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Débats oratoires en langues nationales : Une première édition pour promouvoir la cohésion sociale

Publié le mardi 29 septembre 2020 à 00h22min

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Débats oratoires en langues nationales : Une première édition pour promouvoir la cohésion sociale

Le Cercle d’initiative, de perfectionnement et de promotion des langues nationales du Burkina Faso (CIPPLN-BF) a organisé la première édition du Championnat des débats oratoires en langues nationales (CDOLN). La grande finale s’est tenue le samedi 26 septembre 2020 à Ouagadougou, avec les langues dioula, fulfuldé et mooré.

Ils sont douze débateurs : deux équipes de deux personnes pour trois langues nationales (dioula, fulfuldé et mooré). Chaque équipe a eu droit à quatre minutes pour convaincre le jury. Les thèmes abordés portaient sur la cohésion sociale, et plus précisément, le mariage interreligieux. Les thèses et antithèses étaient au rendez-vous.

Rasmata Diallo, la seule fille parmi les douze débateurs, s’est fait remarquer par la qualité de sa prestation ; le jury n’a pas manqué de la féliciter. Avec son binôme Adou Tall, l’équipe de Rasmata Diallo a remporté le prix dans la catégorie fulfuldé. « Le point était focalisé sur la cohésion sociale qui manque aujourd’hui au Burkina Faso. Nous avons dit que le mariage interreligieux est un facteur de cohésion sociale. Et tant qu’il n’y aura pas la paix, il n’y aura pas de développement », a-t-elle affirmé.

« Jeunes et valorisation des langues nationales pour une cohésion sociale pérenne au Burkina Faso ». C’est sous ce thème que la première édition du Championnat des débats oratoires en langues nationales (CDOLN) s’est tenue à Ouagadougou. Tout est parti d’un constat. « Nous voyons que de temps en temps, notre langue est en perte de vitesse et les gens travaillent à promouvoir des langues étrangères alors que nous savons bien que la richesse culturelle que nous avons ici est plus puissante que celle des autres pays », a signifié Abdoul Aziz Diallo, promoteur du CDOLN.

Abdoul Aziz Diallo, promoteur du CDOLN.

Les premiers de chaque catégorie sont repartis avec une enveloppe de 70 000 francs CFA et les deuxièmes avec 35 000 francs CFA. Tous les participants ont reçu des gadgets des partenaires du CDOLN.

« Cette initiative est à promouvoir »

Du côté des vainqueurs dans la langué mooré, il y a Abdoul Rachid Kaboré et Martin Willy. Ce duo, à sa sortie des salles, a félicité les organisateurs de ce championnat. « Cette initiative est à promouvoir », a laissé entendre Martin Willy.

Abdoul Rachid Kaboré et Martin Willy, vainqueurs dans la catégorie langue mooré.

Même son de cloche du côté du ministère en charge de la Promotion des langues nationales, représenté par le directeur général de l’éducation non-formelle, Kirassai Zio. Pour lui, la langue est le premier élément de la culture. « Si nous avons perdu notre langue, c’est que nous avons aussi perdu notre culture », a-t-il déclaré.

Pour Rasmata Diallo, il n’y a pas de raison de laisser la culture mourir. « D’aucuns pensent que lorsque la culture disparaît, c’est surtout à cause de la jeunesse. Ici, la jeunesse a démontré qu’il ne faut pas laisser la culture mourir », a-t-elle indiqué.
Quant à Martin Willy, il souhaite qu’il y ait une large ouverture en associant d’autres langues pour les éditions à venir.

Rasmata Diallo et Adou Tall (en arrière-plan à gauche).

Les trois jurys (dioula, fulfuldé et mooré) ont félicité les participants qui leur ont fourni un débat de qualité. Ils se sont appuyés sur l’argumentation et le glissement linguistique (langue d’emprunt) pour noter les débateurs. La forme était notée sur 12, et 8 pour le fond.

Rendez-vous a été donné au premier semestre de 2021 pour la deuxième édition. Pour une bonne communication autour de cette initiative, Abdoul Aziz Diallo et son équipe comptent faire deux éditions en 2021 ; et à partir de 2022, une édition par année.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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