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Culture : Des valeurs de référence contre l’extrémisme violent diffusées dans la région du Nord

Publié le vendredi 10 juillet 2020 à 10h00min

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Culture : Des valeurs de référence contre l’extrémisme violent diffusées dans la région du Nord

Le ministère de la Culture des Arts et du Tourisme a initié le jeudi 09 juillet 2020 à Ouahigouya dans la région du Nord, une conférence de diffusion des résultats du colloque national sur l’extrémisme violent et les valeurs de références. Cette activité a lieu en partenariat avec le programme des Nations unies pour le Développement (PNUD).

Le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme (MCAT) a organisé en novembre 2018 un colloque à Dori. C’était pour élaborer une feuille de route sur la contribution de la culture dans la lutte contre l’extrémisme violent. Ce travail a produit des résultats, des valeurs de référence pour le pays. Pour que toutes les régions du pays puissent bénéficier des fruits de ces concertations, le ministère a entrepris une mission de diffusion des produits de ce colloque au profit des autres régions. Le jeudi 09 juillet 2020, c’était la région du Nord qui a bénéficié de la conférence de diffusion.

Les participants à la conférence ont bénéficié de trois communications. La première a concerné la présentation du contexte et de la feuille de route. C’est le conseiller technique du ministre de la culture Ousmane Djiguemdé qui l’a présenté. Il a rappelé la situation sécuritaire marquée par des attaques récurrentes.

Les participants se sont engagés à être des relais auprès des populations pour une résolution des conflits en tenant compte de nos valeurs

Selon lui, la réponse militaire seule ne suffit plus. Il faut une gestion holistique de la crise. C’est pourquoi la feuille de route propose la promotion d’un idéal de citoyen Burkinabè. Il y a aussi la vulgarisation des fondements d’une culture burkinabè axée sur le partage de valeurs ancestrales. Il faut également la promotion de la cohésion sociale par l’intégration culturelle.

La deuxième communication a porté sur les valeurs culturelles et les mécanismes de gestions des crises dans la région du Nord. Elle a été animée par Issoufou Bissiri, homme de culture. Il a révélé que la parenté à plaisanterie est présente dans la région. Elle se fait entre quartiers, entre villages, entre communes et entre communautés. Faire du bien contre le mal, est une valeur.

Si une personne offense son semblable, pour taire le litige, la personne offensée peut faire du bien à son malfaiteur. Dans la province du Zandoma, des autochtones du village de Kiblo ont une compétence de médiation. Personne ne résiste à leur demande de pardon en temps de conflits. On ne fait pas non plus du mal à une personne qui a fait du bien à votre grand-père.

Les participants se sont engagés à être des relais auprès des populations pour une résolution des conflits en tenant compte de nos valeurs

Une des valeurs aussi, c’est vivre digne, mourir digne pour qu’on parle en bien de vous. Des outils existent également pour la résolution des conflits. C’est le cas du cola pour la réconciliation, l’eau de calebasse aussi. Des acteurs de résolution des confits existent également. C’est le cas des neveux, et surtout des forgerons. En dernier ressort, le forgeron va en médiation avec son enclume pour implorer le pardon. Il note qu’il y a eu des moments où certains ont pardonné en pleurs, en acceptant la réconciliation.

La troisième communication a été animée par le ministre Abdoul Karim Sango, lui-même. Il s’est appesanti sur les valeurs de références. Pour lui, les Burkinabè doivent s’interroger sur les valeurs fondatrices de la société d’antan. Il a souligné que les conflits ont toujours existé. Mais, ils n’avaient pas atteint ce summum où des frères s’entre tuent. Les valeurs que l’on doit prôner selon lui sont : la solidarité, la tolérance, le respect des ainés, la parenté à plaisanterie. Il est convaincu que si ces valeurs sont enseignées, le pays pourrait affronter plus efficacement l’extrémisme violent.

Le ministre Abdoul Karim Sango suggère qu’on revienne à nos valeurs de solidarité, de l’hospitalité, du respect de l’aîné

Il milite donc pour l’intégration des mécanismes endogènes de gestion de conflits. Il a conclu en indiquant que le Burkina Faso comptait plus d’une soixantaine d’ethnies qui sont condamnées à vivre ensemble. Il est impératif donc qu’on trouve au fonds des valeurs communes sur lesquelles on ne doit plus transiger. Ceci, pour pouvoir affronter les défis de demain.

Au cours de cette conférence les leaders religieux et coutumiers ont pris la parole pour abonder dans le sens des conférenciers. Le représentant du roi du Yatenga a expliqué qu’en cas de différend, il revient au chef de famille de trancher. Si cela ne marchait pas, le chef de quartier peut s’en occuper.[ Cliquez ici pour lire l’intégralité ]

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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