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Infrastructures sportives : Comment sont gérés les stades ?

Publié le lundi 13 juillet 2020 à 21h35min

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Infrastructures sportives : Comment sont gérés les stades ?

La gestion des infrastructures sportives notamment les stades fait l’objet de nombreuses critiques. Pour mieux comprendre cette question, nous avons approché l’Office de gestion des infrastructures sportives (OGIS) et l’Office de gestion du Palais des Sports de Ouaga 2000 qui sont tous deux des Etablissements Publics de l’Etat (EPE). Quelles sont les conditions pour y avoir accès et qu’en pensent les usagers des lieux ?

Pour mieux appréhender la question des infrastructures sportives au Burkina Faso, deux structures sont les mieux placées pour en parler. Il s’agit principalement de l’Office de gestion des infrastructures sportives (OGIS) et l’Office de gestion du Palais des Sports de Ouaga 2000.

Pour Moumouni Naon, directeur de l’exploitation et de la promotion des activités à l’OGIS, leur structure ne s’occupe que de quatre infrastructures d’envergure nationale. Il s’agit du Stade du 04 août, du Stade Sangoulé Lamizana de Bobo Dioulasso, le Centre omnisports des Etalons (COMET) et la cité chinoise actuellement louée par le Centre national des œuvres universitaires (CENOU).

Faisant l’état des lieux de ces infrastructures sportives, Moumouni Naon décline les différents problèmes rencontrés. « Le COMET n’a pas de problème et est carrément opérationnel pour les équipes locales toutes disciplines et catégories confondues. Au Stade du 04 août, le problème c’est la normalisation (respecter les standards internationaux, se conformer aux normes de la FIFA). Toutes choses qui devraient être bientôt faites. Mais au Stade Sangoulé Lamizana, nous avons la dégradation de la pelouse, de la piste d’athlétisme et le manque de l’éclairage, etc. », explique-t-il.

A noter que le COMET est réservé uniquement aux Etalons, toutes catégories et disciplines confondues mais concernant les deux autres stades à la charge de l’OGIS, il faut remplir plusieurs conditions pour y avoir accès. Il s’agit principalement d’honorer les frais de location et éviter tout comportement qui pourrait dégrader l’infrastructure. « Les différents services proposés sont l’hébergement, la location des espaces publicitaires, des locations à titre de boutiques, de maquis et restaurants aux alentours. Ces services sont facturés après soumission au conseil d’administration qui prend une délibération pour les différentes tarifications.

Pour les compétitions sportives, les stades sont mis à titre gracieux ou moyennant une petite contribution pour l’entretien car la mission première de ces infrastructures, est la pratique du sport. Ce qui est différent des activités extra-sportives que sont les meetings, les concerts, les prêches, etc. Le prix de la location est de 2 500 000 FCFA sans l’électricité qui est à la charge du locataire », explique Moumouni Naon de l’OGIS.

Toujours selon lui la gestion des infrastructures sportives notamment les stades construites durant les festivités du 11-Décembre ne leur revient pas mais plutôt aux collectivités territoriales à cause du processus de décentralisation. Pour lui, il y a un réel besoin d’infrastructures sportives mais les moyens financiers manquent.

La gestion du Palais des Sports de Ouaga 2000 est à la charge également d’un Etablissement Public de l’Etat (EPE) du même nom dirigé par Joachim Nikièma. « Au Palais des Sports de Ouaga 2000, l’infrastructure construite par le ministère des sports et loisirs, est mise à la disposition des sports de mains, de combat et de maintien pratiqués en salle et bien évidemment des meetings, des concerts, etc. Mais sa vocation première est la pratique du sport et d’autres infrastructures sont en construction au Palais des Sports de Ouaga 2000 notamment trois plateaux omnisports de basketball, handball et volleyball ainsi qu’une piscine olympique et bientôt un hôtel des sportifs », selon le directeur général du Palais des Sports de Ouaga 2000, Joachim Nikièma.

Voici les différentes conditions à réunir pour avoir accès au Palais des sports de Ouaga 2000. Pour les activités organisées par les fédérations sportives, sans climatisation, il faut débourser 100 000 FCFA pour une compétition nationale officielle ou amicale et 200 000 FCFA pour une compétition internationale. Avec climatisation pour le même type de compétition, il faut payer la somme de 500 000 FCFA pour une compétition nationale et 750 000 FCFA pour une compétition internationale. Pour les séances d’entrainement, ce sont les mêmes conditions pour les nationaux et les mêmes pour les étrangers. Pour les autres activités extra-sportives organisées par les structures publiques ou privées, les prix diffèrent.

Pour les diners gala et les concerts, il faut débourser la somme de 1 700 000 FCFA avec le groupe électrogène de secours et 1 500 000 FCFA sans groupe électrogène de secours.
Pour les forums, les conférences, les congrès, les grandes rencontres, les rencontres confessionnelles, les cérémonies de remise de diplômes, de mariage, etc. c’est 1 200 000 FCFA avec groupe électrogène de secours et 1 000 000 FCFA sans groupe électrogène de secours.

Tout cela rentre dans le cadre des statuts régissant les établissements publics de l’Etat (EPE) qui doivent travailler à faire rentrer de l’argent en plus des subventions et soutiens de l’Etat. Et cet argent devrait permettre un meilleur entretien de ces infrastructures sportives.

Malgré ces différentes conditions, de nombreux problèmes subsistent et le public sportif ne manque pas de les souligner tout en appelant à une bonne gestion de ces infrastructures sportives.

Sié Traoré, professeur d’éducation physique et sportive et coach en athlétisme, dit n’avoir jamais eu de soucis d’utilisation du Stade du 04 août en tant qu’athlète et encadreur. Mais il reconnait que c’est un joyau qui date et il faudrait le rénover pour être en phase avec les normes internationales. « Au niveau du Stade Sangoulé Lamizana, le véritable problème, c’est le tartan qui n’est pas en bon état et le stade Issoufou Joseph Conombo, c’est du béton, on ne peut pas y pratiquer de l’athlétisme », explique-t-il.

Même son de cloche chez Relwendé Lassané Zongo, également professeur d’éducation physique et sportive et entraineur d’athlétisme. Pour lui, il n’y a pas de problème de gestion mais la qualité des infrastructures laisse à désirer et l’insuffisance criarde des infrastructures dans les régions, provinces et quartiers excentrés de Ouagadougou constitue un problème. « Il y a donc une nécessité de construire des infrastructures sportives » a-t-il lancé.

Autre problème évoqué par Relwendé Lassané Zongo, la vétusté des stades et du matériel utilisé par les athlètes. Il appelle par ailleurs les autorités en charge de la construction des stades avec du gazon synthétique, à ne pas oublier les pistes d’athlétisme. « Il ne faut pas faire le travail à moitié, il n’y a pas de tartan pour l’athlétisme et tout est clôturé pour le football uniquement. Donc, il faut tenir compte des besoins des autres disciplines notamment l’athlétisme », a-t-il conclu. La pratique du sport au Palais des sports de Ouaga 2000 est réservée au sport de haut niveau et le public sportif n’a pas accès à l’intérieur d’autant plus que les entrainements y sont payants.

Mamadou ZONGO (stagiaire)
Lefaso.net

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