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Fédération burkinabè de Taekwondo : Les acteurs s’entredéchirent autour de la directive du Ministère des Sports et des loisirs

Publié le jeudi 20 août 2020 à 21h45min

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Fédération burkinabè de Taekwondo : Les acteurs s’entredéchirent autour de la directive du Ministère des Sports et des loisirs

Le renouvellement des organes directifs des Fédérations sportives a débuté le samedi 15 août 2020. Près d’une vingtaine d’associations sportives ont renouvelé leurs bureaux. Au Taekwondo, les élections se sont déroulées en l’absence d’un des deux prétendants à la Présidence, Hugolin Pooda. Il a quitté la salle pour protester contre l’instauration du prorata qui donne la moitié des voix de l’ensemble des clubs du district ou de la ligue au président. Pour Timbo Zongo, président sortant, cette mesure est contenue dans la directive du Ministère des Sports et des loisirs envoyée à toutes les Fédérations. En attendant la validation du scrutin, c’est François Daboué qui a été élu à 55 voix contre neuf pour Hugolin Pooda et quatre abstentions.

Le torchon brûle entre les acteurs du Taekwondo burkinabè. Lors des élections du nouveau bureau de la Fédération qui ont eu lieu le dimanche 16 Août dernier à l’école des douanes, l’un des candidats à la présidence, Hugolin Pooda, a claqué la porte, aux termes de longs débats. Selon lui, une disposition, instaurant une iniquité entre les candidats a été insérée par le bureau sortant pour avantager leur poulain, François Daboué. « Dès lors que le jeu démocratique était faussé d’avance, il ne servait pas à grand-chose de continuer parce qu’il y avait une disposition propre au Taekwondo à savoir celle des prorata », se plaint Hugolin Pooda.

Selon la disposition, la Ligue du centre compte 19 clubs. Chaque club a une voix élective. Le président de la Ligue dispose à lui seul de la moitié des voix. Ce qui lui donnait de facto 9 voix. Pour Timbo Zongo, président sortant de la Fédération burkinabè de Taekwondo et proclamé président d’honneur de la discipline, la disposition est contenue dans la directive du Ministère des Sports et des loisirs. « La directive prévoit que les présidents des ligues ont la moitié des voix de l’ensemble de leurs clubs de leur ressort territorial », se défend M. Zongo.

Selon Hugolin Pooda, l’argument du bureau sortant est faux. La disposition a été introduite pour favoriser son challenger, François Daboué, qui a été comme copté par le président sortant, Timbo Zongo.

« J’ai cherché à comprendre mais le Ministère a dit que la disposition lui a été communiquée par le bureau sortant de la Fédération. Et le bureau sortant a raconté des balivernes en disant que cette disposition venait du Ministère des Sports. Il me fallait connaitre qui était à l’origine de cette disposition et n’ayant pas eu satisfaction, je suis parti », précise M. Pooda.

Timbo Zongo, président sortant de la Fédération burkinabè de Taekwondo

Le jaillissement d’un malaise entretenu pendant longtemps…

A entendre les deux, une chose est claire. Un profond clivage existe entre eux. Selon Hugolin Pooda, qui a été président de la Ligue du centre entre 2016 et 2020, il a été victime de coups bas de la part du président de la Fédération, Timbo Zongo. « Ils ont nommé le vice-président de la Ligue au poste de Directeur technique national sans même me dire un mot alors que je suis président de la ligue », s’offusque M. Pooda.

Outre cela, des compétitions, dont l’Open du Président de la Ligue du centre, qu’il avait initiées avec le soutien d’autres camarades dont le maire de Nice, Thierry Lafon, ont progressivement disparu suite à des manœuvres initiées par les membres de la Fédération. « Ils ont appelé des clubs pour leur dire de ne pas participer aux compétitions que j’organise. J’ai été informé de cela puisque certains clubs ont refusé de leur obéir », ajoute l’ancien président de la Ligue du centre.

Pendant ce temps, du camp de Timbo Zongo, l’ancien président de la Ligue du centre est un perturbateur. « Ce monsieur qui était président de la Ligue a adopté un comportement qui était contraire aux principes de l’art martial qui est basé sur les valeurs de discipline, loyauté, courtoisie, persévérance et combativité. Qui s’écarte de ces valeurs n’est plus dans le Taekwondo », relève le président sortant de la Fédération.

Cette attitude aurait poussé 18 clubs sur 19 de la Ligue du centre à le destituer avant la fin de son mandat. Mais Hugolin Pooda voit en tout cela la main de la Fédération qui a tenté de le destituer. « Certains signataires de la lettre m’ont confié qu’ils ont été dupés parce qu’ils ne comprennent pas le français et qu’on leur avait donné un autre objet de la lettre », soutient-il.

Cette crise qui couve depuis longtemps au sein du Taekwondo mérite que le Ministre des Sports et des loisirs prenne le taureau par les cornes pour réconcilier les protagonistes. Hugolin Pooda a déposé un recours auprès du Ministère des Sports et des loisirs pour exiger l’annulation de l’élection de François Daboué et le retrait de la disposition du prorata. « Mais si rien n’est fait j’irai en contentieux parce que cette disposition a créé une iniquité entre les candidats », promet-il. Une issue judiciaire de cette affaire n’honore pas les acteurs du Taekwondo et ne fera pas que renforcer les clivages entre les deux camps.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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