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Journée nationale de l’arbre 2020 : Un panel pour se pencher sur le rôle des ressources forestières dans la médecine traditionnelle

Publié le samedi 8 août 2020 à 16h00min

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Journée nationale de l’arbre 2020 : Un panel pour se pencher sur le rôle des ressources forestières dans la médecine traditionnelle

Le ministre en charge de l’Environnement, Nestor Bassière, a lancé, ce vendredi 7 août 2020 à Banfora, dans la région des Cascades, les activités entrant dans le cadre de la célébration de la 2e édition de la Journée nationale de l’arbre (JNA) placée cette année sous le thème « Arbre, santé et résilience climatique ». Il s’est agi de deux panels sur « Rôle des ressources forestières dans la médecine traditionnelle » et « Gestion des ressources forestières : état des lieux et perspectives ».

Mettre en évidence l’importance de l’arbre dans nos écosystèmes et partager les préoccupations relatives à la gestion durable des ressources naturelles. Ce sont là, quelques objectifs visés par ces deux panels qui ont ouvert les activités commémoratives de la 2e édition de la Journée nationale de l’arbre (JNA) à Banfora.

Ces panels se veulent être, selon le ministre de l’Environnement, Nestor Bassière, un cadre d’échanges et de dialogue afin de trouver une meilleure articulation entre la nécessité de développer la médecine traditionnelle et l’impératif de préserver des ressources forestières.

Le ministre en charge de l’environnement, Nestor Bassière

Au cours donc de ces échanges, les panélistes sont essentiellement revenus sur l’importance des ressources forestières dans la médecine traditionnelle mais aussi sur les différentes techniques développées pour sa pérennisation et sa préservation.
A cet effet, le directeur de la médecine traditionnelle et alternative, le Dr Pascal Nadembèga, qui a été le premier à prendre la parole, a montré que la médecine traditionnelle, c’est la technologie et la science de l’Afrique qu’il faut travailler à pérenniser et à préserver pour les générations futures. Car, dit-il, c’est ce que l’Afrique et le Burkina Faso en particulier a de plus cher et sa maîtrise est un cas d’école, parce qu’elle demande beaucoup d’aptitudes, de savoir-faire et de savoir-être. « Il n’y a pas cette maladie qui ne peut pas être soignée par la médecine traditionnelle, assure-t-il. C’est pourquoi, il faut trouver des moyens pour pérenniser sa pratique et aussi la moderniser ».

Autorités politiques, coutumières, religieuses et acteurs du monde de l’environnement se sont mobilisés pour prendre part aux panels d’ouverture.

Toutefois, reconnaît-il, son utilisation impacte négativement les ressources forestières, parce que « nous sommes en partie l’un des destructeurs des plantes ». Pour résoudre alors le problème, il faut optimiser l’utilisation des plantes en allant vers la production de gélules au lieu des écorces ou des poudres afin de réduire l’utilisation abusive des plantes. « Nous voulons implémenter cette pratique au niveau des tradipraticiens, parce que la plupart des 60 000 tradipraticiens éparpillés au niveau du Burkina Faso sont des chefs de terre, de village, etc. Et s’ils sont tous sensibilisés à cette pratique, l’on pourra réduire l’utilisation abusive des plantes afin de protéger les ressources naturelles », a ajouté Dr Nadembèga.

Il s’agira également d’inciter les populations à cultiver les plantes médicinales. Car l’OMS a même écrit un livre pour montrer comment les plantes de l’Afrique apportent des milliards à d’autres pays, et l’Asie est un exemple en la matière.

Le directeur des laboratoires Phytofla, le Dr Zéphirin Dakuyo, a quant à lui partagé son expérience réussie de différentes techniques développées dans la médecine traditionnelle. Il s’agit par exemple de la mise en place de vergers de plantes médicinales. « Des vergers qui permettront de régénérer la nature, d’apporter une source de revenus aux exploitants, de pérenniser l’activité de production de phytomédicaments ou tout autre exploitation des plantes médicinales », explique-t-il, tout en affirmant que c’est un système qui permet d’assurer une disponibilité permanente des plantes médicinales nécessaires et la croissance des jeunes plantes.

Présidium du panel sur le rôle des ressources forestières dans la médecine traditionnelle

Pour ce qui est de l’état des lieux de la gestion des ressources forestières de la région des Cascades, le colonel des eaux et forêts, Sia Coulibaly, a précisé que la région dispose encore d’énormes potentialités forestières. « Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt, car la pression anthropique, autrefois faible dans la région, gagne du terrain avec des conséquences, toute chose qui nous interpelle tous à redoubler d’efforts pour une région des Cascades toujours verte », a-t-il exhorté.

Au sortir des différents panels, plusieurs recommandations ont été formulées afin de protéger l’environnement et lutter contre le changement climatique. Des recommandations parmi lesquels l’on peut citer la mise en place d’une synergie d’actions entre la recherche, la santé et l’environnement, pour un reverdissement du couvert végétal. A cela s’ajoute la relecture du Code forestier afin de prendre en compte les questions d’actualité pour des solutions inclusives.

Yvette Zongo
Lefaso.net

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