la suite de cette narration, les autres participants, après avoir posé des questions d’information pour comprendre davantage le récit, l’ont interprété à travers les tours de table comme le recommande la méthode.

2. Les interprétations des participants : convergences et divergences

Après avoir bien compris le récit à travers les questions d’information, les participants ont donné chacun leurs interprétations du récit à travers les deux tours de table. Ces interprétations, structurées sous forme de convergences et divergences ont fait ressortir trois principaux enjeux.

Enjeu 1 : L’attitude de la population envers la femme âgée

Au Burkina Faso, l’exclusion sociale des femmes âgées pour allégation de sorcellerie est fréquente surtout au centre du pays. Dans la pratique, elle consiste à exclure une femme âgée accusée de « mangeuse d’âme » de sa communauté ou même rejetée par sa propre famille après l’avoir faite subir des traitements inhumains divers tels que les sévices corporels, les menaces verbales, les lapidations ou même les incendies d’habitation et de biens.

Pour certains participants, cette attitude s’explique par la méconnaissance des lois de la république et surtoutl’attachement aux lois traditionnelles au détriment de celles modernes car dit-on « on ne doit pas se rendre justice » (O. un homme âgé). Par contre, une lecture différente explique ce comportement par un vide juridique à propos de la sorcellerie au Burkina Faso. Les populations sachant qu’elle n’aura pas gain de cause juridiquement préfèrent se rendre justice.

Une autre interprétation, plus sociologique, estime que cette attitude de la population est liée aux difficultés des communautés à prendre en charge certaines personnes âgées qu’il faut dont exclure.

A côté de cet enjeu, les interprétations ont également concernées la collaboration entre les différents intervenants dans la prise en charge de la femme âgée.

Enjeu 2 : La collaboration entre services de santé, de l’action sociale

La multiplicité des intervenants impliqués dans la gestion de cette situation pose la question de la collaboration entre acteurs. Celle-ci est source de tensions entre les différents intervenants qui ont été révélées par les interprétations. Dans un premier temps, tous les participants reconnaissent qu’il y a des difficultés de collaboration surtout entre l’action sociale et la santé.

Par contre, des divergences apparaissent quant aux facteurs expliquant ces difficultés. Pour les uns, cette difficulté de collaboration s’explique par la méconnaissance des textes régissant les relations entre les services de l’action sociale et de la santé d’une part, et d’autre part, la méconnaissance du rôle de l’action sociale c’est-à-dire la promotion sociale et non l’assistance sociale. Quant aux autres, cette difficulté de collaboration s’explique par le fait que chaque acteur a tendance à se considérer comme le « centre » de l’intervention en matière de santé, d’action sociale ou autre.

Aussi, les deux tours de table font apparaitre la problématique de dysfonctionnement aussi bien des services de santé, de l’action sociale que de la police.

Enjeu 3 : Les dysfonctionnements vus par les intervenants de terrain

De façon convergente, les participants à cette analyse en groupe trouvent que les interventions des personnels de santé, de l’action sociale ainsi que de la police dans la gestion de cette situation n’ont pas souvent respecté les normes établies en la matière.

A propos des services de santé, les interprétations des participants ont d’abord porté sur le comportement et les propos de l’infirmière de garde qui montrent que l’accueil dans cette structure était mauvais. L’état de « détresse » dans lequel se trouvait la malade exigeait qu’elle soit reçue et soignée immédiatement soulignent-ils.

Considérée comme ayant mal accueilli la patiente, l’infirmière se voit toutefois reconnaitre des circonstances atténuantes par d’autres participants. Selon eux, ce comportement peut s’expliquer non seulement par le fait que l’infirmière était débordée par le travail, mais aussi par les différentes manières de voir l’urgence. Ce qui est urgent pour la population ne l’est pas forcément sur le plan professionnel, soutient une personne âgée, agent de santé à la retraite. Si la plupart des participants s’accordent sur le mauvais accueil de la « mangeuse d’âme » et ses accompagnants, ils divergent sur ses causes.

Pour certains, c’est le statut de la patiente perçue comme « mangeuse d’âme » ou sorcière qui explique le mauvais accueil. Par contre, d’autres participants mettent en cause le manque ou l’insuffisance de formation de l’agent de santé. Aux yeux de ces derniers, l’argument de « mangeuse d’âme » n’est pas convaincant. C’est plutôt un manque de formation ou d’éthique qui serait à l’origine de ce comportement. Une autre interprétation récuse ce manque de formation. Si l’infirmière a mal accueilli la patiente, ce n’est pas parce qu’elle n’est pas ou insuffisamment formée, mais plutôt une question d’éducation.

En plus du mauvais accueil, le second type de dysfonctionnement reconnu de façon convergente par les participants surtout les professionnels de santé est l’absence d’un dossier médical, document essentiel pour la prise en charge d’un patient dans une structure de santé. La patiente aurait fait une journée dans la formation sanitaire, puis ressortir sans trace sur le diagnostic de sa maladie ou d’information sur les actes médicaux réalisés.

Pour certains participants, l’absence de dossier médical est imputable au manque de médecins et non aux infirmiers. Pour d’autres par contre, bien que relevant de la responsabilité du médecin, certains éléments du dossier médical pouvaient être mentionnés par les infirmiers comme l’âge, la tension, le poids, etc.

Le dysfonctionnement du service de santé est aussi lié au retard de prise en charge. En effet, en plus du manque de dossier médical, la patiente n’a pas non plus bénéficié de soins dans la structure de santé durant toute une journée. Si cette situation a été déplorée par l’ensemble des participants, ils avancent des raisons divergentes. Ainsi, pour certains, ce retard de prise en charge s’explique par la perception du statut de « mangeuse d’âme » de la patiente comme précédemment évoqué. Par contre pour d’autres, c’est parce qu’elle n’avait pas d’accompagnant et cela se passe dans toutes les structures de santé du pays.

Ces dysfonctionnements ne concernent pas seulement les services de santé, mais aussi la police notamment le fait d’aller prendre la patiente dans le centre de santé pour la ramener à l’action sociale. Cette procédure a été critiquée de façon convergente par l’ensemble des participants. La bonne procédure selon eux, c’était de « laisser la patiente sous la surveillance des agents de santé » ; de « poursuivre d’abord les malfaiteurs » ou encore de « signer une décharge avant de la faire sortir ». Cette attitude de la police, ajoute le narrateur, dénote de l’ignorance des textes parce qu’elle ne devrait pas enlever la dame de cette manière.

En ce qui concerne le service de l’action sociale, les interprétations ont porté sur la problématique de la prise en charge des indigents dans les structures de santé. En effet, avec l’adoption des politiques de recouvrement des coûts dans les pays d’Afrique subsahariennes dans les années 1980, l’utilisation des services de santé par cette catégorie de la population suscite plusieurs interrogations : Qui est indigent et qui ne l’est pas ? Qu’est-ce qui atteste de l’indigence d’un individu ? Qui paie pour la prise en charge d’un indigent ? Au Burkina Faso, seul le certificat d’indigence établi suite à une enquête sociale menée par les travailleurs sociaux permet à un individu de bénéficier de la gratuité des soins. Faute de ce document, tout patient doit payer d’abord (consultation et médicaments) avant de bénéficier des soins. Alors que faire lorsqu’un « cas social » ou supposé indigent sans ce document dans un état critique est amené par les travailleurs sociaux dans une formation sanitaire pour bénéficier de soins (cas de la mangeuse d’âme du récit) ? Les agents de santé du groupe soutiennent que le cas social ou ses accompagnants (ici l’action sociale) doivent payer.

Il reproche de ce fait à l’action sociale de ne pas respecter les textes qu’elle-même a été partie prenante dans l’élaboration et doit par conséquent faire appliquer.
Sans toutefois récuser cette position, le narrateur, un professionnel de l’action sociale, pense qu’il faut plutôt trouver des « créneaux » vu la situation d’urgence de la « vieille » femme en question.

3. Nouvelles problématiques et perspectives pratiques

Cette analyse en groupe révèle quelques nouvelles problématiques (Etape 13) dont on peut retenir une. En effet, le récit « la sorcière » ainsi que les interprétations qu’il a suscitées chez les participants, interroge la question de la prise en charge des indigentes (ici la sorcière sans moyen et sans accompagnant) par les différents acteurs impliqués. Par conséquent, on peut se poser les questions suivantes :

• Quels rôles doivent jouer les différents acteurs que sont l’action sociale, la santé et les personnes âgées ou leurs associations ?

• Quelle collaboration pour une prise en charge efficace des personnes vulnérables/indigentes ?

De cette nouvelle problématique découlent les perspectives pratiques (Etape 14). Pour ce faire, les participants ont été organisés en sous-groupes pour discuter et proposer des recommandations visant à améliorer la collaboration entre l’action sociale, la santé et les associations de prise en charge et qui soient applicables localement.

C’est ainsi que les participants ont suggéré à l’action sociale le rôle d’accompagnement psychosocial, de suivi à travers les visites à domicile et à l’hôpital, de vulgarisation des textes en matière de protection et de promotion des personnes âgées, de stimulation des relations sociales des personnes âgées exclues avec leur entourage, de participation à l’animation des centres de solidarité pour personnes âgées et d’identification des personnes âgées indigentes.

En ce qui concerne la santé, ils ont proposé d’élargir les exonérations à toutes les personnes âgées malades (et non aux bénéficiaires de la pension de retraite seulement), d’impliquer le personnel de santé dans l’animation des centres de solidarités pour les personnes âgées, susciter les soins à domicile pour les personnes âgées dépendantes ou en perte d’autonomie et appliquer les textes en matière d’exonération de gratuité des soins aux personnes âgées dans les formations sanitaires.

Quant aux associations de personnes âgées, leurs rôles selon les participants, c’est de sensibiliser les personnes âgées à adhérer aux associations de personnes âgées, de participer aux activités de santé communautaire en faveur des personnes âgées, de faire le plaidoyer pour la mobilisation des ressources en faveur des personnes âgées.

S’agissant de la collaboration entre acteurs pour une prise en charge efficaces des personnes âgées indigentes, voire des personnes âgées en général, les participants ont proposé de mettre en place une structure de coordination dont la présidence sera assurée par la direction régionale en charge de l’action sociale et vice-présidence, la direction régionale de la santé, le Centre Muraz le secrétariat et le conseil régional des personnes âgée l’information et la mobilisation. Pour que cette structure fonctionne, il a été également proposé d’organiser des cadres de concertation périodiques entre ces différents acteurs.

En termes d’évaluation, les participants à l’analyse en groupe ont attesté qu’elle a été très riche en enseignement, que les échanges étaient fructueux et pouvaient être qualifiés de don et contre-don, que la méthode est un excellent outil d’intervention qui pourrait améliorer leurs pratiques professionnelles. D’autres par contre ont trouvé que les deux jours étaient un peu longs ainsi que la durée des analyses.

Conclusion

Les violences faites aux femmes accusées de sorcellerie sont très répandues au Burkina Faso d’où le choix de ce sujet par les acteurs/participants de cette analyse en groupe. L’interprétation du récit s’est focalisée sur les raisons de la persistance de telles pratiques, les obstacles ou barrières à la collaboration entre les services en charge de l’action sociale et de la santé dans la prise en charge de la victime ainsi que les dysfonctionnements des différents services impliquées.

Pour résoudre ces difficultés, les participants ont proposé de définir le rôle de chaque acteur et surtout de mettre en place une structure de coordination fonctionnelle. Pour un meilleur fonctionnement des différentes structures, ils ont également proposé la dotation de ces structures en moyens matériels, financiers et humains conséquents. Aussi, à partir des résultats de la littérature scientifique, il est important d’envisager de nouveaux modèles de pratique professionnelle favorisant le décloisonnement que la formation de base des professionnels doit prendre en compte.

Auteurs :

Blahima KONATE, Attaché de recherche à l’Institut des Sciences des Sociétés/Centre National de Recherche Scientifique et Technologique, Ouagadougou, Chercheur associé au Centre Muraz, Bobo-Dioulasso, Tél : +2267028267, kobla70@hotmail.com

Abdramane BERTHE, Assistant de recherche à l’Université de Dédougou, Dédougou
Chercheur associé au Centre Muraz, Bobo-Dioulasso, Tél : +22670452864, aberthe56@yahoo.fr

Références bibliographiques

1. Konaté B. Dynamiques de la cohabitation intergénérationnelle familiale et échanges de soins à Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) : Les personnes âgées au centre ou a la marge des systèmes de soins ? [Thèse de doctorat en sciences politiques et sociales]. Bruxelles : Université Saint Louis ; 2015.

2. HelpAge International. Violence against older women : tackling witchcraft accusations in Tanzania. August2011.

3. Igwe L. Fighting Witchcraft Accusations in Africa. from http://archiverandiorg/site/indexphp/swift-blog/1500-fighting-witchcraftaccusations-in-africahtml. 2011 Consulté le 4 Août 2018

4. HelpAge International. Discrimination against older women in Burkina Faso. Parallel report submitted to the 47th session of the Committee on the Elimination of All Forms of Discrimination against Women (CEDAW) in relation to Burkina Faso’s Sixth periodic report of States parties, CEDAW/C/BFA/6, October 20092010.

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 4 octobre 2020 à 12:02, par LE MAITRE GOMYAAREE : PAYS SANS FOI NI LOI En réponse à : Femmes accusées de sorcellerie au Burkina : Leur sort entre exclusion sanitaire et dysfonctionnement des services médico-sociaux

    BIEN JE NE DIRAIS PAS QUE TOUTES LES PERSONNES JEUNES QUE ÂGÉES SURTOUT LES VIELLES SONT DES SORCIÈRES ; MAIS FORCE EST DE RECONNAITRE QU IL Y A DE PLUS EN PLUS DE SORCIÈRES. OUI OUI DES personnes MANGEUSES D ÂMES CELA EXISTE BEL ET BIEN !!!
    DANS NOS FAMILLES QUARTIERS SERVICES LIEUX DE CULTES ET J EN PASSE ELLES SONT PARTOUT. EN GENERAL CE SONT LES PLUS GENTILLES TOUJOURS CALMES SOURIANTES JAMAIS EN COLÈRE accueillantes MAIS MAIS AU FOND CE SONT DE VRAIES VICIEUSES JALOUSES AU PAROXYSME ATTENDANT LE MOINDRE FAUX PAS POUR MORDRE AVEC LA DERNIÈRE énergie OH MON DES SORCIÈRES DES MONSTRES DES MINABLES ...

    PS TOUT SE PAIE ICI ET CASH. QUELLE QUE SOIT TA FOURBERIE ON LE SAURA TÔT OU TARD QUI QUE VOUS SOYEZ ET LES MASQUES VONT TOMBER.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique