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Recalibrage des berges du fleuve Mouhoun : Le PDIS travaille à obtenir l’adhésion des populations riveraines

Publié le mercredi 19 août 2020 à 22h00min

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Recalibrage des berges du fleuve Mouhoun : Le PDIS travaille à obtenir l’adhésion des populations riveraines

Le Programme de développement intégré de la Vallée de Samendeni (PDIS) a organisé, le mercredi 19 août 2020 à Bobo-Dioulasso, un atelier pour dresser le bilan et les perspectives des missions de sensibilisation des populations riveraines du fleuve Mouhoun. Il s’est agi d’échanger sur la conduite à tenir pour la libération des berges du Mouhoun sur les 96 km à recalibrer.

L’atelier a été placé sous le thème « Bilan et perspectives de la mission d’information et de sensibilisation des populations riveraines du tronçon de 96km du fleuve Mouhoun à recalibrer ». A cette rencontre, les participants ont échangé sur la conduite à tenir pour la libération des berges du Mouhoun sur les 96 km à recalibrer.

Le présidium.

En effet, le Programme de développement intégré de la Vallée de Samendeni (PDIS) a sollicité, en 2020, l’accompagnement de la direction générale de l’Agence de l’eau du Mouhoun pour conduire des rencontres d’information et de sensibilisation à l’endroit des occupants des berges du fleuve Mouhoun, en prélude au recalibrage des berges par le PDIS, sur une distance de 96 km à partir du barrage de Samendeni. Cependant, à l’issue de ces concertations et sorties de terrain, les berges sont toujours occupées et très dégradées.

Les participants.

Aussi, certaines populations riveraines n’adhèrent pas aux travaux de recalibrage. Cet ainsi que cette rencontre de concertation a été initiée entre les acteurs de la région des Hauts-Bassins pour permettre au PDIS de conduire convenablement les travaux sur le terrain.

Selon le rapport des sorties de terrain, le fleuve Mouhoun est en état de dégradation avancée due à l’action humaine. Son recalibrage va consister à nettoyer et reprofiler son lit mineur pour faciliter l’écoulement de l’eau. Aussi, il est prévu de reconstituer la forêt-galerie.

Au total, ce sont 21 000 hectares de terres qui doivent être aménagés à l’aval du barrage entre Samendeni et Dédougou. Une première tranche est en train d’être mise en œuvre dans les villages de Segueré, Niegueme-Toukoro et Bossora. À terme, le recalibrage sera réalisé sur près de 700 km jusqu’au futur barrage de Ouessa. La conduite de cette activité nécessite donc la libération de la bande de servitude sur 100m de part et d’autre du fleuve par les populations.

Abdoulaye Ouédraogo, coordonnateur du PDIS.

Comme l’a souligné Abdoulaye Ouédraogo, coordonnateur du PDIS, 18 villages de la région des Hauts-Bassins, riverains du fleuve Mouhoun, ont été touchés par une campagne d’information et de sensibilisation, notamment sur les travaux de recalibrage du fleuve et leur importance pour la protection du cours d’eau. Cependant, à l’issue de cette campagne de sensibilisation, douze villages ont adhéré, et six s’y opposent.

Ceux qui ont adhéré ont néanmoins posé des doléances telles que l’indemnisation des investissements et des terres exploitées sur les berges, l’octroi d’un délai pour la libération des berges afin de permettre la récolte des spéculations déjà plantées, l’aménagement de points d’accès à l’eau pour l’abreuvement du bétail, la préservation de lieux sacrés, l’utilisation de la main-d’œuvre locale pour la plantation et la surveillance des arbres…

Quant à ceux qui n’ont pas adhéré, ils ont posé comme exigences l’indemnisation des investissements et des terres exploitées sur les berges, la réduction de la largeur des berges, la prise en compte des documents de propriété foncière en leur possession.

Antoine Atiou, gouverneur de la région des Hauts-Bassins.

Au terme des échanges, il a été retenu qu’un cahier de charges sera établi pour ceux qui ont l’autorisation d’exploiter les plantations fruitières (anacarde, mangue). Quant à ceux qui ont déjà planté d’autres choses à l’exemple des bananerais, ils ont pour délai le 30 novembre 2020 pour récolter et libérer les lieux, et fin février 2021 pour les retardataires. Ceux qui occupent la bande de servitude ou qui possèdent des titres fonciers au niveau de la bande de servitude du fleuve ne seront pas dédommagés.

Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, a demandé aux maires des localités concernées de penser global avant de penser local, concernant la délivrance des titres fonciers qui engendrent des conflits sur des lieux qui sont la propriété de l’Etat. Il a aussi appelé les acheteurs de terrains à plus de vigilance.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Haoua Touré
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 20 août 2020 à 10:08, par sobèmin En réponse à : Recalibrage des berges du fleuve Mouhoun : Le PDIS travaille à obtenir l’adhésion des populations riveraines

    la question du respect de la bande de servitude de nos fleuves, barrages et cours d’eau est d’une grande importance. cette question qui est encadrée par la loi sur le domaine public de l’eau est diversement abordé sur le terrain par les différents ministères sectoriels . il faut que toutes les structures de l’État parlent de la même voix pour protéger les berges de nos fleuves, barrages et cours d’eau. si l’administration dans sa globalité et les populations ne prennent pas cette question à bras le corps, on a de fortes chances de nous retrouver sans fleuve dans les années à venir. le PDIS fait oeuvre utile en se souciant de cette question mais encore faut-il qu’il soit soutenu par tous les pans de la société afin que le fleuve mouhoun soit pérenne pour les générations futures. il n’est pas normal par exemple que des collectivités locales octroie des documents de propriété foncière sur le domaine public de l’eau qui appartient par exemple a l’etat. pourtant ce sont des situations qu’on voit souvent, les berges de nos marigots et autre point d’eau etant prisés par les populations. felicitations au PDIS d’avoir attaqué le problème.

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