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Tribulations à la mairie de Boulmiougou : Séraphine OUEDRAOGO s’explique

Publié le jeudi 29 septembre 2005 à 08h14min

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Depuis un certain temps, la mairie de Boulmiougou est sous le feu des projecteurs. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement quand on sait que celle-ci gère des questions de lotissements et que se profile à l’horizon le renouvellement des mandats municipaux ?

En tout cas, l’un dans l’autre, il y a matière pour certaines personnes pour jouer à un activisme de mauvais aloi afin d’espérer se créer des conditions propices à leur ascension. Il souffle donc sur cette mairie, un air du genre « ôte-toi que je m’y mette » et alors, va pour la déloyauté ou la nuisance tous azimuts au maire en place.

C’est pour en savoir plus, que nous avons rencontré le premier magistrat de l’arrondissement de Boulmiougou, Madame Séraphine Solange OUEDRAOGO. Dans cet entretien qu’elle nous a accordé, Madame le maire, sans embages, lève le coin de voile sur sa gestion des lotissements et apporte des éclairages sur des sujets ayant trait à sa propre personne.

Cela fait combien d’années que vous présidez aux destinées de votre arrondissement ?

Séraphine Solange OUEDRAOGO (S.S.O) : Il y a pratiquement 11 ans, parce que j’ai été élue le 12 février 1995 et nous sommes aujourd’hui en septembre 2005 donc cela fait un peu plus de 10 ans que je suis là.

Depuis un certain temps, on vous reproche votre gestion surtout au niveau du lotissement, qu’en est-il exactement ?

S.S.O : La plupart du temps, certains administrés ne prennent pas la peine de comprendre, ils agissent et finalement quand on se retrouve, ils voient que cela n’en valait pas la peine et qu’ils ont été abusés. C’est vrai qu’on a assisté ici à plusieurs marches qui ont trait aux lotissements, mais lorsque les gens viennent et qu’on échange, ils se rendent compte qu’en réalité ce n’est pas ce qu’ils croyaient. Ils sont très souvent abusés par des gens qui intoxiquent volontairement pour pourrir l’atmosphère.

Ensuite, il y a des gens qui veulent qu’on les laisse faire et moi, franchement, je suis responsable et en tant que telle je ne peux pas laisser faire. Voyez-vous, la plupart des gens qui pour les lotissements font la bagarre, sont ceux-là mêmes qui veulent faire prendre en compte de faux documents confectionnés pour la cause. Je m’inscris en faux contre cette pratique. Avec moi ça ne marche pas. Les gens se plaignent aussi parce qu’ailleurs on les aide et moi je ne veux pas. Je ne sais pas comment ailleurs, ils travaillent ; mais je dis que dans l’illégalité, je ne peux opérer.

Je ne peux aider quelqu’un que lorsque je ne m’écarte pas de normes, lorsque je n’entre pas dans l’illégalité. Donc qu’on me comprenne au lieu d’en faire un problème ! Du reste où est le problème lorsqu’on prend le droit chemin ? En tout cas, pour ce qui est des lotissements nous sommes à la phase des attributions et elle se poursuit normalement.

Il y a aussi la question de la bande verte !

S.S.O : Pour ce qui est de cette question, les cabinets ont fait le travail, le lotissement est effectif et s’est fait en respectant toutes les procédures. Le ministère chargé des Infrastructures a traité le dossier ; la commission provinciale de l’aménagement du territoire qui regroupe des responsables de presque tous les ministères dont celui de l’Environnement a travaillé sur le dossier, les plans ont été adoptés avec la bande verte déjà morcelée et nous avons même commencé les attributions dans cette zone. Ce n’est qu’une année bien plus tard qu’on nous a signifié que c’est la bande verte qui a été morcelée et qu’il fallait retirer, les bornes et déguerpir ceux qui étaient déjà installés. Cela a occasionné une perte de plus de 6000 parcelles.

Voilà en fait quel est le problème de la bande verte. Maintenant, peut-on reprocher à Madame le maire d’être responsable de cela ? Je ne suis pas une spécialiste d’urbanisation et ne m’y connais pas en topographie ; du reste, ce n’est pas ma fonction, et il y a des techniciens qui sont là qui font ce travail. Si eux, ils ont accepté ce qui a été fait, en quoi ma responsabilité est-elle engagée à ce niveau ?

Les différentes dissolutions des commissions d’attribution des parcelles ne consacrent-elles pas un échec de votre gestion des parcelles ou au contraire dénotent-elles de votre volonté de reprendre les choses en mains ?

S.S.O : Les deux vont ensemble, c’est vrai que je suis la première responsable, mais je ne suis pas sur le terrain. Nous nous constituons en équipes, et chaque équipe va en mission. Maintenant, il ne faut pas occulter qu’il y ait des brebis galeuses aussi dans ces équipes ; ce sont ces derniers qui nous créent des problèmes : ils fraudent, ils font des détournements de parcelles...

Quand on se rend compte que sincèrement ça ne va pas, on est obligé de relever certains. Malheureusement on change et quelquefois ceux qui viennent font pire que leurs prédécesseurs. Est-ce à dire que c’est moi qui gère mal, quand les choses vont ainsi ? Il faut plutôt dire que si j’avais persisté dans l’erreur en voyant les gens tricher et fermer les yeux, c’est peut-être là qu’on aurait pu m’accuser de laxisme et de mauvaise foi. Au contraire je crois que quand on change, c’est pour donner des résultats meilleurs. Les résultats hélas, il faut en convenir, ne sont pas toujours ceux à quoi on s’attendait.

Et il y a aussi que ce ne sont pas toujours des membres de commission d’attribution qui sont auteurs des malversations et autres trafics, mais de simples administrés qui côtoyant ceux qui sont en mission, profitent de la situation, se font passer pour des membres de la commission et ainsi arrivent à s’adonner à des trafics. D’ailleurs, des décharges sont là, qui montrent que des gens au prétexte de pouvoir donner des parcelles à des demandeurs, ont réussi à empocher des millions. A qui la faute si les gens ne sont pas en réalité de bonne moralité ? Ils ont vu qu’en matière de parcelles il y a à boire et à manger et sont prêts à tout.

Le comble c’est qu’ils n’ont pas peur car ils savent bien que leur attitude va engendrer des problèmes mais comme je le dis souvent les gens préfèrent avoir le plaisir de manger tout de suite même s’ils vont avoir à vomir quelque temps après. Il y en a aussi qui disent que même s’ils vont à la MACO, ils en ressortiront et « boufferont » leurs millions. Maintenant que pouvons-nous faire si ce n’est changer quand ça ne va pas ! Cela répond à mon sens à un souci de transparence.

Sur la question, que pouvez-vous dire pour rassurer davantage vos administrés ?

S.S.O : Nous pouvons dire simplement que ceux qui ont payé auront leur parcelle, même si cela va prendre du temps, et il n’est pas question aujourd’hui de se précipiter et faire encore des erreurs. Je pense qu’il faut plutôt aller lentement mais sûrement tout en veillant à ne pas traîner parce ce que les gens ont payé depuis et attendent leurs parcelles. Cependant, rien ne sert de se précipiter et engendrer d’autres difficultés.

L’arrondissement a connu plusieurs commissions de vérification et des enquêtes. Vous êtes pourtant toujours là. Y a-t-il un secret à cela ?

S.S.O : Au mois de mars, nous avons reçu une lettre anonyme qui révélait un certain nombre de choses. C’est pourquoi nous avons convié la gendarmerie à faire des enquêtes pour les éclaircir. Ainsi, a-t-elle mené ses investigations jusqu’au mois de juin. Je devais, le 5 juillet, aller pour la France où des soins médicaux devaient m’être administrés. Alors, j’ai réuni en session le Conseil communal le 1er juillet et ai fait cas de ces enquêtes qui étaient sur le point d’être bouclées. Je crois que c’est ce qui n’a pas plu à certains conseillers qui se sentaient menacés. Ainsi, ils ont embarqué nombre de personnes dans leur complot pour me débarquer avant mon arrivée.

Depuis le recensement en 1999, aucun membre d’une commission qu’elle soit ad’hoc ou d’attribution ne peut dire que j’ai demandé un seul numéro pour un parent ou un ami et je pense que c’est ce qui fait ma force. Quand les gens parlent, je reste stoïque parce que je ne me reproche rien. Regardez par exemple le recensement du secteur 18 (Zongo) ; on a enregistré près de 53000 personnes alors qu’en réalité ce village ne dépasse pas 8000 habitants ! Il y a donc quelque chose qui ne va pas. Nous avons alors pensé à changer d’équipes de recensement, avec des contrôleurs venus d’ailleurs (autres secteurs) pour minimiser les fraudes mais hélas, sur le terrain, ces contrôleurs ont fait pire que les premiers. On était obligé de tout arrêter et faire une équipe légère de 4 à 5 personnes.

Malheureusement, les bruits courant vite, la nouvelle de notre passage pour les recensements est vite passée et des gens sont venus rapidement construire des taudis pour s’approprier des numéros ; ce qui nous a conduit à un nombre encore très élevé. Quelle que soit notre bonne volonté, il y a toujours des brebis galeuses tapies dans l’ombre qui guettent et qui créent tous ces problèmes.

Mais en toute chose quand on ne se reproche rien, on a l’esprit tranquille. Le travail tire à sa fin et c’est sûr qu’on ne nous fera pas de cadeaux. Nous allons recevoir des flèches de nos adversaires politiques mais aussi et surtout de certains de notre propre camp parce que des gens visent la place du maire ; ce n’est pas autre chose. On monte des jeunes pour mener une campagne de dénigrement contre ma personne sur certaines radios de la place.

Ce qui ne me surprend pas car en 2000 on ne m’a pas fait de cadeau non plus, et là il n’y avait pas de lotissement ; on nous accusait de détournement, mais lorsqu’il y a eu l’audit, j’étais le maire le plus heureux parce que dans mon arrondissement, on n’a eu qu’un trou de près 900 000F CFA sur plus d’un milliard de francs CFA. Par contre, il y a des arrondissements qui ont perdu près de 40 millions. C’est n’est pas comparable.

Moi personnellement je ne touche pas à l’argent, il y a un comptable pour ce travail ; au contraire mon travail consiste à vérifier l’état des comptes fourni par le comptable avec le compte en banque. S’il y a des pertes à ce niveau, ma responsabilité n’est nullement engagée, c’est vrai que je suis l’ordonnateur des dépenses mais ces dépenses ne sont pas faites au hasard, elles sont justifiées. Peut-être que je joue de malchance voilà pourquoi mon arrondissement semble le plus chaud mais je suis préparée à cela.

Cela fait pratiquement 11 ans que nous gérons cet arrondissement qui est pratiquement le plus grand et ce n’est pas facile. Le secteur 17 à lui seul fait 101000 habitants donc c’est dire que ce secteur seul dépasse même en population certaines provinces. A cela, il faut ajouter trois autres secteurs dont le secteur 16 qui avoisine 60 000 habitants et les 2 autres secteurs et des gros villages comme Zagtouli et Zongo. On n’arrive pas à parfaitement tout maîtriser parce que l’arrondissement est très grand ce qui rend complexe sa gestion.

Si vous ajoutez les lotissements à grande échelle vous comprendrez aisément que le contrôle même devient difficile. Sinon en réalité il y a trop de bruits pour rien. Encore un autre problème, le ministère chargé des Infrastructures nous a rétrocédé des parcelles qui étaient dégagées dans le cadre des cités 2000 C dont AZIMO, SOCOGIB et CEGECI ont été attributaires au secteur 16. En fait, c’est un cadeau empoisonné que nous avons accepté mais il faut dire qu’à l’époque on était plus préoccupé par les élections puisque c’était vers la fin de notre mandat.

En 2000 avant même de faire le point des parcelles que nous avons reçues, nous avions commencé à attribuer avant de nous rendre compte qu’on avait plus de 4000 recensés pour 1700 parcelles rétrocédées. Les gens étaient très contents de rester sur place parce que ce n’était pas loin de la ville mais finalement je pense qu’on aurait dû refuser car là-bas également aujourd’hui, il y a un manque à gagner. On a beau expliquer la situation aux gens, ils tiennent à leurs parcelles d’autant que celles-ci ont été rétrocédées gratuitement.

Donc vous voyez c’est tous les secteurs à la fois qui sont concernés et ce n’est vraiment pas facile de faire face à toutes ces difficultés qui se trouvent multipliées. Ce n’est pas comme certains arrondissements qui ont libéré 10 000 à 15 000 parcelles. Nous, nous en avons libéré 60 000 donc ça ne peut pas être la même chose. Voilà vraiment toute la complexité du problème que les gens n’arrivent pas à appréhender et que certains veulent exploiter impunément pour s’enrichir illicitement.

Vous parliez tantôt de votre absence du pays pour raison de santé, mais cela n’a pas empêché certains membres du conseil de vouloir vous débarquer. Comment avez vous ressenti cela ?

S.S.O : Je suis restée stoïque par rapport à cet état de fait, parce que j’estime que ce n’est pas sérieux. Moi, je suis partie le 5 juillet, mais avant, c’est-à-dire le 1er juillet, j’ai tenu une session et bien qu’ayant une fracture, je me suis débrouillée pour venir à la mairie. Au cours de cette réunion, des tâches ont été identifiées parce que j’ai été claire, je vais pour me soigner et je ne sais pas à quel moment je vais revenir. Ainsi, nous avons confié les responsabilités à chaque conseiller et moi, je devais coordonner les actions depuis là-bas. Mais je n’ai pas compris pourquoi ces mêmes conseillers qui m’ont accompagnée à l’aéroport le jour de mon départ ne m’ont rien dit.

Et le lendemain 6 juillet un coup de fil me réveille vers minuit pour me dire qu’une réunion des conseillers municipaux s’est tenue au stade du 4-Août et le but est de me destituer même s’ils ne l’ont pas dit explicitement. Il faut dire qu’au début j’ai banalisé la chose et j’ai dormi tranquillement jusqu’au matin. Après j’ai appelé pour comprendre la situation puisque le 7 juillet ils devaient se retrouver ici (NDLR à la mairie de Boulmiougou) pour signer la demande de tenue de la session qui était prévue pour le 11.

Là encore, il y avait entorse puisque le délai n’était pas respecté, la loi en la matière signifie que pour tenir une session, il faut un délai de 5 jours ouvrables. Le temps ne jouait pas en faveur des « putschistes » et il leur fallait vite débarquer madame le maire avant que l’étau ne se referme sur certains que les enquêtes de la gendarmerie mettent clairement en cause dans les malversations. J’étais d’ailleurs informée que ceux-ci devaient être déférés ce même 11 juillet à la MACO ! Voilà en fait ce qui s’est passé.

Je voudrais rappeler que quand j’ai été informée de la situation, cela a coïncidé que le maire aussi (NDLR Simon COMPAORE, le maire de la commuune de Ouagadougou) était en mission en France le jeudi ; alors, j’ai profité pour l’appeler et l’informer de ce qui se passait. J’ai aussi appelé certains conseillers pour mieux comprendre la situation et ces derniers m’ont dit qu’ils ne savaient pas ce qui se tramait au juste. Pour eux, il y avait un certain nombre de problèmes qu’il fallait résoudre !? Mais, je leur ai dit tout mon étonnement car nous avions tenu une session le 1er juillet alors pourquoi une semaine après ils estiment qu’il faut faire autre chose. Je leur ai dit que ce n’était pas sérieux.

C’est après cela que certains d’entre eux ont rédigé des lettres pour dire qu’ils ne faisaient pas partie de l’opération. Le maire est arrivé samedi, et les démissions étaient déjà faites entre jeudi et vendredi. Donc quand les gens disent que je suis la protégée de Simon COMPAORE et que c’est lui qui a fait qu’on ne m’a pas débarquée, je dis non, ce n’est pas vrai.

Simon COMPAORE est venu trouver que la situation était en train de se normaliser mais seulement il a tenu à rencontrer les conseillers municipaux le lundi pour comprendre davantage. En réalité que me reproche-t-on ? Rien ! Il n’y a pas un problème de fond. Tenez, il y en a qui disent simplement qu’on n’arrive pas à voir Madame le maire.

Mais si vous n’arrivez pas à me voir, c’est que je suis soit absorbée au bureau, soit sur le terrain, soit en réunion mais je ne suis pas en train de dormir à la maison. Il y a quelqu’un même qui m’a reprochée le fait d’avoir dit à la session que des gens allaient être arrêtés !?

Mais je pense que là j’ai été très franche envers eux et je leur ai toujours dit d’être très prudents surtout en matière de parcelles. J’ai même appelé certains individuellement pour les mettre en garde mais en vain. Aujourd’hui voilà, je n’ai pas voulu ce qui leur arrive et s’ils m’avaient écoutée cela ne leur serait pas arrivé ; c’est dommage. D’aucuns disent qu’avec cette histoire, ils auront des arguments, on dira que c’est un problème politique qui les a amenés dans cette situation et non un quelconque problème de parcelles alors que c’est faux. Ils ont tout simplement barboté dans des affaires de parcelles.

Quels intérêts ces personnes ont-elles à mener toutes ces cabales contre vous ?

S.S.O : C’est ce que je disais tantôt. Il y avait pour certains à anticiper pour se soustraire des sanctions puisque les enquêtes de la gendarmerie les avaient épinglés. Cependant, il y a aussi des gens qui ont un malin plaisir à simplement faire véhiculer des mensonges pour intoxiquer volontairement. Quand je suis partie pour mes soins, on a par exemple dit que j’ai fui avec les sous des lotissements, pourtant tout le monde savait que j’étais alitée depuis avril et que je partais en France pour me soigner. Ça n’a pas aussi empêché de dire qu’après là-bas je partirai aux Etats-Unis. Allez comprendre de telles attitudes ! Il faut dire que la rigueur dont je fais montre dans mon travail ne me vaut pas que des amis.

En effet, certains voudraient que je les laisse faire et que je les couvre dans leurs sales besognes ; ce que je ne peux accepter ; alors ils me présentent comme une personne méchante. Voyez-vous, certaines personnes au plan matériel ont subitement et radicalement changé, leur train de vie a pris une allure qui m’a beaucoup inquiétée, j’ai même dû en interpeller pour leur demander si elles avaient gagné à la loterie ou au PMU/B. C’était une manière de leur faire comprendre qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Ensuite on est allé me montrer certaines réalisations et je vous avoue que je n’en revenais pas. Moi qui travaille depuis des années, je ne peux me permettre cela.

Il va donc s’en dire que des auteurs de telles réalisations ne peuvent justifier de leurs revenus et les enquêtes du reste ont établi leur implication dans divers trafics liés aux questions de parcelles. De pratiques malsaines ont été dénoncées et ce qui devait arriver, arriva. Cependant, politiquement aussi je ne suis pas épargnée, l’opposition trouve que je suis « forte » et constitue un obstacle pour elle alors que dans mon propre camp certains ne me font pas de cadeaux. Donc de tous les côtés on m’attaque mais je reste sereine.

Le conseil est-il ou peut-il être toujours uni ?

S.S.O : Vous savez, on sera toujours uni autour de l’essentiel, mais quand tes proches te trahissent c’est souvent difficile de rétablir la confiance. Les relations de travail demeurent et nous constituons toujours une équipe donc on est obligé de travailler ensemble. Ce que certains prédisaient, ne s’est pas produit car nous avons pu à mon retour tenir une session du conseil ; tous les conseillers étaient au complet et tout le monde a participé vivement. C’était la session de l’élaboration de l’avant-projet de budget et à la fin j’ai dit merci aux conseillers qui m’ont soutenue pendant ma maladie et pour ceux qui ne m’ont pas soutenue non plus je leur ai également dit merci.

Avec les problèmes liés aux lotissements avez-vous eu le temps de vous occuper des autres préoccupations de vos concitoyens ?

S.S.O : Vous êtes de la presse et savez que nous avons fait beaucoup de réalisations. Seulement, ce qui nous dérange, c’est de n’avoir pas pu vraiment gérer correctement le problème des routes surtout dans la zone de Pissy. Moi je loge tout juste en face, je viens même au bureau à pied de temps à autre mais quand il pleut, il faut attendre longtemps avant de pouvoir passer car il n’y a pas de caniveaux pour l’évacuation des eaux. Ce problème nous préoccupe énormément et je pense qu’avec l’appui de l’Agence française de développement nous aurons bientôt 24 km de bitume.

Je pense qu’avec ça, même si je ne suis plus à la mairie, on aura fait œuvre utile. Le projet a été soumis et je dirai que c’est en bonne voie puisque les fonds sont là. Je précise toutefois que ce n’est pas l’arrondissement seulement qui est bénéficiaire mais nous avons en tout cas le privilège d’avoir eu le plus grand nombre de km compte tenu des problèmes réels que nous vivons ici.

Quelles sont les perspectives au niveau de vos actions ?

S.S.O : Il nous reste moins d’une année sinon 6 mois, et aujourd’hui ce qui nous préoccupe le plus ce sont les problèmes de routes et de lotissements surtout que nous sommes en saison hivernale. C’est vraiment à cette période que nous avons les pires difficultés. Voilà pourquoi l’effort est axé sur l’entretien des voies de communication.
Vous verrez par exemple qu’au secteur 17, presque toutes les grandes voies ont été refaites ; les machines sont d’ailleurs toujours sur le terrain. Tout ce travail se fait avec l’appui d’opérateurs économiques qu’il me plait ici de vraiment remercier pour leurs œuvres au bénéfice des populations. Je puis me permettre de citer Sol Confort et Décor, ECHA, et un autre donateur qui a eu à faire rien que le week-end, la voie du Centre médical et celle qui se trouve entre le lycée Vénnégré et la clinique Suka ; ce sont là des voies qui nous causaient d’énormes difficultés.

De plus, d’autres travaux sont effectués tels ceux de la voie empruntée par le bus et au niveau du secteur 18. Pour ce qui est des projets non encore réalisés à l’instar de la Maison des jeunes de Zagtouli et des forages prévus, nous ferons tout pour que les choses se passent bien à la satisfaction de nos administrés. Qu’ils soient rassurés, avant la fin de notre mandat, ils auront ce qui a été prévu.

Comptez-vous rempiler pour les municipales à venir ?

S.O : Je pense que ce n’est pas moi-même qui me désigne pour être candidate, c’est mon parti qui choisit. Mais ce que je tiens à dire, c’est que je ne veux pas m’éterniser à la mairie, ce n’est pas le seul poste de combat. Le combat est partout et la vie est une lutte perpétuelle. A la mairie ou ailleurs, je continuerai à le mener.

Entretien réalisé par Claude Romba & SD

L’Opinion

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