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Microfinance : Le Burkina Faso lance le Fonds national de finance inclusive pour personnes à faibles revenus

Publié le vendredi 11 septembre 2020 à 11h18min

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Microfinance : Le Burkina Faso lance le Fonds national de finance inclusive pour personnes à faibles revenus

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a procédé, le jeudi 10 septembre 2020 à Ouagadougou, au lancement du Fonds national de finance inclusive (FONAFI). Un fonds mis en œuvre par le secrétariat permanent pour la promotion de la microfinance pour servir de bras financier au Projet de promotion de la finance inclusive pour l’accès des populations à faibles revenus, aux services financiers au Burkina Faso (PPFIB).

C’est parti pour quatre années de mise en œuvre du Fonds national de finance inclusive (FONAFI) dont l’objectif est de permettre aux couches sociales exclues du Système financier classique, d’avoir accès à des services financiers de base pour accroitre leur revenu. En effet, débutée en 2019, avec l’étape importante 2019-2021 de la Stratégie nationale de la finance inclusive (SNFI), la mise en œuvre du FONAFI s’étend jusqu’en 2023 et envisage de toucher environ 1 032 000 personnes dont 60% seront des femmes.

Selon le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Lassané Kaboré, le FONAFI marque l’opérationnalisation du Projet de promotion de la finance inclusive pour l’accès des populations à faibles revenus, aux services financiers au Burkina Faso (PPFIB), qui est un projet d’environ 44 milliards de F CFA. Les cibles principales sont les femmes en milieu rural et semi-urbain, les groupements d’agriculteurs, les éleveurs en embouche, les petits commerçants, les Micro et Très Petites Entreprises en milieu urbain et rural et les fabricants et transformateurs des produits locaux.

Remise de chèque au président du Conseil d’administration de FINEC SA, par le président du Faso en Faso Fani. Crédit photo Sidwaya.

Le ministre ajoute qu’à terme, le projet vise à renforcer les capacités des Systèmes financiers décentralisés (SFD) et à faciliter leur refinancement par les banques, toucher 1 032 000 bénéficiaires, former 500 000 bénéficiaires en éducation financière, créer et consolider 7 500 Micros et Très Petites Entreprises qui généreront environs 20 000 emplois.

Pour le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, le FONAFI contribuera à l’atteinte de l’objectif global de la Stratégie nationale de la finance inclusive qui est « d’accroitre d’ici à 2023, à 75% la proportion de la population adulte burkinabè ayant accès et utilisant des produits et services financiers abordables et adaptés ».

Le FONAFI passe par les SFD pour toucher ses populations cibles

Selon le secrétaire permanent de la microfinance, Wango Fidèle Yaméogo, c’est la stratégie du « faire-faire » qui sera employée dans le cadre de la mise en œuvre du PPFIB. Il explique qu’il s’agit d’un accompagnement direct du FONAFI aux structures de microfinance pour pouvoir atteindre les bénéficiaires. L’objectif, selon lui, étant de favoriser l’accès au financement à des conditions très souples, comme le rabais des taux d’intérêt des crédits.

Wango Fidèle Yameogo, Secrétaire permanent de la promotion de la microfinance.

Au niveau des établissements financiers de façon globale, souligne-t-il, les institutions prêtent à des taux de l’ordre de 18 voire 24%, qui sont assez élevés pour certaines catégories de la population. « Avec la BOAD, l’Etat a consenti avec les structures de microfinance partenaires, de réduire ces taux autour de 8 à 9% » informe-t-il. Il ajoute qu’en plus des fonds nationaux de financement, le partenariat est conclu avec seize institutions de microfinance.

Au cours du lancement du FONAFI, environ huit structures de microfinance ont reçu des chèques allant de 150 millions à 1 milliards de F CFA. La microfinance FINEC SA, qui couvre tout le territoire national, a reçu le plus gros chèque de 1 milliards de F CFA. Selon son président du Conseil d’administration, Rigobert Ouédraogo, les bénéficiaires doivent proposer des projets maitrisés et compréhensibles, et accepter de recevoir l’accompagnement nécessaire pour que les ressources soient utilisées à bon échéant. « Nous allons appliquer la tolérance zéro par rapport au remboursement » précise-t-il.

Martial Goeh Akue, président de l’APBEF-BF Crédit photo Sidwaya

Le secteur financier burkinabè bien qu’étoffé n’a pas encore pu combler le besoin

Selon le président de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers du Burkina (APBEF-BF), Martial Goeh Akue, le secteur financier au Burkina est aujourd’hui dynamique, résilient et créatrice de richesses. Le secteur bancaire est composé de 19 établissements de crédit avec 321 agences et 565 GAB, le secteur de la microfinance est composé de 134 SFD et accompagne environ 1,5 millions de personnes au Burkina Faso. Ces secteurs sont complémentaires, selon lui, puisque les banques refinancent le secteur de la microfinance.

Pose de famille à la fin de la cérémonie de lancement du FONAFI.

C’est pourquoi, insiste-t-il, la mise en place du FONAFI permet de créer de la synergie pour le financement de l’économie dans son ensemble. Le taux de bancarisation au sens élargie et le taux d’accès aux services financiers, qui étaient respectivement de 15% et de 13% en 2010, sont passés de 49% et 38% entre 2017 et 2018.

Cependant, le besoin est loin d’être comblé. Pour le président de l’APBEF-BF, Martial Goeh Akue, au niveau macroéconomique le financement des grandes entreprises se fait très facilement. Celui des PME a commencé à mieux décoller au plan régional. Par contre, au plan microéconomique il y a encore un gap à combler. Ce gap doit être comblé par un secteur financier qui comprend les banques, les SFD, les fonds nationaux et toutes les technologies financières.

« Le FONAFI apparait aujourd’hui comme un catalyseur de développement économique. C’est pour cela le secteur bancaire est engagé à accompagner le FONAFI. Un accompagnement qui ne s’arrête pas au financement ou au refinancement mais s’étend au plan stratégique » conclut Martial Goeh Akue.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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