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Projet AGCEDE : L’ambassadrice du Canada sur les traces des réalisations à Houndé

Publié le jeudi 1er octobre 2020 à 00h44min

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Projet AGCEDE : L’ambassadrice du Canada sur les traces des réalisations à Houndé

L’ambassadrice du Canada au Burkina Faso, Carol Vivian Mc Queen, a rendu visite, le mardi 29 septembre 2020, aux femmes de « l’Union Tcheng-taoré » de la commune de Houndé, évoluant dans le domaine de l’étuvage du riz. Cette union bénéficie de l’accompagnement du projet d’Appui à la gouvernance et la croissance économique durable en zone extractive (AGCEDE). Cette visite a permis à la diplomate canadienne de s’imprégner des conditions de travail de ces « braves femmes ».

« Grâce au projet AGCEDE, nous sommes devenues des femmes épanouies. Nous arrivons à soulager nos familles et surtout à scolariser nos enfants qui avaient arrêté les études à cause des conditions de vie précaires que nous menions », a témoigné la présidente de l’Union « Tcheng-taoré », Assita Toé.

En effet, le programme AGCEDE a appuyé cette union à travers la formation sur la gouvernance associative et le genre, en technique d’étuvage de riz, sur la vie coopérative, en entrepreneuriat (montage de plan d’affaires, recherche de financements). Le projet a contribué également à la formation de ces femmes sur les normes, hygiène et traçabilité du riz local ; sur comment saisir les opportunités en zone minière.

L’étape du lavage du riz expliquée à la diplomate canadienne.

Par ailleurs, elles ont non seulement bénéficié d’un voyage d’étude sur la production et la transformation du riz local, mais aussi du matériel d’étuvage de riz et de kits de protection anti Covid-19 avec l’avènement de la pandémie. Toute chose qui contribue aujourd’hui à leur épanouissement dans la promotion du riz local. A travers ces formations et conseils, les femmes arrivent à produire du riz de qualité et en quantité, même si des défis restent encore à relever.

Selon le coordonnateur national du projet au Burkina Faso, Issiaka Ouédraogo, l’AGCEDE est une initiative du consortium Entraide universitaire mondiale du Canada (EUMC) et Centre d’étude et de coopération internationale (CECI), sous le financement d’Affaires mondiales Canada (AMC). Il intervient au Burkina Faso, au Ghana et en Guinée, des pays abritant des industries extractives.

Le coordonnateur national du projet AGCEDE au Burkina Faso, Issiaka Ouédraogo.

« Le projet vise à autonomiser les communautés locales et à intégrer spécifiquement les femmes et les jeunes, à participer pleinement à la gouvernance locale, aux opportunités économiques et au développement durable de ces zones. Le projet collabore avec des gouvernements locaux et nationaux, des sociétés minières choisies, ainsi que des petites et moyennes entreprises et des organisations de la société civile pour atteindre ses objectifs », a-t-il souligné. Au Burkina Faso, le projet AGCEDE intervient dans les provinces du Tuy et des Balé.

Une résilience économique

Dans le cadre de la mise en œuvre de ses activités, le projet a reçu, ce mardi 29 septembre 2020, la visite de l’ambassadrice du Canada, Carol Vivian Mc Queen, dans la zone d’intervention dudit projet, à Houndé. Cette visite a permis à la diplomate canadienne de s’imprégner des conditions de travail des femmes de l’Union « Tcheng-taoré », bénéficiaires dudit projet. Ainsi, du vannage à la phase d’exposition en passant par le lavage, l’étuvage, le trempage, l’étalage ou le triage du riz, tout le processus lui a été expliqué. Elle a saisi cette même occasion pour échanger avec ces femmes autour de leurs préoccupations.

A l’issue de la visite, l’ambassadrice a exprimé sa joie et sa satisfaction par rapport à ce que le projet a apporté à ces « braves femmes ». Elle estime cependant que les femmes ont besoin d’un accompagnement particulier en raison de leur statut social et de leur niveau d’instruction généralement faible. « Après constat sur le terrain, on retient que les femmes burkinabè sont fortes et que, si elles se regroupent, elles sont capables de faire quelque chose d’important. Ces femmes travaillaient seules au départ, mais avec l’appui du gouvernement et du Canada à travers ce projet, on a pu leur donner des formations, afin qu’elles puissent se mettre en coopérative pour pouvoir produire une grande quantité de riz et ainsi améliorer leur vie. Et le Canada croit qu’il faut aider les femmes, leur donner une résilience économique. A travers ça, elles arrivent à scolariser leurs enfants, à faire beaucoup de choses pour leur ménage », s’est réjouie Carol Vivian Mc Queen.

L’ambassadrice du Canada au Burkina Faso, Carol Vivian Mc Queen.

Elle a, en outre, rappelé que le projet AGCEDE vise à briser le cercle vicieux dans lequel les communautés locales, en particulier les femmes et les jeunes, sont exclues des avantages des investissements miniers. Pour elle, « la particularité du projet, c’est qu’il apporte un appui technique pour que les femmes, elles-mêmes, puissent développer des capacités, afin de gérer des défis. Ce projet forme des gens afin qu’ils ne dépendent pas exclusivement de l’aide de l’Etat ou des autres partenaires. Et aujourd’hui, ces femmes ont pu atteindre un certain niveau où elles sont capables d’aller loin », a-t-elle dit.

Les femmes saluent la visite de la diplomate canadienne

La présidente de l’Union « Tcheng-taoré », Assita Toé, a loué l’initiative de cette visite. Selon elle, les formations reçues à travers le projet ont apporté un plus dans leur vie car, dit-elle, « au départ, nous étions des nécessiteuses et pour avoir à manger, c’était difficile. Grâce au projet, nous arrivons à accroître nos revenus », a laissé entendre Assita Toé. Cependant, l’union est confrontée à un certain nombre de défis. Il s’agit du manque de fonds pour pouvoir approvisionner les cantines scolaires et pour la construction d’un siège selon les normes, afin de pouvoir poursuivre le processus de normalisation du riz de Houndé qui est en cours avec l’appui de l’ABNORM.

L’ambassadrice échangeant avec les étuveuses de riz.

La présidente Assita Toé a expliqué que l’union « Tcheng-taoré » est un regroupement de cinq coopératives de femmes, évoluant dans le domaine de l’étuvage du riz dans la commune de Houndé, province du Tuy. Cette union manie avec dextérité l’étuvage du riz. En effet, ce travail n’a plus de secret pour Assita Toé et les femmes de la coopérative. Voyant les femmes de son quartier étuver le riz depuis des années sans une marge bénéficiaire probante, Assita Toé propose alors un modèle d’entrepreneuriat fondé sur la coopération et l’entraide mutuelle. Ainsi, la mutualisation de leurs efforts leur a permis d’accroître leur productivité, ainsi que la rentabilité de leurs activités. Ces femmes sont passées de quelques boîtes à dix sacs de production journalière de riz.

La présidente de l’union Tcheng-taoré, Assita Toé

Pour rappel, L’EUMC est un organisme canadien à but non-lucratif qui vise à faciliter l’accès à une éducation de qualité pour les jeunes, à les aider à obtenir un emploi juste et enrichissant et à s’autonomiser pour jouer un rôle clé dans la réduction de la pauvreté, des inégalités et de l’exclusion afin de créer un monde plus équitable pour tous. Le CECI par contre est un organisme de coopération internationale qui combat la pauvreté et l’exclusion par des projets de développement durable en Afrique, en Asie et dans les Amériques, depuis 1958.

La photo de famille de l’ambassadrice avec les femmes de l’union Tcheng-taoré.

A cet effet, le CECI renforce les capacités de développement économique des communautés défavorisées, il appuie des initiatives d’égalité entre les femmes et les hommes, de lutte contre les violences, de sécurité alimentaire, de résilience et d’adaptation aux changements climatiques, il mobilise des ressources et favorise l’échange de savoir-faire.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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