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Education : Les bisongo, un tremplin pour préparer les enfants du milieu rural au cycle primaire

Publié le dimanche 12 juillet 2020 à 00h00min

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Education : Les bisongo, un tremplin pour préparer les enfants du milieu rural au cycle primaire

Le jeudi 9 juillet 2020, des hommes et femmes de médias ont visité le « bisongo » de Gonkin, un village de la commune de Zorgho dans la province du Ganzourgou. Cette activité s’inscrit dans le cadre d’une sortie initiée par l’Unicef en collaboration avec le Réseau d’initiatives de journalistes.

Le bisongo est une structure à base communautaire pour l’encadrement des enfants dont l’âge est compris entre 3 et 6 ans sur le plan psycho-affectif, holistique et physique. La mission dévolue également à cette structure est de préparer les enfants pour le cycle primaire. Le bisongo de Gonkin a ouvert ses portes en mars 2003. Il bénéficie de l’accompagnement du projet pilote « Norad (Agence norvégienne de développement) » depuis 2019. Pour l’année scolaire 2019-2020, cette structure a un effectif de 94 enfants dont 43 filles et 51 garçons.

Mais avant de recevoir un enfant, les responsables s’assurent qu’il a un acte de naissance et un carnet vaccinal bien suivi. Lorsque nous arrivons sur le site, les enfants sont rassemblés dans une salle commune étant donné leur petit nombre. Prenant la parole, le coordonnateur dudit projet a expliqué à quoi ressemble concrètement le travail de l’enseignant dans une journée.

Séance pédagogique

« Les petites mamans qui sont généralement au nombre de trois pour tenir compte des tranches d’âge, petite moyenne et grande section, s’occupent dans la journée pour conduire les activités pédagogiques. En moyenne, on accepte jusqu’à 75 voire 90 enfants par bisongo. La salle est unique pour les jeux collectifs mais pour permettre aux petites mamans de mieux s’organiser, elles peuvent utiliser les jeux en extérieur pour occuper la petite section par exemple pendant que la moyenne et la grande section sont à l’intérieur de la salle », a dit Franck Tamini. La phase pilote du projet Norad, dans son volet éveil-éducation, a permis d’acheter de nouveaux jeux éducatifs et des mobiliers.

Egalement, dans le volet hygiène et assainissement des enfants, de nouvelles latrines ont été réalisées. Revenant sur les activités des petites mamans, M. Tamini a insisté sur le volet éducation à l’hygiène. Selon lui, indépendamment de la crise sanitaire, les petites mamans apprennent à l’enfant à se laver les mains régulièrement à l’eau et au savon avant d’entrer en classe, avant de manger et après l’utilisation des toilettes. L’autre aspect capital qu’il a évoqué dans le cadre du projet, c’est la dotation des bisongo en vivre pour les goûters des enfants. Pour le bon fonctionnement de ses structures, il a été reconnu la nécessité de mettre en place un comité de gestion.

Le projet pilote Norad vise à promouvoir une offre de service intégrée et holistique pour le développement des enfants de 0 à 6 ans

A Gonkin, ce comité a pour missions de veiller au bon fonctionnement de la structure ; collecter les contributions aussi bien en espèce qu’en nature ; prendre en charge les petites mamans à travers les contributions de toute la communauté. Toutefois, le bisongo de ce village fait face à un certain nombre de difficultés. Il n’a pas de clôture et partage ces lieux avec certains animaux domestiques. Comme autre difficulté, il y a la prise en charge des petites mamans parce que les efforts restent insuffisants.

Face à cette situation, M. Kaboré plaide pour un accompagnement de l’Unicef et des personnes de bonne volonté.

Le président du comité de gestion lance un cri de cœur

Les parents, le chef Sibiri Kaboré du quartier Nomyida et Awa Pafadnam, sont unanimes. L’initiative des bisongo est salutaire. « Les enfants qui sont passés par le bisongo embrassent plus aisément l’école primaire. A la maison, ils mettent en œuvre les bonnes pratiques apprises. Et lorsque vous voulez leur enfiler un habit sale, ils refusent catégoriquement parce qu’on leur a déconseillé cela », a témoigné Mme Pafadnam qui dit avoir inscrit trois de ses enfants au bisongo de Gonkin.

Awa Pafadnam salue l’initiative des bisongo

Le directeur provincial de l’éducation préscolaire, primaire et non formelle (DPEPPN) du Ganzourgou a, lui aussi, loué l’initiative et abordé les nombreux avantages. Selon Mahamadou Bikienga, ils permettent aux petits enfants de pouvoir se développer dans un cadre très approprié afin de préparer leur arrivée au sein de l’école primaire.

Outre cela, poursuit-il, c’est une bonne initiative parce que pendant longtemps les mamans ne pouvaient pas envoyer les enfants à l’école sous prétexte que les jeunes filles devraient s’occuper de leurs petits frères à la maison. Désormais, elles ont la possibilité de fréquenter l’école primaire et terminer le cycle primaire. Les bisongo libèrent aussi la maman. Du point de vue économique, elle est active et participe au développement de la famille et de la société. Mais ce n’est pas tout. En termes d’impact, les bisongo ont permis d’améliorer les statistiques au niveau de l’inscription à l’école primaire dans les zones où ils sont installés. Du point de vu qualité, dans ses écoles les résultats se sont considérablement améliorés.

Le directeur provincial de l’éducation, Mahamadou Bikienga satisfait des résultats

L’inspecteur d’éducation de jeunes enfants, Clément Regtoumda, à propos des conditions d’ouverture d’un bisongo explique : « Un village qui aimerait avoir un bisongo doit formuler une demande motivée adressée aux autorités compétentes. Cette demande ne peut prospérer que lorsque la communauté dans sa motivation s’engage à prendre un certain nombre de décisions, à savoir : Trouver le site, s’engager à recruter et à prendre en charge les petites mamans, assurer l’alimentation des enfants et trouver même l’infrastructure ». « C’est vraiment l’engagement communautaire qui est la condition principale. Après, le ministère de l’éducation et ses partenaires accompagnent les communautés qui sont engagées pour construire le bâtiment et l’équiper », a précisé M. Tamini.

Il ne faut pas qu’après Norad, nos structures tombent, dixit l’inspecteur d’éducation de jeunes enfants, Clément Regtoumda

Le budget initial du projet pilote Norad par pays (dont le Burkina Faso, Mali, Niger) est de 410 millions de F CFA. Démarré en 2019, ce projet pilote s’achève le 28 février 2021. Dans ces trois pays, si la mise en œuvre est réussie, il donnera l’occasion à un projet plus étendu avec un financement plus important.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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