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Fonctionnement des juridictions au Burkina : Le PNUD et le Conseil supérieur de la magistrature outillent une vingtaine de journalistes

Publié le mardi 8 septembre 2020 à 22h35min

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Fonctionnement des juridictions au Burkina : Le PNUD et le Conseil supérieur de la magistrature outillent une vingtaine de journalistes

Dans le but de permettre aux hommes de médias de se familiariser avec le fonctionnement des juridictions, le Secrétariat permanent du Conseil supérieur de la magistrature (SP/CSM), en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), a organisé une formation de journalistes du 1er au 4 septembre 2020 à Ouagadougou.

« Lactivité des autorités judiciaires, le fonctionnement des juridictions et les procédures qui les régissent sont mal connus et souvent même mal compris par le public et les médias ». Cest partant de ce constat que le Secrétariat permanent du Conseil supérieur de la magistrature (SP/CSM) a jugé nécessaire doutiller une vingtaine de journalistes. Il sagit de renforcer leurs connaissances sur le fonctionnement des juridictions, les procédures applicables et la communication des informations judiciaires aux populations.

Ousmane Mamane, conseiller technique principal en Etat de droit, de justice et droits humains au PNUD Burkina.

Au nom du représentant du PNUD au Burkina, Ousmane Mamane, conseiller technique principal en Etat de droit, de justice et droits humains, a indiqué que les médias sont devenus une étape importante entre les citoyens et les décisions de justice. Si le fonctionnement des juridictions et les procédures qui les régissent sont mal connus et mal compris par des professionnels des médias, les informations qui seront communiquées aux citoyens seront davantage confuses. Cette formation, à len croire, répond à un triple intérêt : la soif des citoyens davoir les informations judiciaires, la volonté de la presse de satisfaire le public et la bonne compréhension des procédures et décisions que la justice attend.

Le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Jean Mazobé Kondé.

Selon le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Jean Mazobé Kondé, cette formation était très attendue par sa structure. « Lorganisation de cette formation vise à pallier un tant soit peu la méconnaissance du fonctionnement des juridictions et des procédures par des hommes de médias, et dautre part, par les populations pour lesquelles et au nom desquelles la justice est rendue », a-t-il indiqué.

« On rejette toujours la faute sur la justice »

Durant quatre jours, les journalistes ont eu des échanges suivis des communications sur lorganisation judiciaire au Burkina Faso ; la procédure en matière civile, commerciale et administrative ; la procédure pénale ; et la communication de linformation judiciaire à la population.

Dans sa communication sur linformation judiciaire à la population, lenseignant-chercheur Dr Lacina Kaboré a insisté sur la Vulgarisation de linformation juridique (VIJ), qui est issue dune méthode spécifique en évolution quil conviendra détudier. « La VIJ est une science en développement, qui possède des valeurs en faveur du droit à linformation juridique du citoyen », a-t-il défini.

Les participants à cette formation doivent être des bons canaux pour les informations judiciaires.

Par ailleurs, il a invité les hommes de médias à utiliser le « plain language », qui signifie « langage clair » en français. « Cette notion de Plain language découle dune démarche globale dont le but est de rendre compréhensibles les informations auprès du public en utilisant un langage courant et moins de jargon spécialisé. Cela pourrait sapparenter à une forme de transparence », a-t-il indiqué.

Cest le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance (TGI) de Ziniaré, Tondjoa Sagnan, qui a présenté la procédure pénale aux journalistes. Pour sa part, après avoir défini le concept de « procédure pénale », il a cité les trois systèmes de procédure pénale que sont la procédure pénale accusatoire, la procédure pénale inquisitoire et la procédure pénale mixte.

Le dernier sur la liste est lexemple du Burkina Faso. « Linitiative de la poursuite appartient au ministère public, conformément au système inquisitoire, mais la victime peut également déclencher laction publique par une plainte avec constitution de partie civile ou par citation directe (système accusatoire) », a-t-il expliqué.

Salimata Ouédraogo, journaliste au bimensuel Eveil-Education de Koudougou. La photo de famille.

La qualité des communications et des échanges ont permis aux participants de mieux comprendre certains rouages du système judiciaire burkinabè et dôter des préjugés. « On rejette toujours la faute sur la justice en disant quelle ne fait pas son travail. A lissue de cette formation, on a compris que la justice est accessible pour tout le monde. Lorsquon a un problème, il ne faudrait pas hésiter à aller vers la justice afin dobtenir gain de cause », a confié Salimata Ouédraogo, journaliste au bimensuel Eveil-Education de Koudougou.

Il faut noter que lappui du PNUD Burkina à cette formation intervient dans le cadre de lexécution de son programme de Cohésion sociale, sécurité et Etat de droit (CoSED) rattaché au programme du ministère de la Justice du Burkina.

Cryspin Masneang Laoundiki
Lefaso.net

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