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Commission épiscopale justice et paix du Burkina : 71 personnes accusées de sorcellerie ont rejoint leurs communautés

Publié le samedi 8 août 2020 à 11h00min

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Commission épiscopale justice et paix  du Burkina : 71 personnes accusées de sorcellerie ont rejoint leurs communautés

La Commission épiscopale justice et paix du Burkina (CJP) a tenu ce jeudi 6 août 2020 à Ouagadougou son assemblée générale ordinaire. Il s’est agi de faire le point des activités menées depuis la mise en place de la commission à ce jour. Beaucoup d’acquis, comme la réinsertion de 71 femmes accusées de sorcellerie, ont été enregistrés, des défis restent aussi à relever. Le coup d’envoi des travaux a été donné par Mgr Alexandre Bazié, évêque auxiliaire de Koudougou et président de la commission.

Créée en 2003, la Commission épiscopale justice et paix (CJP) tient ce jeudi 6 août 2020 sa première assemblée générale ordinaire sous l’égide de Mgr Alexandre Bazié, évêque auxiliaire du diocèse de Koudougou et président de la Commission.
Venus des différents diocèses et des instituts religieux, les participants ont pris connaissance du rapport moral et financier de la commission, adopté les statuts et règlement intérieur, le Code d’éthique et de déontologie de la commission, le nouveau manuel de procédure administrative, comptable et financière et abordé les perspectives pour les années à venir.

Un bilan satisfaisant après plus d’une décennie de fonctionnement

Depuis sa création en 2003, la CJP a mené plusieurs activités et engrangé des acquis sur le terrain. Ses membres ont tenu régulièrement cinq semaines sociales sur divers thèmes, conduit le projet, « Promotion de l’accès à la justice en faveur des populations rurales démunies des diocèses de Dédougou, Ouahigouya et Nouna », en partenariat avec Catholic Relief Services et Secours Catholique Caritas France et celui dénommé « LUTHERAN » : Distribution de vêtements, couvertures et produits divers aux populations rurales démunies en collaboration avec Lutheran WORLD Relief ainsi que la phase 1 du projet « Contribution à la lutte contre l’exclusion sociale et les violences faites aux femmes : le cas des femmes accusées de sorcellerie, financé par Open Society Initiative for West Africa (OSIWA, 2009-2010).

Venus des différents diocèses du Burkina et des instituts religieux, les participants ont amendé et adopté les textes devant régir le fonctionnement de la CJP

Ils ont également réalisé le projet « Education à la prévention et à la gestion des conflits en milieu rural dans cinq diocèses du Burkina Faso » avec l’appui financier de Catholic Relief Services et Secours Catholique Caritas France et le Projet « Contribution à la lutte contre l’exclusion sociale et les violences faites aux femmes : le cas des femmes accusées de sorcellerie au Burkina » avec l’appui du Fonds Commun Genre/DIAKONIA en 2014.

De ces projets, il en ressort des acquis énormes qui donnent des motifs de satisfaction aux responsables de la CJP. On note surtout la résolution de 1 407 cas de violences et/ou d’injustices recensés dans les diocèses, de 85 conflits issus des dégâts d’animaux dans les champs, l’établissement de pièces d’état civil au profit de 2 349 personnes, 38 victimes de violences domestiques ont été orientées vers les juridictions compétentes pour leur résolution. Ce qui donne le plus satisfaction aux membres de la CJP est la réinsertion de 71 victimes d’exclusion qui étaient des vieilles personnes accusées de sorcellerie et bannies de leurs communautés.

Vue des membres du présidium à la cérémonie d’ouverture de l’assemblée générale de la CJP

Des projets en cours

Au-delà des projets mis en œuvre, d’autres sont en cours d’exécution. Il s’agit notamment du programme Action pour la paix et la justice sociale (PAPJ) dont la mise en œuvre a nécessité l’installation de six cellules scolaires pour le civisme et la moralité (CSCM) à Bobo-Dioulasso, Ouagadougou et Koudougou, et aussi de 116 cas de médiations en matière de gestion des conflits liés au foncier rural et la réalisation de théâtres-foras.

Toutes ces actions, selon les responsables de la CJP, ont contribué à préserver ou à ramener la paix dans les communautés. Et pour Mgr Alaexandre Bazié, l’objectif de la CJP est de mettre en place un observatoire permanent de la justice et la paix au Burkina Faso.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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