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Agences de presse publique de l’Afrique de l’Ouest : A la recherche d’une nouvelle dynamique

Publié le mardi 27 septembre 2005 à 08h13min

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Adrienne Diop, Joseph Kahoun, Tidiane Dioh

Une trentaine de journalistes, venus essentiellement de l’Afrique de l’Ouest, réfléchissent sur le thème : « Quel avenir pour les agences de presse de l’Afrique de l’Ouest ? ». Les travaux se déroulent les 26, 27 et 28 septembre 2005, à l’hôtel Splendide de Ouagadougou.

Quelles sont les transformations prioritaires ? Quelles missions doivent être désormais confiées aux agences nationales de presse dans un contexte de mondialisation tous azimuts, de quels moyens disposeront-elles pour relever ces défis nouveaux ?.

Ce sont entre autres, des questions sur lesquelles une trentaine de journalistes africains réfléchissent, à Ouagadougou. En dehors des journalistes de l’Afrique de l’Ouest, deux autres respectivement de la République démocratique du Congo et du Tchad prennent part aux travaux, à l’hôtel Splendide.

En dehors du manque de moyens, l’un des principaux obstacles, les journalistes vont cerner l’ensemble des problèmes que connaissent les agences de presse publique et dégager des propositions pour un meilleur fonctionnement de ces agences. Ainsi se justifie le thème : « Quel avenir pour les agences de presse de l’Afrique de l’Ouest ? » Pour le ministre de l’Information du Burkina Faso, M. Joseph Kahoun, ce thème est pertinent : « Le contexte actuel de mondialisation et de Nouvelles technologies de l’information et de la communication peut alimenter l’illusion que les agences de presse nationale sont dépassées ou constituent des structures dont on peut désormais se passer sans grand dommage.

Erreur ! », a-t-il dit. Selon lui, sans les agences de presse, l’abondante information qui circule dans le monde serait considérablement réduite et la vague impression d’être surinformé serait mise à rude épreuve.

Le ministre Joseph Kahoun qui a présidé la cérémonie a précisé que « le déséquilibre des nouvelles dans les organes de presse destinées au grand public, et surtout la qualité des nouvelles reprises ont renforcé la volonté des différents pays de se donner une voix ». Toutefois les agences étrangères traitaient les nouvelles selon leur culture et les nouvelles pouvant faire sensation, reléguant en dernière position les combats des peuples pour améliorer leur existence quand ils ne sont pas volontairement ignorés. Le ministre a expliqué que cette situation a permis le développement des presses nationales qui prend en compte la collecte des faits touchant tout le pays jusqu’aux villages les plus reculés. Cependant, le ministre reconnaît que « l’agence de presse classique, avec des activités traditionnelles de grossiste de l’information doit connaître de profondes mutations et sans délai ». De son point de vue, c’est l’ampleur des changements requis et les délais d’adaptation qui déterminent la viabilité des agences.

Un partenariat bien ficelé

Ce séminaire a été initié par l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) en partenariat avec la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Il vise la redynamisation des agences de presse, actuellement presque reléguées aux oubliettes. Ce qui a poussé le représentant de l’AIF, M. Tidiane Dioh, à affirmer que les agences de presse publique sont mal en point. En témoignent des résultats d’études réalisées sur sept pays de la sous-région.

Les résultats démontrent que dans ces 7 pays, seuls 41,4% des sondés utilisent les dépêches des agences de presse. Tandis que 58,6% ne les utilisent pas. Pourtant, 61,4% des organes de presse interrogés au Sénégal, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Bénin visitent le site Internet de leur agence de presse au moins une fois par semaine dont 40% plusieurs fois par jour.

Pour la directrice de la communication de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Mme Adrienne Yandé Diop, cette rencontre entre journalistes est l’aboutissement d’une conjonction de plusieurs préoccupations, celle des directeurs d’agence d’abord, puis de la direction du cinéma et des médias de l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) : « les responsables d’agence de presse ont contacté puis interpellés la CEDEAO pour qu’elle les assiste dans la résolution des problèmes qu’ils rencontrent depuis quelques années ».

Abondant dans le même sens, le ministre burkinabè de l’Information, Mme Diop a affirmé que le développement des Technologies de l’information et de la communication a contribué à faire des agences « le parent pauvre des médias ». En revanche, l’AIF et la CEDEAO, dans le cadre de leur partenariat, ont décidé d’aider les agences de presse à faire face à tous les défis.

« Nos deux institutions ont en partage, un certain nombre d’idéaux, notamment l’existence dans leur sphère d’intervention, des médias plus performants et pouvant jouer pleinement le rôle qui est le leur dans une société démocratique », a-t-elle soutenu.

Au cours de l’atelier, les participants devront, après avoir fait l’état des lieux, faire des recommandations concrètes et élaborer un plan d’action aboutissant à une redynamisation des agences de presse de l’Afrique de l’Ouest et des autres régions du continent.

Aimée Florentine KABORE (kaborette@yahoo.fr)
Sidwaya

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