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Yacouba Traoré, Directeur de la TNB "La télé n’est pas destinée uniquement aux fonctionnaires"

Publié le lundi 26 septembre 2005 à 10h59min

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Yacouba Traoré

Directeur de la T.N.B depuis mars 2005, Monsieur YACOURA TRAORE connaît cette maison pour y avoir travaillé comme journaliste pendant plus d’une décennie. Depuis son arrivée, il a engagé des réformes au niveau des programmes.
Clin d’Oeil est allé à sa rencontre afin qu’il nous parle des réajustements entrepris et surtout les raisons qui ont poussé la T.N.B à émettre sur le satellite.

CLIN d’OEIL : Vous êtes le nouveau Directeur de la TNB. Après avoir travaillé pendant plus d’une décennie dans cette maison, vous revenez ; quel est le sentiment qui vous anime ?

YACOURA TRAORE : Un sentiment de fierté. Quand je vois que l’esprit de la maison a demeuré, c’est-à-dire peu de moyens beaucoup de travail, c’est la preuve que la volonté demeure. Ailleurs par exemple, les moyens existent ; j’ai visité FRANCE2, j’ai fait des stages un peu partout, mais à la TN.B, nous travaillons fort malgré les moyens limités.

La TNB a initié depuis un moment des émissions de débat et d’analyses dans plusieurs secteurs. Qu’est-ce qui justifie cette réforme ?

Y.T : Nous sommes maintenant sur le satellite et nous avons voulu y aller avec notre propre identité. Cela ne sert rien d’aller sur le satellite avec des productions étrangères. Notre souhait est de pouvoir capter la TNB partout dans le monde et de pouvoir la reconnaître dès la première image. Nous sommes un pays de culture, le Burkina se reconnaît à travers sa culture, donc nos émissions seront orientées vers ce volet. IL faudrait que le monde entier sache que c’est le pays du FESPACO, du SIAO, ou de la Foire Internationale du Livre qu’il observe. C’est l’une des raisons qui nous a motivés, journalistes et techniciens à mettre en chantier les nouvelles émissions.

Est-ce que c’est ce qui justifie l’ouverture antenne à 9 heures ?

Non pas du tout. Je possède un petit poste de téléviseur au bureau, quand je l’allume le matin, je retrouve les chaînes concurrentes comme CANAL 3, SMTV. Elles sont locales je m’excuse, mais par contre nous émettons dans l’ensemble du territoire et même au-delà des frontières. Nous sommes la Télévision Nationale du Burkina ! Il est inconcevable que d’autres chaînes émettent tôt le matin et par contre nous, nous ne puissions pas le faire.

Le second argument est que le programme de la Télévision Nationale était conçu uniquement pour les fonctionnaires. C’est parce que les fonctionnaires descendaient à 12H30 qu’il fallait ouvrir l’antenne à la même heure. Quand ils repartaient à 15 H, il faut fermer et ouvrir le soir. Je dis non ! La télé n’est pas destinée uniquement aux fonctionnaires ; tout le monde y a droit.

Nous voulons que celui qui a une boutique ou un magasin, puisse suivre la télé en travaillant. C’est pour rompre avec cette logique que nous avons voulu démarrer le matin. Concernant les week-ends, nous avons remarqué, qu’il n’y a pas de programmes qui retiennent les familles à la maison. Tout cela est à revoir et nous sommes entrain de nous y atteler afin de concevoir un programme adapté.

Quels sont les avantages qui sont liés au satellite ?

Le nombre d’abonnés s’agrandit considérablement. Partout dans le monde où on peut nous suivre. Un exemple : lors des éliminatoires CAN’98 où le Burkina Faso était opposé à la R.D.C, plusieurs personnes des Etats-Unis et d’ailleurs nous ont appelés pour nous remercier, car ils ont suivi le match avec beaucoup d’intérêt. Ensuite lors du lancement de la série du "Royaume d’Abou", au Kenya, les communautés burkinabè et sénégalaises nous ont appelés pour nous féliciter ! Dans les villages les plus reculés, certaines populations utilisent les batteries pour alimenter leur poste téléviseur en énergie, juste pour suivre la Télévision Nationale.

Les télénovelas sont de plus en plus prisées dans les familles, quelles sont les raisons qui vous motivent à les présenter ?

Je suis contre les télénove1as ! Mais je suis contraint parce que le goût s’est inhalé dans les familles. Moi je n’adhère pas aux productions étrangères. Un confrère a écrit dans "l’Evénement", qu’il faut que je me taise ; je ne me tairai pas ! Je dis ce que j’aime et ce que je n’aime pas. Mais je respecte le goût des autres. Ma préoccupation est d’équilibrer, nous avons l’exemple "Le Royaume d’Abou", "Ma Famille" une production ivoirienne qui passionnent aussi les téléspectateurs.

On aura en décembre "Le Triomphe de l’Amour" un feuilleton réalisé par ldrissa Ouédraogo ; très captivant. La Télévision possède actuellement trois télénovelas, mais ma préoccupation est de présenter d’autres goûts qui répondent à nos valeurs. Nous allons à la longue remplacer progressivement les télénovelas par des productions nationales et africaines.

Quelles sont les émissions qui nécessitent beaucoup de moyens humains, matériels et financiers ?

Toutes les émission, SANTE MAG ou une autre émission littéraire, toutes ces émissions mobilisent au moins une quarantaine de personnes. Au niveau du studio, nous avons des difficultés. Les studios de caméra sont vieux et dégradés, nous utilisons plutôt le car de reportage. Quand il est en action, il mobilise une quarantaine de personnes.

Vous êtes également un passionné du cinéma. Quel est le regard que vous portez sur le cinéma burkinabè ?

Le cinéma burkinabè depuis les années 1970, est à la recherche de son public. Je dis que le cinéma burkinabè est à sa troisième révolution. La première avec les Mamadou Djim KOLA, René Bernard YONLI qui ont créé les premiers
films burkinabè : " Les Sangs des Parias" ; " Sur le Chemin de la Réconciliation ".

Ensuite il y a eu une seconde révolution qui a été portée par Idrissa OUEDRAOGO, Gaston KABORE et St. Pierre YAMEOGO ; cette révolution continue. Mais toutes les productions avaient tendance à montrer que le cinéma coûtait très cher, et qu’il était difficile à ce cinéma là d’avoir un public.

La troisième révolution est portée par un monsieur qui est dans notre milieu. Journaliste de profession, M. Boubacar DIALLO du Journal J.J., il fait des films à moindre coût et qui ont leur public grâce à l’apport du numérique. Je pense que les anciens essaient de voir de ce côté afin que le cinéma africain retrouve son public. Le problème du cinéma africain réside au niveau de l’audience. Je trouve que Boubacar DIALLO est entrain de donner l’exemple.

Quel est le travail d’un Directeur de la Télévision Nationale ?

Je suis un manager, j’assure la gestion et toute l’orientation à donner à la Télévision. J’ai un rôle de concepteur, raison pour laquelle je travaille en étroite collaboration avec mon chef de programme. Compte tenu des réalités de notre Télévision, je suis souvent obligé de descendre pour gérer aussi le quotidien. Ma mission principale est de libérer l’initiative au niveau des journalistes, réalisateurs, et l’ensemble des travailleurs de la TN.B qui sont d’abord des créateurs. C’est le résultat que vous constatez en ce moment sur notre petit écran, les producteurs de certaines émissions,.

Peut-on dire que le rôle de Directeur est lourd à porter ?

Oui ! Surtout Directeur de la Télévision Nationale. C’est un mandat renouvelable toutes les 24 heures. Le fauteuil est aussi éjectable comme, un entraîneur de football. C’est la vérité mais il faut faire avec.

Vous disposez néanmoins du temps que vous consacrez à votre famille ?

Difficilement. Quand je quitte le matin à 7h, les enfants se sont réveillés à peine, je rentre vers 22h, les enfants sont au lit. Donc c’est difficile.

Quels sont les loisirs préférés du Directeur ?

Suivre un bon match de foot sur les écrans de la TN.B.

Votre plat préféré ?

... Rires ... là ... c’est difficile ... je ne suis pas trop cuisine.

Propos recueillis par RV HONLA
Clin d’oeil

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Vos commentaires

  • Le 26 septembre 2005 à 13:32, par Nogo En réponse à : > Yacouba Traoré, Directeur de la TNB "La télé n’est pas destinée uniquement aux fonctionnaires"

    Plusieurs changements positifs ont effectivement été opérés à la TNB et le directeur a l’air d’être un vrai battant. Néanmoins il reste quelques petits emmenagements qui lui donnerait une meilleure crédibilité et image. La coloration politique reste cdp, les journaux télévisés ne montrent que des colloques et des déplacements de ministres, les séries produites sont souvent peu réfléchies car entérinant plutôt les défauts de nos sociétés que d’insufler une vraie réflexion pour le changement. Par exemple "Ma famille" la série ivoirienne ne présente que des femmes qui frappent leurs maris ou des maris qui trompent leurs femmes, de m^me que le "Royaume d’Abou" fait l’apologie de la polygamie, toutes les deux restreignant le champ de réflexion à de vulgaires mesquineries conjugales.
    Plus de vrais debats sera aussi prolifique pour notre société.

    • Le 26 septembre 2005 à 21:44, par zorro En réponse à : > Yacouba Traoré, Directeur de la TNB "La télé n’est pas destinée uniquement aux fonctionnaires"

      Je ne suis pas au pays mais tout ceux qui me parlent de la TNB trouvent qu’un travail formidable est fait. Je voudrais néanmoins dire ceci au directeur de la TNB : Un site internet, c’est une fenêtre sur le monde. Et par cette fenêtre, nous les Burkinabè de l’étranger pouvons jeter un coup d’oeil à la maison. Mais de grâce, si vous ne pouvez pas mettre à jour le site de la TNB, fermez-le pour de bon. Personne ne vous en voudra pour ça. Pour nous, c’est plutôt ridicule que de voir ce site qui donne des infos de janvier 2005 ou encore le dernier journal de l’an X qu’on ne peut même pas visionner. Pensez un peu à ce site, ça fera du bien à la TNB, et à nous aussi, bien sûr !

      • Le 28 septembre 2005 à 22:06 En réponse à : > Yacouba Traoré, Directeur de la TNB "La télé n’est pas destinée uniquement aux fonctionnaires"

        Vraiment, dire que ce sont des communicateurs qui chantent au bout des lèvres les prouesses des NTIC et qui ne font rien(j’espère me tromper) du coté de leur site web. ça c’est grave ! j’en ai honte d’en parler à mes amis.

        A propos, qui peut me dire les fréquences pour capter notre chaine sur satellite ???

        • Le 1er octobre 2005 à 12:05, par BARRY Pathé En réponse à : > Yacouba Traoré, Directeur de la TNB "La télé n’est pas destinée uniquement aux fonctionnaires"

          A celui qui veut connaitre les fréquences de la TNB,les voici.
          1) d’abord il faut une antenne de 2,40 mètres ( ce qui est antique de nos jours)
          2) fréq : 3898mhz
          3) débit:6000
          4) SEC : 1/2
          NB : Je n’ai jamis essayer de les avoir parce que je ne comlpte pas m’encombre d’une si grosse antenne. J’en ai une toute petite ( 90cm)
          Et en plus je ne suis pas sûr que ca marche. C’est un de leurs employé qui me les a communiqués au téléphone quand j’ai appris que c’etait satellitaire.
          je vous informe que même ici au pays j’ai des difficultés pour la capter, cette chaine du "plaisir partagé"
          amicalement

  • Le 27 septembre 2005 à 14:30, par Océan En réponse à : > Yacouba Traoré, Directeur de la TNB "La télé n’est pas destinée uniquement aux fonctionnaires"

    Songez vraiment à votre site web. ça ne sert à rien de dévelloper des efforts à l’interne si l’extérieur voit du n’importe quoi. Zorro a donc raison.
    Au juste dites moi, Monsieur le webmaster du faso.net, est ce que Monsieur le Directeur de la TNB aura connaissance de nos réactions ?

  • Le 1er octobre 2005 à 11:51, par BARRY Pathé En réponse à : > Yacouba Traoré, Directeur de la TNB "La télé n’est pas destinée uniquement aux fonctionnaires"

    monsieur le Directeur de la TNB, pouvez vous essayer de mettre le site de notre chère Nationale à jour ? Je crois que la dernière mise a jour date de janvier 2005. Cela n ’honore pas du tout une télé qui se dit êtree sur sateelite même si dans ma campagne j’ai toujours des difficultés pour la capter.
    Si ’ client d’oeil’ ne marchait pas c’est parceque le progreamme était loin d’etre respecté
    D’ailleurs le site est d’une pauvreté à pâlir de honte.

    j’espère ne vous avoir pas vexé. Je voulais juste dire ce qu’il ya dans mon ventre.
    BARRY pathé

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