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Situation sécuritaire et humanitaire : Le Burkina doit « repenser ses réponses » recommande Afrikajom Center

Publié le mercredi 9 septembre 2020 à 23h25min

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Situation sécuritaire et humanitaire : Le Burkina doit « repenser ses réponses » recommande Afrikajom Center

L’attention ne doit pas être portée uniquement sur la crise sanitaire liée à la maladie à coronavirus (Covid-19). En Afrique de l’Ouest, il y a des malaises sociaux, des tensions et des violences politiques qui ne peuvent être déconnectés des dysfonctionnements des outils, institutions et mécanismes de régulation de la démocratie, des droits de l’homme, de l’État de droit et de la gouvernance. Afrikajom Center a analysé le cas de chaque pays de cette sous-région. Zoom sur le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

« Les impacts de l’insurrection, de la transition et des attaques des groupes armés terroristes au Burkina Faso ». Tel est intitulé le cas du Pays des hommes intègres. Afrikajom Center a analysé la situation de la démocratie à partir de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 jusqu’en 2020. C’est une période marquée par plusieurs événements dont la transition, le putsch de septembre 2015 et l’élection démocratique du président Roch Kaboré. Les attaques des groupes armés depuis le début de 2016 et les conflits communautaires avec leurs lots de conséquences sont également passés à la loupe de ce Think tank.

Le rapport note qu’il existe des divergences politiques plus ou moins profondes sur les questions sécuritaires, démocratiques et électorales entre pouvoir et opposition. « Les défis auxquels le Burkina Faso est confronté appelle de la part du leadership politique un sens aigu des responsabilités et un effort pour un consensus absolu sur la problématique du découplage entre présidentielle et référendum », indique le rapport.

Respect strict des droits de l’homme

En plus de l’analyse portée sur les situations sécuritaire et humanitaire, et de droit de l’Homme, Afrikajom Center a fait des recommandations pour le gouvernement burkinabè. Les autorités sont invitées à repenser de façon holistique les réponses sécuritaires, les inscrire dans une stratégie régionale globale ; à prendre toutes les dispositions requises pour assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire national pendant la campagne électorale et le jour du scrutin ; et à renforcer, synchroniser et coordonner tous les efforts liés à la sécurité avec les pays de la sous-région et le G5 Sahel.

Le gouvernement doit promouvoir et respecter strictement les droits de l’homme en réservant un meilleur traitement aux prisonniers politiques ; mettre en place un comité de dialogue et de réconciliation pour solidifier la cohésion sociale ; et promouvoir et respecter les droits humains et notamment l’espace civique en renforçant la Commission nationale des droits de l’Homme. Toutes initiatives dans la lutte contre l’impunité, surtout par le renforcement des institutions judiciaires doivent faire l’objet du soutien du gouvernement, recommande le rapport.

« Eviter une rechute dans l’instabilité politique »

En Côte d’Ivoire, vu le « déficit de consensus et l’instabilité institutionnelle », Afrikajom Center avait déjà tiré la sonnette d’alarme dans ce rapport qui date de juin 2020. Il faut noter que l’opposition ivoirienne avait émis des réserves par rapport au projet de loi qui a été adopté par le parlement et promulgué par le Président de la république. Il s’agissait de la réforme de la Constitution qui devrait avoir un impact sur la présidentielle d’octobre 2020. L’opposition avait alors accusé le Président Ouattara de mener ces réformes pour donner « l’illusion de son départ tout en gardant le contrôle des principaux leviers de la gouvernance ».

« Il faut absolument éviter une rechute dans l’instabilité politique et dans la violence en Côte d’Ivoire », prévient Afrikajom Center. Les douloureux souvenirs des 18 et 19 septembre 2002, et surtout le conflit armé consécutif à la crise post-électorale de 2010 ont créé des plaies profondes encore béantes.

Malheureusement, l’on enregistre déjà des signes d’une crise post-électorale depuis l’annonce de la candidature de Ouattara à sa propre succession suite au décès de son Premier ministre Gon Coulibaly qu’il avait désigné comme dauphin en mars 2020. En effet, des opposants ont exprimé leur mécontentement et le dépôt de candidature du président le lundi 24 août n’a fait qu’accentuer les choses.

Tout compte fait, les recommandations de Afrikajom Center pour le gouvernement ivoirien ont été prises : accepter toutes les candidatures de leaders qui souhaitent se présenter à la présidentielle de 2020 et qui présentent toutes les conditions requises ; renforcer la neutralité, l’impartialité et les capacités des organes d’arbitrage et de régulation des élections, à savoir la CEI (Commission électorale indépendante) et la Justice électorale ; et renforcer la cohésion nationale entre les différentes communautés de manière à prévenir tout conflit intercommunautaire.
« Respecter scrupuleusement la limitation de mandat à deux ». Pour cette recommandation, reste à savoir si elle sera applicable un jour.

Quid de Afrikajom Center

Afrikajom Center a été créé en 2018 par des femmes et des hommes de bonnes volontés d’horizons divers, sur initiative de son fondateur Alioune Tine. « Afrikajom Center est un Think tank, un centre d’études et de recherches, un laboratoire d’idées dont la vision est la construction d’un monde plus juste et équitable ». L’objectif d’Afrikajom Center est l’élaboration d’une stratégie prospective, proactive, novatrice, créative et interactive essentiellement centrée sur la promotion de l’Homme et de son environnement.

Synthèse de Cryspin M. Laoundiki
Lefaso.net

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