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Concert live de Tiken Jah : Le descendant de Fakoly a assuré le spectacle

Publié le mercredi 28 septembre 2005 à 08h14min

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Le stade municipal a vibré au rythme du reggae du descendant de Fakoly, Ticken Jah, de son vrai nom Amadou Doumbia. La star du reggae africain a retrouvé ses fans dans une ambiance électrique dans la cuvette du stade municipal totalement acquis à sa cause.

Malgré le temps orageux, les mélomanes n’ont pas marchandé leur déplacement, ce 24 septembre 2005 pour voir leur idole se produire en spectacle live.

Il avait promis un spectacle « grave « aux bras môgô du ghetto. Et le spectacle fut effectivement au rendez-vous. En cette soirée du 24 septembre 2005, même le ciel n’a pas pu retenir ses « larmes « à l’heure du rendez-vous. Les porte-flambeaux de notre reggae national annoncent les couleurs : Zino, CS, Bazaro, Sams’ K le Jah et bien d’autres artistes tiennent en haleine le public pendant une heure d’horloge.
A 20 h 57, Alidou Ouédraogo, animateur du spectacle annonce l’arrivée et l’installation des musiciens de Ticken Jah Fakoly, « les Djelies ». L’ambiance déjà électrique monte d’un cran. Trois voitures, dont l’une peinte aux couleurs de la Jamaïque entrent au stade. Il est 21 h 16 mn. « Voici c’est lui, oui Ticken Jah arrive, laisse entendre un mélomane « . Il est accueilli par un tonnerre de clameurs et de sifflets.

Il est dans un look typiquement africain, un bogolan flottant sur ses épaules avec une chevelure atypique, signe distinctif des adeptes du rastafarisme. En guise de bonsoir à ses fans, il esquisse quelques pas de danse à sa descente de la voiture. C’est l’extase dans le temple du football transformé en temple du rastafarisme d’un soir. « Politicien « , voici le plat d’entrée servi au public ouagalais. A travers ce titre le descendant des princes du Mandingue, dénonce les promesses non tenues par les politiciens.

Sécurité approximative

Pendant la prestation des artistes nationaux, on a assisté par moments à un mouvement de groupes de mélomanes sur la pelouse. A part une réaction timide de quelques éléments de la gendarmerie nationale, aucune précaution n’a été prise pour parer à l’éventualité d’un déferlement des mélomanes sur la pelouse du stade municipal. A peine le premier titre abordé par Ticken Jah Fakoly, que c’est un mouvement impressionnant des « bras môgô « sur le gazon. La gendarmerie qui semblait surprise par cette attitude du public, réagit en tissant un cordon de sécurité autour du podium.

Mais la pelouse est littéralement envahie par les mélomanes en délire qui n’ont pas hésité à détruire une partie du grillage qui protégeait la pelouse du stade municipal. Où est donc passée la sécurité que nous avait promis BSD Diffusion, organisateur de ce spectacle lors d’une conférence de presse tenue deux jours auparavant. Connaissant la réaction imprévisible de l’artiste sur scène, la sensibilité de ses thèmes et surtout de ses fans, les « rastamen « avec tous les préjugés dont ils sont victimes, les organisateurs de ce spectacle ne sauraient se réfugier derrière l’argument de la surprise.

Les souvenirs du FESPACO ne sont-ils pas encore vivaces dans nos esprits ? Passé ces moments de panique, dont l’artiste semblait s’accommoder, la communion fut totale entre lui et ses fans. Tiken qui chante pour l’amour du prochain conformément à la doctrine du reggae a déclaré placer ce concert sous le signe du retour de la paix dans sa mère patrie, la Côte d’Ivoire.

Autrefois havre de paix et de prospérité, victime aujourd’hui de la gouvernance épileptique de Koudou Laurent Gbagbo. Il n’a pas manqué l’occasion d’appeler à l’union de tous les dignes fils de l’Afrique pour le décollage économique et social du continent. Ce concert baptisé « Concert de réconciliation « a tenu toutes ses promesses.

Souhaitons que l’éléphant d’Afrique qui, « arrivé avec un pied cassé » , recouvre rapidement la santé pour occuper la place qui devrait être la sienne au rendez-vous du concert des nations.

Joël ZOUNDI (stagiaire)
Salifou OUEDRAOGO


Les à-côtés du concert

Quand les militaires abandonnent leurs frères gendarmes. Alors que les militaires étaient venus prêter main forte à la gendarmerie nationale qui semblait débordée par les mouvements intempestifs des mélomanes sur la pelouse du stade municipal, on a aperçu un homme en civil qui les a réunis. Après une brève entrevue, ces derniers se sont retirés et abandonné la gendarmerie à elle-même. Alors où est passée la solidarité de corps et d’esprit de forces de défense et de sécurité ?

Des footballeurs sur la pelouse du stade municipal lors du concert

Tandis que « les bras môgô du ghetto « communiaient avec leur frère, Tiken Jah Fakoly, les férules du ballon rond n’ont pas hésité à s’adonner à leur sport favori.

C’est ainsi que l’on a aperçu ces derniers taper dans les bouteilles d’une brasserie de boisson de la place qu’ils ont transformée en ballon. Comme quoi le football demeure roi au stade.

S’il y a des mélomanes qui ont payé cinq cents francs CFA et communiés avec l’artiste sur la pelouse ; d’autres par contre ont dû payer doublement le ticket de deux mille francs CFA. En effet voyant les « bras môgô « envahir la pélouse, notre ami Paul Ouédraogo qui a déboursé deux mille pour acquérir son ticket a aussi voulu suivre le mouvement. Mal lui en prit lorsqu’il s’est fait prendre par les éléments de la sécurité. Expulsé du stade, il a dû déboursé encore deux mille francs pour avoir accès aux gradins du stade.

ZJ

Sidwaya

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