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Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina : La contribution de la culture au cœur d’un atelier de capitalisation

Publié le samedi 3 octobre 2020 à 17h30min

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Lutte contre l’extrémisme violent au Burkina : La contribution de la culture au cœur d’un atelier de capitalisation

Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a organisé, les 1er et 2 octobre 2020 à Bobo-Dioulasso, un atelier de capitalisation des conférences de diffusion des résultats du colloque national de Dori sur l’extrémisme violent et les valeurs de référence.

Durant deux jours, les participants ont échangé autour de la contribution de la culture dans la lutte contre l’extrémisme violent. La rencontre a également été marquée par la présentation du rapport général des conférences de diffusion, la compilation de la synthèse des douze communications régionales et l’examen critique du processus de diffusion.

La cérémonie de clôture des travaux a eu lieu dans l’après-midi de ce vendredi 2 octobre 2020. Elle a permis aux participants de présenter le rapport final et de faire des recommandations pour une contribution efficiente de la culture dans la lutte contre l’extrémisme. Ainsi, les participants ont recommandé, entre autres, au premier responsable du ministère en charge de la Culture, Abdoul Karim Sango, la vulgarisation des résultats du colloque national de Dori dans l’ensemble des provinces du pays, l’introduction des systèmes de valeurs dans les curricula, l’instauration d’un prix de l’intégrité, la création de cadres de concertation avec l’Association des régions du Burkina Faso (ARBF) et l’Association des municipalités du Burkina Faso (AMBF), l’implication effective des intellectuels dits organiques dans le processus de diffusion des valeurs de référence, la création de clubs de la paix et la cohésion sociale dans les écoles et instituts, etc.

Par ailleurs, les participants ont invité le gouvernement à montrer davantage de volonté politique dans le processus, à la célébration d’une journée de la paix et la cohésion sociale, la construction d’un musée de valeurs de référence et la création de l’observatoire des valeurs culturelles.

Les participants de l’atelier de capitalisation.

La culture, une question fondamentale...

A en croire Abdoul Karim Sango, la culture est une question fondamentale par laquelle l’on aurait dû commencer avant d’examiner toutes les autres dans la lutte contre l’extrémisme violent dans notre pays. « Nous voici au terme de deux années d’engagement autour de la problématique de la contribution de la culture dans la lutte contre l’extrémisme violent. Cette aventure que nous avons démarrée en novembre 2018, rares de personnes y ont cru au départ. Sceptiques au départ, les gens s’interrogeaient de savoir ce que la culture venait chercher dans la problématique de la lutte contre l’extrémisme violent. Pour eux, la réponse à la violence ne peut qu’être de la violence. Ils oubliaient cependant de dire que jamais l’on a éteint le feu avec du feu », a indiqué Abdoul Karim Sango.

Il estime cependant que ce qui manque le plus à notre civilisation mondiale, c’est le faible rapport aux valeurs simples de solidarité, de fraternité, de tolérance, de respect dû aux anciens, aux plus faibles et à la parole donnée. Pendant plusieurs siècles, dit-il, ces valeurs ont été le socle sur lequel les sociétés africaines étaient bâties. C’est pourquoi, il se réjoui d’avoir réussi à replacer la culture dans l’agenda des politiques publiques.

Le ministre en charge de la Culture, Abdoul Karim Sango

« Pour cette rentrée 2020-2021, des modules sur la culture seront enseignés dans les écoles. Partout sur le territoire national, le ministère en charge de la Culture est sollicité pour animer des conférences au profit des jeunes sur le thème de la contribution de la culture dans la lutte contre l’extrémisme violent. Les jeunes ont une soif énorme de se réapproprier leur histoire, leur passé, les valeurs qui sont au fondement de leur société. Quand ils se connaitront mieux, ils accepteront plus facilement les autres et deviendront de vrais artisans de la paix si chère à notre nation et à son peuple », s’est-il réjoui.

La photo de famille au terme des travaux de l’atelier

Il reconnait toutefois la pertinence du rôle de la culture à faire face à l’extrémisme violent. Par ailleurs, il a salué la qualité des travaux issus de la rencontre. Il reste convaincu que cette expérience du Burkina pourrait inspirer d’autres pays africains qui sont confrontés aux mêmes défis. Le ministre Sango a remercié, entre autres, le PNUD et les autorités coutumières et religieuses qui ont épousé et porté remarquablement le projet, depuis novembre 2018.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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