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Economie : Le Burkina sur un nuage :

Publié le jeudi 22 septembre 2005 à 07h34min

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L’économie burkinabè se porte bien. En mettant l’accent sur l’amélioration de la gestion publique, la lutte contre la pauvreté et la corruption, le gouvernement burkinabè a pu réaliser des performances macro-économiques qui font l’admiration des institutions internationales. Le 7 septembre dernier, le FMI tout en félicitant le Burkina Faso pour ses nombreux progrès, a décidé de mettre à sa disposition plus de 2 milliards de F CFA pendant que le 9e FED, lui, a reçu à la hausse son aide financière pour bonne gouvernance.

Pour Anne O. KRUEGER, première directrice générale adjointe du FMI, « les autorités du Burkina Faso sont à féliciter pour leurs progrès réalisés en vue de l’atteinte des Objectifs de Développement du Millénaire ». En assurant l’intérim du président du conseil d’administration lors de la quatrième revue du programme du Burkina Faso sous la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (FRPC), Mme KRUEGER a, en plus, relevé que la performance économique en 2004 a été relativement forte en dépit des chocs extérieurs négatifs qui sont apparus dans la seconde moitié de l’année, notamment la chute considérable des cours mondiaux du coton et l’augmentation des cours mondiaux du pétrole. La croissance économique est demeurée forte, l’inflation baisse et tous les objectifs fiscaux ont été atteints.
La détérioration considérable des termes de l’échange a toutefois réduit les perspectives de croissance économique pour 2005.

Ce qui constitue, de l’avis du Conseil d’administration du FMI, des défis majeurs pour les autorités. Celles-ci ont d’ailleurs élaboré un programme visant un équilibre approprié entre les besoins d’une restriction financière face à ce choc et la nécessité de poursuivre les dépenses prioritaires pour soutenir la stratégie de réduction de la pauvreté.

`Les membres du Conseil d’administration reconnaissent que les recettes ont été conformes aux objectifs du gouvernement et les dépenses sont restées orientées vers les services sociaux de base, notamment la santé et l’éducation, de même que l’augmentation des dépenses en capital visant à accroître la productivité. « Les autorités sont en train de mettre en œuvre des réformes pour élargir l’assiette fiscale et renforcer l’administration des impôts pour booster davantage les recettes » soutient le Conseil d’administration qui fait savoir qu’il est impératif de faire des progrès dans d’autres réformes structurelles pour accroître la compétitivité extérieure.

La priorité dans ce domaine porte sur le secteur de l’électricité où les autorités doivent s’acheminer vers une tarification basée sur le recouvrement des coûts. Cela réduira, selon le FMI, la nécessité de recourir aux subventions budgétaires, libérant du même coup des ressources en faveur des programmes prioritaires de réduction de la pauvreté.

Poursuivre le programme d’investissement du secteur de l’électricité contribuera à réduire les coûts, à améliorer la qualité des services et à accroître la compétitivité de l’économie.

La prime de performance

En tous les cas, pour le Conseil d’administration du FMI, les autorités font des progrès dans le renforcement de la gouvernance comme le prouve le suivi du rapport de la Haute autorité de coordination de la lutte anti-corruption, ainsi que l’approbation de la stratégie nationale de la bonne gouvernance. Ces efforts seront renforcés par l’adoption prochaine d’une stratégie globale pour combattre la corruption.

La politique du gouvernement concernant le secteur coton privatisé en grande partie, a, de façon générale, bien servi le secteur et l’économie selon le constat du FMI. Le gouvernement a encouragé les producteurs à trouver leurs propres solutions aux récentes baisses des cours mondiaux du coton sans recourir aux subventions budgétaires. Avec l’assistance de ses partenaires au développement, le FMI trouve que le gouvernement va continuer à soutenir le secteur à travers des projets pour améliorer les infrastructures, accroître la productivité et mener des recherches.

Le cadre préliminaire des dépenses à moyen terme du gouvernement prévoit un échelonnement des décaissements pour accélérer le progrès vers les objectifs du millénaire. C’est dans ce cadre que le Conseil d’administration du FMI a complété la quatrième revue des performances macroéconomiques du Burkina Faso sous le FRPC et a approuvé le décaissement de plus de 2 milliards de F CFA.

Si pour le FMI, la croissance économique est demeurée forte malgré les chaos extérieurs négatifs et que les autorités font des progrès dans le renforcement de la gouvernance, le vice-président de l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE, Thierry CORNILLIET, a lui, déclaré dans le quotidien d’Etat que le Burkina est bien gouverné et les fonds alloués sont gérés de façon rationnelle.

Aux dires de M. CORNILLIET, la coopération entre l’Union européenne et le Burkina Faso est tout à fait exemplaire. Pour preuve, il soutient que le Fonds européen de développement (FED) a donné sur le premier chapitre du 9e FED 432 millions d’euros au Burkina Faso au lieu de 277 millions prévus. « C’est en quelque sorte la prime de performance... Car dit-il, lorsqu’on travaille avec les Burkinabè on a affaire à des interlocuteurs sérieux. L’argent qu’on engage est dépensé et, à la fin, on peut juger l’exécution du programme. C’est cela qu’on a voulu glorifier, en classant le Burkina au rang des meilleurs élèves de la coopération ».

Source FMI

Par Drissa TRAORE

L’Opinion

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