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" Si on ne fait pas de recettes, on ne peut pas avoir de résultat bénéficiaire", explique la Directrice générale de la société burkinabè de télédiffusion

Publié le jeudi 16 juillet 2020 à 22h45min

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Bien que déficitaire pour la quatrième année consécutive, la Société burkinabè de télédiffusion (SBT) se porte bien, rassure sa directrice générale, Kadidia Sawadogo. Les raisons de ce déficit, la mise en œuvre de la Télévision numérique terrestre (TNT), la redevance des télévisions qui a été réduite de 50% par le gouvernement au titre des mesures prises contre le Covid-19, sont entre autres les sujets qui ont été abordés par la première responsable de la SBT, dans un entretien qu’elle nous a accordé, jeudi 9 juillet 2020. Lisez !

Lefaso.net : Comment se porte la SBT ?

Kadidia Sawadogo : Merci pour l’intérêt que vous portez à la vie de la SBT. En tant que première responsable de la société, je peux vous rassurer que la SBT se porte bien.

Il ressort de la dernière assemblée générale des sociétés d’Etat que vous êtes déficitaires, pour la quatrième année consécutive. Qu’est-ce qui explique cette situation ?

Disons que depuis l’opérationnalisation de la SBT en tant que société d’Etat, et même après le lancement des activités de diffusion en 2017, nous ne percevons pas encore de recettes. Nous diffusons gratuitement 17 chaînes en couverture nationale et quatre chaînes en couverture régionale.

C’est en décembre 2019 que les tarifs de diffusion ont été fixés par le gouvernement avec janvier 2020 comme date d’application. Vous convenez donc avec moi que si on ne fait pas de recettes, on ne peut pas avoir de résultat bénéficiaire. Le déficit de la SBT s’explique par le non-démarrage de ses activités commerciales durant la période concernée, cela malgré l’effectivité du service.

Le signal analogique a été coupé le 1er novembre 2019. Où en sommes-nous avec la mise en œuvre de la TNT sur le territoire national ?

Nous avons 34 stations de diffusion sur les 35 prévues qui sont fonctionnelles. Il reste uniquement la station d’Arbinda [province du Soum, région du Sahel] qui n’est pas encore mise en service pour raison de sécurité. Le taux de couverture télévisuelle géographique du territoire national à ce jour est de 98%.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans l’installation des sites ?

A la date du 1er novembre 2019, toutes les 35 stations de diffusion prévues étaient installées et 33 étaient mises en service. Il y avait la station de Sebba qui n’était pas encore raccordée en énergie mais elle est fonctionnelle depuis le 6 février 2020. Il reste à ce jour la station d’Arbinda qui n’est pas en service, et ce, pour les raisons de sécurité. La difficulté majeure que nous rencontrons est l’entretien des stations situées dans les zones sécuritaires très préoccupantes (maintenance et approvisionnement en carburant).

A qui les clients doivent-ils s’adresser en cas de problèmes de réception des chaînes ?

En cas de problème de réception des chaînes, le numéro téléphonique de la SBT, qui est le 25 37 62 65, reste disponible pour leur donner l’assistance et les renseignements nécessaires. Du reste, lorsque nous avons des problèmes, nous diffusons des communiqués radiophoniques dans les zones concernées et aussi via notre page Facebook afin de prévenir ou informer la population sur les causes du problème et les actions en cours pour y remédier.

L’année dernière, il avait été décidé que les télévisions privées devront verser, à partir du 1er janvier 2020, la somme de 75 millions de F CFA par an pour la diffusion de leurs programmes sur toute l’étendue du territoire national. Sur quelle base le montant a-t-il été défini ?

Je dois dire que ce montant est loin d’être le coût réel du service rendu pour la diffusion sur l’ensemble du territoire qui est estimé à 300 000 000 F CFA par télévision. Cependant, étant donné que l’économie du secteur de l’audiovisuel burkinabè est marqué par des revenus relativement faibles, il s’est avéré difficile de faire payer aux éditeurs de service le juste prix pour ces prestations.

C’est dans ce cadre que le gouvernement a opté pour un tarif permettant au plus grand nombre des éditeurs de services d’accéder aux services de la SBT selon les différentes options de couverture. Je dois donc dire que les tarifs ont été fixés dans le but d’accompagner les acteurs du secteur et permettre ainsi le développement de l’audiovisuel dans notre pays.

Que se passera-t-il quand un média ne pourra pas payer la redevance ?

Les redevances sont fonctions des différentes options de couverture et chaque éditeur fait ses choix en connaissance de cause. S’il advenait qu’un éditeur ne paie pas ses redevances, nous mettrons en application les dispositions contractuelles car nos prestations sont faites comme tout autre contrat, à savoir l’engagement mutuel des parties prenantes à respecter les termes du contrat.

Au titre des mesures prises par le président du Faso pour soutenir les médias pendant le Covid-19, il y a la réduction de 50% de la redevance. Comment appréciez-vous cette mesure ?

La pandémie du Covid-19 a eu une grande répercussion sur l’économie mondiale et par conséquent un impact sur le secteur des médias. La mesure prise par l’Etat burkinabè, qui a pour but de soutenir les médias, est fort appréciable. Cependant, elle aura un impact sur les recettes attendues par la SBT en 2020. Pour cela, il y a des mesures d’accompagnement qui ont été prévues en vue de combler ce manque à gagner pour un meilleur fonctionnement de la SBT.

Avec le coût de la redevance jugé élevé et des investissements réalisés par les télévisions pour le passage à la TNT, y a-t-il un risque que l’accès aux chaînes soit payant dans les années à venir ?

Depuis son lancement en décembre 2017, la SBT a communiqué sur la gratuité du premier multiplex national et il en sera ainsi dans les années à venir. Cependant, dans le cadre du développement de nos activités commerciales, lorsque nous mettrons en place d’autres multiplex, ces contenus pourraient être payants.

Comment appréciez-vous les programmes des télévisions qui sont actuellement sur la TNT ? Toutes les chaînes respectent-elles leurs engagements en termes de contenus à produire ?

En ce qui concerne les engagements sur les contenus des télévisions présentes sur le bouquet TNT, cet aspect relève du Conseil supérieur de la communication (CSC) qui pourra vous donner son appréciation.
En outre, hormis deux éditeurs de services qui n’ont pas à ce jour de grilles de programmes, les autres ont des programmes attrayants et variés qu’ils sont en train d’étoffer en vue de satisfaire davantage le public.

Lefaso.net

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