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5ème Semaine de l’information et de l’Orientation : « Nos prévisions ont été justes », déclare Dr Lydia Rouamba, directrice générale du CIOSPB

Publié le jeudi 3 septembre 2020 à 22h05min

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5ème Semaine de l’information et de l’Orientation : « Nos prévisions ont été justes », déclare Dr Lydia Rouamba, directrice générale du CIOSPB

La cinquième édition de la Semaine nationale de l’information et de l’orientation (SIO) s’est tenue du 24 au 29 août 2020 à Ouagadougou. Si les éditions passées ont eu lieu au siège du Centre national de l’information, de l’orientation scolaire et professionnelle, et des bourses (CIOSPB), la cinquième, elle, est sortie de l’ordinaire en se délocalisant au SIAO. Pourquoi un changement de site ? Quel a été le résultat de ce changement ? Comment les bénéficiaires ont apprécié le déroulement de l’édition ? La directrice générale du CIOSPB, Dr Lydia Rouamba, en collaboration avec le directeur de l’information et de l’orientation scolaire et professionnelle, Dr Fernand Ouédraogo, revient sur le bilan de cette édition, à travers une interview qu’elle nous a accordée dans les locaux du CIOSPB, le lundi 31 août 2020. Selon elle, ce fut une belle expérience au SIAO. Interview !

Lefaso.net : Pourquoi avoir décidé de délocaliser l’édition sur le site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO), contrairement aux éditions passées ?

Dr Lydia Rouamba : D’abord, je voudrais au nom du personnel du CIOSPB et en mon nom personnel, remercier Lefaso.net pour son accompagnement continu dans la communication des actions et évènements du CIOSPB. Ensuite, souligner que depuis quelques années lefaso.net nous aide à développer la visibilité des actions du Centre en diffusant notamment nos différents communiqués sur les offres de bourses, et aussi l’annonce d’évènements majeurs du CIOSPB, comme l’organisation de la SIO, dont lefaso.net est un partenaire.

Pour revenir à votre question, il est vrai que les quatre éditions précédentes ont été réalisées au sein du CIOSPB. Comme vous le savez, l’évènement se déroule généralement au mois de juillet, juste après les résultats du Baccalauréat. Mais cette année, les examens ayant été repoussés au mois d’août en raison du contexte sanitaire lié au covid-19, cela nous a également amenés à organiser la SIO en août.

Ainsi, c’est au regard du fait que le mois d’août est très pluvieux, et pour ne pas exposer les stands et les exposantes et exposants aux intempéries, et aussi, pour tenir compte des suggestions formulées les années antérieures, que nous avons décidé de délocaliser l’évènement cette année au SIAO. Il faut indiquer que la médiathèque municipale de Ouagadougou avait été ciblée par le comité d’organisation et accordée par la mairie centrale pour abriter la SIO, mais sa capacité d’accueil est limitée par rapport à nos besoins et cela nous a conduits à prendre le site du SIAO. Je saisis cette opportunité pour traduire mes remerciements au maire central de Ouagadougou pour son soutien.

Lefaso.net : Quelle a été l’innovation majeure de cette cinquième édition ?

Dr Lydia Rouamba : Cette année on a amélioré le cadre d’accueil afin de mettre les exposants et les visiteurs dans des conditions confortables. On a aussi délocalisé nos services sur le site du SIAO pour recevoir les dossiers de demandes de bourses et les bacheliers, bachelières pour les séances d’information et d’orientation. Ce qui a aussi été une innovation et a permis de garantir une participation maximale.

Pour me résumer, je dirai qu’il y a eu délocalisation de l’évènement lui-même, délocalisation des services, etc. Aussi, au niveau des conférences, nous avons travaillé à développer une bonne écoute des élèves, étudiants, étudiantes et de leurs parents qui voulaient avoir des informations sur les bourses, aides, prêts, sur les œuvres sociales ; sur comment s’inscrire sur la plateforme campus faso ou s’orienter à l’université ainsi que sur les filières porteuses.

Un aspect que je tiens à souligner est qu’au lieu d’un parrainage, cette année nous avons eu un co-marrainage avec des femmes très dynamiques, l’une est dans le gouvernement et l’autre est dans l’enseignement supérieur. Nous avons aussi travaillé à inviter un peu plus d’acteurs qu’aux éditions précédentes et dans des domaines variés. Il n’y avait pas que les universités publiques et privées. Il y avait aussi, par exemple, l’école nationale de santé publique, un centre de formation professionnelle, la poste Burkina, et bien d’autres structures qui n’étaient pas habituellement invitées.

Lefaso.net : Quel sentiment vous anime-t-il d’avoir délocalisé cette édition au SIAO ?

Dr Lydia Rouamba : Nos sentiments sont des sentiments de satisfaction. Vous savez que le SIAO abrite l’université Thomas Sankara. C’est vrai qu’elle va déménager très bientôt, mais comme elle est toujours sur le site, et comme il y avait des étudiants qui continuaient de prendre des cours, cela a galvanisé la participation qui a pu être forte. Le cadre était bien, les exposants étaient contents, il n’y avait pas de problème majeur ni dans l’exposition ni dans la sécurité de leurs affaires, aucun cas de vol ou d’agression notifié.

Donc nous sommes satisfaits d’avoir tenu la SIO là-bas et au passage nous voulons remercier le président de l’université Thomas Sankara et son équipe. Ils ont mis à notre disposition deux grands pavillons qui nous ont permis de continuer à recevoir les bacheliers, bachelières et leurs parents pour les séances d’orientation et la réception des dossiers de demande de bourses. Il y a eu des conditions décentes de travail et on n’a aucun motif de regret. Bien au contraire nous avons été très satisfaits.


Cliquez ici pour lire aussi Semaine de l’Information et de l’Orientation : L’édition 2020 bat le record des participations et innovations


Lefaso.net : Enfin de compte quel a été le nombre de participants côté visiteurs et le nombre côté exposants ?

Dr Lydia Rouamba : Nous avions estimé au départ à 9000 visiteurs pour cette cinquième édition. Et dans la réalité nous avions eu 9247. Donc nos prévisions ont été justes. Côté exposants nous avions eu 72, dont 13 établissements d’enseignement publics, 49 institutions d’enseignement privées, 6 institutions financières et enfin 4 établissements d’enseignement supérieur étrangers, de la Suisse, de l’Inde, de la Tunisie et du Canada.

Lefaso.net : Le CIOSPB avait coutume de passer dans les établissements secondaires pour s’entretenir avec les nouveaux bacheliers sur les conditions d’accès à l’université et les filières existantes. Cette pratique on a comme l’impression qu’elle se raréfie. Est-ce que cette méthode d’approches existe toujours ?

Dr Lydia Rouamba : Elle existe toujours. La preuve, cette année nous n’avons même pas attendu après le BAC pour nous y rendre, nous l’avons fait avant. Nous sommes allés dans plusieurs centres universitaires et universités, notamment Bobo-Dioulasso, Tenkodogo, Dédougou, Kaya, Manga, etc., pour rencontrer les étudiants et les étudiantes dans le but de leur présenter, d’une part, certains métiers en lien avec leur domaine de formation, et d’autre part, les missions du CIOSPB, notamment les services sociaux offerts aux étudiants au niveau du ministère. Et après le BAC, cela va se poursuivre.

Mais aussi je suis d’accord avec vous, lorsque vous soutenez que cela s’est raréfié, parce qu’il y a maintenant des problèmes de ressources. Il y a plusieurs années de cela, il y avait les ressources et les conseillers sillonnaient toutes les régions ayant des classes d’examens. Par la suite, avec la limitation des ressources on ne pouvait plus le faire. Et si vous observez, le CIOSPB n’avait même pas un bon véhicule pour les tournées. Nous venons d’en acquérir un, il y a quelques semaines dont le processus de mise en circulation et d’immatriculation sont en cours.

C’était essentiellement pour des raisons de ressources financières. Cette année, nous avons eu quelques ressources et nous avons pu remettre cette activité en marche. Et pour pallier le fait que cette activité n’est pas très intensive, nous avons entamé un processus de mise en place de points focaux du CIOSPB dans les régions, auprès de qui les élèves et les étudiants peuvent avoir des informations.

Il faut souligner aussi que des tournées dans des établissements sont organisées par les collaborateurs de la Direction de l’information, de l’orientation scolaire et professionnelle et des bourses (DIOSPB) du MENAPLN et les directions régionales. Cette transversalité des structures permet d’apporter l’information juste et de rencontrer toutes les composantes du secteur éducatif.

Lefaso.net : En dehors de cette activité et de la SIO, quelles sont les autres techniques d’approches que vous utilisez pour atteindre vos cibles ?

Dr Lydia Rouamba : Ces dernières années, le CIOSPB a travaillé beaucoup à rejoindre les différentes catégories d’acteurs dans le monde de l’éducation. Vous êtes un des partenaires de cette technique d’approche, notamment pour la publication des offres de bourses et autres informations. Comme on le dit, on travaille dans la transparence et l’équité et nous publions toutes les offres de bourses. Donc tout Burkinabè où qu’il soit peut postuler à la catégorie de bourse à laquelle il est éligible.

Nous avons travaillé aussi à rendre fonctionnel notre site web (www.ciospb.gov.bf), à travers lequel les informations (communiqués sur les bourses nationales, étrangères, etc.) sont publiées et il y a aussi la page Facebook (ciospb officiel), les affiches au CIOSPB, etc. Tout ceci est une innovation pour un large accès à l’information par le public. Aujourd’hui, si un jeune ou un parent d’élève dit qu’il n’a pas d’information sur les activités du CIOSPB, c’est qu’il ne l’a pas cherchée.

L’information est disponible partout. Ils sont connectés à leurs téléphones portables, il suffit d’aller sur le site du CIOSPB ou sur sa page Facebook et même sur le site du ministère en charge de l’enseignement supérieur et ils auront les informations. Nous travaillons aussi à envoyer les informations en version papier dans les différentes régions. À cela s’ajoute le périodique « les échos du CIOSPB » qu’on a mis en route. Tout ceci dans le but de diversifier les canaux de communication pour une plus grande accessibilité de l’information au public cible.

Parlant de la SIO, il peut être difficile pour quelqu’un qui se trouve à Banfora ou à Dori de pouvoir effectuer le déplacement pour venir visiter, contrairement à ceux de Ouagadougou, qui sont plus favorisés. Quelle alternative existe-t-il pour ces personnes éloignées ?

Le Directeur de l’information et de l’orientation scolaire et professionnelle, Dr Fernand Ouédraogo, montre que grâce au leadership de la Directrice générale et au dynamisme de l’équipe du CIOSPB, la cinquième édition de la SIO, dont la tenue a été menacée par le covid-19, s’est bien déroulée. Remerciement et gratitudes à l’endroit de tous les partenaires

Dr Lydia Rouamba : Pour ces dernières c’est un peu plus compliqué, mais il faut signaler que les conseillers qui sont dans les services régionaux de l’enseignement nous appuient au niveau de l’information et de l’orientation. Donc dans les régions, l’alternative qui s’offre à eux est qu’ils peuvent avoir l’information auprès de ces structures.

Et comme je l’ai dit plus haut, ils peuvent avoir les informations en se connectant simplement sur notre site web ou sur la page Facebook. Il faut aussi signaler que nous avons en projet d’étendre l’évènement au niveau des régions. Même si on ne peut pas l’étendre aux treize régions, ce sera à une ou deux régions. Mais c’est pour le moment une question de ressources.

Quelles ont été les difficultés que vous avez rencontrées dans le cadre de l’organisation de l’activité ?

Dr Lydia Rouamba : En la matière j’allais dire que cette année il y a eu moins de difficultés. Vous savez, c’est cette année qu’il y a eu un budget prévu pour l’organisation de la SIO. Je suis même fière de dire que toutes les autres éditions, nous les avons organisées sans aucune ligne budgétaire, autrement dit, sur la base de zéro franc.

C’est simplement à travers les frais de locations des stands et de l’appui de quelques sponsors que nous avons réussi à organiser les quatre éditions précédentes. Donc c’est dire que c’est l’engagement et le dynamisme de toute l’équipe autour de moi et le soutien des bonnes volontés qui nous donnent l’opportunité de réussir les organisations de l’évènement.

Une autre difficulté qu’on peut citer est le décalage du calendrier scolaire dû à l’avènement du covid-19. Donc on se demandait si on allait pouvoir organiser la SIO ou pas. On ne pouvait pas fixer de date et commencer les préparatifs. Mais dès que les dates des examens ont été fixées, il fallait contacter les différents établissements pour leur signifier que l’activité aura lieu.

Cependant, pour des questions d’intempéries, on ne pouvait pas l’organiser au CIOSPB, comme précédemment évoqué. Mais en dehors, du fait qu’on a repoussé la date de l’évènement pour cause de covid, il n’y a pas eu de difficulté majeure. Tout s’est bien passé ; nous avons même eu des représentations d’universités étrangères malgré le coronavirus. Des structures de bonnes volontés nous ont accompagnés. L’équipe du CIOSPB a été très dynamique et impliquée dans l’organisation, et je félicite et remercie mes collaborateurs et collaboratrices.

Cette année nous avons même de la chance, parce que l’université Thomas Sankara n’a pas encore déménagé et a mis deux de ses pavillons à notre disposition. Je profite dire merci au Président et à son équipe. Probablement l’année prochaine il y aura un peu plus de difficultés, parce qu’il faudra avoir un peu plus de ressources pour pouvoir louer ces pavillons au SIAO.

Il y a eu des questionnaires qui ont été soumis aux visiteurs pour recueillir leurs suggestions par rapport aux points à améliorer. Pouvons-nous avoir quelques extraits des retours de ces derniers ?

Dr Lydia Rouamba : Pour toutes les éditions, on a travaillé à mettre en place des questionnaires. C’est une activité et à la fin, il faut l’évaluer afin de savoir ce que les gens en pensent : ce qui a marché et qui ne l’a pas été afin de pouvoir l’améliorer. C’est ce qui nous a amenés à concevoir cette stratégie d’évaluation que nous adressons aux exposants et à certains visiteurs afin de recueillir leurs sentiments. Après il nous faut exploiter cela pour voir les forces et les faiblesses, les points saillants qui ressortent de cette évaluation.

D’une manière générale, les retours ont été positifs. Moi je suis passée par deux fois dans les stands d’exposition de façon anonyme et cela m’a permis d’avoir le sentiment des gens par rapport au déroulement de l’activité. C’est ce que j’ai fait et tous ceux que j’ai pu rencontrer, exposants et visiteurs, d’une manière générale étaient satisfaits. Ils étaient contents du fait que l’activité se déroulait dans un lieu couvert. Ils étaient aussi contents des conditions d’expositions.

Il y a certaines personnes qui se sont plaintes du volume élevé de la musique et nous avons travaillé à le réduire. Mais là encore ceux de l’arrière n’entendaient plus. Alors nous nous sommes dits peut-être pour les éditions à venir, nous allons mettre des enceintes en arrière et une autre devant. Il y a eu aussi quelques endroits où de l’eau suintait, quand nous avions été saisis on a demandé que l’on puisse corriger cela. Je crois qu’il y a quelque part où ça n’a pas été bien corrigé, mais dans l’ensemble tout était bien.

Votre mot de fin

Dr Lydia Rouamba : C’est remercier les acteurs pour leur engagement, l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices, les partenaires : UNEEPL, CEPES, QG-jeune, JCI ; les sponsors : Coris Bank, BCB, ITTGO, Banque Atlantique, la Poste Bukina, Ecobank, UBA, SOCOGIB qui nous ont soutenus pour la tenue de cette activité. Ils sont très nombreux et nous leur disons merci.

Interview réalisée par Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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