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Athlétisme : « Hugues est une personne qui a faim et il sait d’où il vient », Teddy Tamgho, coach de Hugues Fabrice Zango

Publié le vendredi 28 août 2020 à 15h13min

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Athlétisme : « Hugues est une personne qui a faim et il sait d’où il vient », Teddy Tamgho, coach de Hugues Fabrice Zango

Cet après-midi du 20 août 2020, nous l’avons passé avec le meilleur performeur 2020 et le recordman africain en triple saut, Hugues Fabrice Zango, en compagnie de son coach, Teddy Tamgho, pour une séance d’entraînement dans l’enceinte du plus grand centre sportif, l’INSEP, à Paris. Un moment de délectation du travail acharné abattu par le duo. Et ce, au lendemain du meeting de Székesfehérvar (Hongrie) où le jeune athlète a réalisé sa meilleure performance de l’année, 17m43. Une performance qui a d’ailleurs agréablement surpris son coach qui nous dévoile ici sa mission : « Aider à ramener la médaille d’or pour le Burkina Faso aux Jeux olympiques. On est bien lancé ; que le pays nous suive, on fera le reste. » Interview au sortir dudit entraînement.

Lefaso.net : Depuis que vous avez commencé à coacher Hugues Fabrice Zango, est-ce que vous avez senti une évolution dans ses différentes performances ?

Teddy Tamgho : Senti non, constaté plutôt (rire). Hugues est arrivé avec une performance autour de 17m30 qu’il avait réalisée, peut-être réalisée 2 ou 3 fois dans sa vie. Aujourd’hui, « 17m30 » est devenu une performance banale pour lui. On peut donc dire qu’on a constaté une grosse évolution. Il y a eu un level-up de plus de 40 centimètres et même plus de 50 centimètres en l’espace seulement d’un an de travail. On ne peut que constater ses progressions.

Avec le temps de travail que vous avez eu avec lui, quel est son état d’esprit de façon générale ?

Hugues est une personne qui a faim et il sait d’où il vient, il sait pourquoi il est venu en France. Et la force qu’il a aujourd’hui : c’est que c’est un soldat qui a vraiment souffert pour arriver là et comme on dit des fois, il est mieux d’arriver au sommet quand on a souffert plutôt quand tout a été facile. Ce que je vois par rapport à son comportement, c’est qu’il a faim, il sait qu’il a les moyens, il le fera si on lui demande de travailler pour encaisser n’importe quel type de séance. Le seul bémol que je lui donnerais c’est qu’il faut savoir jauger sa faim, manger au bon moment.

Il a une faim illimitée ?

Exactement ! C’est normal quand tu es sportif de haut niveau d’avoir une faim illimitée. Toutefois, il faut savoir manger au bon moment. Il ne faut pas chercher à manger trop tôt. On a des stratégies, on a des plans et il faut qu’on s’y tienne parce que là, on ne va pas chercher n’importe qui : on va chercher Christian Taylor ; et Christian Taylor, n’importe quel athlète sait qui il est. C’est un champion !

Et c’est quoi donc les prochaines étapes ?

Les prochaines étapes, c’est que nous continuons à travailler. Comme vous l’avez vu, il continue à souffrir. Vous avez vu que la compétition d’hier n’était pas du tout préparée. On est en plein travail dans cette course au titre olympique. Donc, la suite c’est de continuer à travailler, faire quelques concours, histoire qu’il sorte et qu’il se rafraîchisse un peu les idées ; mais vraiment nous, c’était 2021. En 2021, on a les championnats d’Afrique.

Il faudra passer par les championnats d’Afrique, il y aura les Jeux olympiques et là il faut qu’il fasse une flush royale pour le pays (Ndlr : le Burkina Faso) et pour le continent (Ndlr : Afrique), parce que le coach, il est d’origine camerounaise (rire). Il fait partie des athlètes africains les plus regardés. Dès qu’on parle des chances de médailles, Hugues fait partie des grandes chances avec Talou, certains Kenyans. Il a un statut national mais aussi continental. Il est arrivé au haut niveau au bon moment, psychologiquement comme physiquement.

Est-ce qu’il y a des moments où il lâche prise ?

C’est compliqué ; quand vous avez affaire à quelqu’un comme Hugues, il va falloir que vous vous battiez sans relâche parce que le lâcher-prise ne fait pas partie de son mode de fonctionnement ou même d’un seul mode de réflexion. Avec lui, il faut attaquer, attaquer parce que si vous laissez une seconde de répit ou même un millième de seconde, il vous avale direct.

Il y a forcément des moments difficiles comme le corona avec le confinement qu’on a vécu. Justement ce qui était compliqué, c’était plus de rester inactif et passif. C’était ça le gros problème, le gros challenge ; ce n’était pas de dire « il faut travailler plus » ; ça, ce n’est pas son problème. Plus on va lui donner, plus il va aimer. Mais je pense que tout ça, ce sont de bonnes expériences pour lui pour la suite.

Vous avez un dernier mot ?

J’ai une mission, c’est d’aider à ramener la médaille d’or pour le Burkina Faso aux Jeux olympiques. On est bien lancé, que le pays nous suive, on fera le reste.

En tout cas, le journal Lefaso.net vous suit…

Yéroséo Kus, Paris, pour Lefaso.net

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