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Boucle du Mouhoun : Atelier de formation des Forces de Défense et de sécurité sur les violences basées sur le genre

Publié le mardi 28 juillet 2020 à 11h15min

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Boucle du Mouhoun : Atelier de formation des Forces de Défense et de sécurité sur les violences basées sur le genre

Le Ministère de la Femme, de la Solidarité Nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire à travers le Secrétariat permanent du Conseil national pour le Promotion du Genre (SP/CONAPGenre), avec l’appui technique et financier du Programme Cohésion Sociale, Sécurité et État de Droit (COSED) du PNUD a organisé dans la cité de Bankuy, un atelier de sensibilisation et de formation des FDS et des points focaux genre de la région de la Boucle du Mouhoun sur le Concept Genre et la problématique des Violences Basées sur le Genre et en technique d’enquête, d’accueil et d’orientation des victimes des violences basées sur le genre.

Durant 72heures, soit les 27, 28 et 29 juillet 2020, les agents de sécurité et de la défense renforceront leur capacité en Genre et la problématique des Violences Basées sur le Genre et en technique d’enquête, d’accueil et d’orientation des victimes des violences basées sur le genre.

Présidé par le Directeur régional de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, l’atelier de formation au profit des Forces de défense et de sécurité(FDS) s’est ouvert le lundi 27 juillet 2020 dans la salle de réunion de l’hôtel bon séjour de Dédougou.

Les bénéficiaires de cette formation sont des agents de sécurité et de défense venus des six provinces de la région de la Boucle du Mouhoun à savoir le Mouhoun, la Kossi, le Sourou, le Nayala, les Balé et les Banwa. La session de formation qui se tient simultanément dans les régions des cascades et du Sahel entre dans le cadre de la mise en oeuvre des activités 2020 du programme Cohésion Sociale, Sécurité et Etat de droit(COSED) du PNUD.

Une vue des participants à l’atelier

L’autorité régionale en charge du genre de la région, Monsieur Innocent Stanislas Tuina, president de la cérémonie d’ouveture de l’atelier, a dans son mot d’ouverture, rappelé les récentes violences basées sur le genre enregistrées dans la region. Pour lui, la tenue de cette formation se justifie et constitue une aubaine pour les partenaires du ministère en charge de la femme que sont les FDS. Il affirme en ses termes : « La question des violences basées sur le genre s’intensifie dans le pays et dans notre région, nous avons vécu des situations très malheureuses, des cas de viols sur mineures. Depuis le 23 juin 2020 jusqu’à nos jours, nous sommes à 13 cas de viols dans la région ».

Directeur régional en charge du genre, Innocent Stanislas Tuina

L’atelier de formation et de renforcement des capacités vient donc à point nommé et vise comme objectif principal la sensibilisation des FDS sur le concept genre, la problématique des violences basées sur le genre et la formation des points focaux genre. Pour atteindre cet objectif, les bénéficiaires de cette formation seront outillés sur plusieurs thématiques y relatives.

Selon M. Jacques Koala, Conseiller d’éducation féminine et chef du Département d’Appui Institutionnel et Renforcement des Capacités du Secrétariat Permanent du Conseil national pour la promotion du genre et formateur de la session. « Il s’agira de former des forces de défense et de sécurité de la Boucle du Mouhoun sur des thématiques relatives au concept genre, la problématique des Violences Basées sur le Genre et en technique d’enquête, d’accueil et d’orientation des victimes des violences basées sur le genre.

Les modules abordés porteront dans un premier temps sur Généralités sur le genre et état des lieux du genre dans le domaine de la défense et de la sécurité,, deuxièmement sur le module portera sur les Violences Basées sur le Genre, la prise en charge intégrée des victimes de VBG et enfin sur les enjeux et implications du genre dans le traitement des VBG ».

A en croire le formateur, les bénéficiaires au nombre de 48 s’approprieront des techniques d’enquête et de façon pratique, ils pourront renforcer leurs compétences à travers des exercices pratiques et des simulations. Aussi les protocoles de prise en charge des victimes seront abordés. Il s’agit de la prise en charge judiciaire, sanitaire et psychosocial des victimes. Au sortir de la formation, les participants seront appelés à faire un plan de réinvestissement de la formation recue. Ils constiutueront des points focaux , des ambassadeurs du ministère de la femme et du programme COSED.

Jacques Koala, formateur

Par ailleurs, la mobilisation des partenaires contre les violences basées sur le genre se justifie, car il existe encore des pesanteurs socio-culturelles qui défendent certains VBG. Il s’agit surtout de ces préjugées et stéréotypes sexistes, les pratiques traditionnelles et coutumières néfastes. Ces violences sont très souvent institutionnalisées par les traditions, les us et coutumes et s’imposent à la population à travers les croyances et des normes sociales.

La situation des violences basées sur le genre devient délétère de nos jours avec la montée du radicalisme et de l’extrémisme violent, la démultiplication des actes terroristes créant une insécurité croissante, la double victimisation des femmes et des filles déjà dans une conjoncture sociale, économique et politique teintée d’inégalités et d’iniquités de genre, la dégradation de la situation humanitaire.

Conscient de cette réalité et dans sa volonté de lutter contre ces violences, le Gouvernement du Burkina Faso s’est engagé, depuis plusieurs décennies, dans la lutte contre les violences à travers plusieurs actions. Ainsi, il a ratifié les textes internationaux dont la Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discriminations à l’Egard des Femmes (CEDEF) en 1984 et la Plateforme de Beijing en 1995.

Au niveau national, il a adopté le 08 juillet 2009, la Politique Nationale Genre, qui en son axe 5 prône la « Promotion du respect des droits et l’élimination des violences ».

C’est dans le but d’éradiquer les VBG que le programme Cohésion Sociale, Sécurité et Etat de Droit (COSED) a initié l’atelier de formation inscrit dans sa composante sécurité.

Les participants, des acteurs de terrain dans la lutte contre les violences basées sur le genre étaient au rendez-vous. Pour Nikiema Salimata, assistante de sécurité pénitentiaire à la maison d’arrêt et de correction de Dédougou : « La formation est la bienvenue, elle va renforcer nos capacités sur les violences basées sur le genre. Dans la plupart des prisons il y a des femmes. Je pense qu’à l’issue de cette formation, on va adopter des rudiments pour la défense de leur cause. Les femmes sont violentées tous les jours, c’est ensemble qu’on va éradiquer ce phénomène au Burkina Faso. »

Nikiema Salimata, bénéficiaire

Pour Bruno SANOU en service à la Brigade territoriale de Tougan, c’est le même son de cloche. « Nous particulièrement, on a enregistré des cas de violences faites aux femmes, notamment des cas de viols sur des mineures. Pour nos investigations, nous espérons renforcer nos capacités pour mener nos enquêtes à travers cette formation. »

Le programme Cohésion Sociale, Sécurité et Etat de Droit (COSED) à travers cette activité de formation participe sans nul doute à la lutte contre les violences en général et contre les violences basées sur le genre en particulier.

Pour une éradication de ces violences basées sur le genre, il est plus que nécessaire que les populations garantes de certains us et coutumes qui défendent ou encouragent les fautifs des VBG bénéficient à leur tour d’une sensibilisation sur le concept genre.

DEMBELE LAWALI

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Vos commentaires

  • Le 28 juillet 2020 à 16:36, par Dibi En réponse à : Boucle du Mouhoun : Atelier de formation des Forces de Défense et de sécurité sur les violences basées sur le genre

    Un peu de pédagogie du parler vrai que tout le monde comprend.
    Sans langue de bois néocoloniale et faussement académique par copier-coller des modes universitaires d’études en vogue à Paris, New-York, Boston..., le genre n’indique la Femme (féminin) que par réduction étroite de langage. Il concerne aussi l’Homme (masculin).
    Dans ces conditions et pour parler à tout le monde, disons tout simplement : "Violences aux Femmes" ! et non "Violences basées sur le genre" !
    Tout Burkinabè scolarisé jusqu’au CE2 du primaire comprend bien et mieux ce que veut dire "Violences aux femmes" !
    La clarté des mots d’ordre aide toujours mieux les luttes.
    Na an lara, an sara !
    La patrie ou la mort !

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