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Télécommunications au Burkina : le mobile en concurrence réglementée

Publié le jeudi 8 janvier 2004 à 10h30min

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Comme ailleurs, le réseau du téléphone fixe souffre d’une faible télédensité et un coût élevé des communications. La privatisation de l’Onatel est d’actualité mais n’est pas synonyme de libéralisation. La téléphonie mobile, quant à elle, fait l’objet d’une concurrence réglementée.

La télédensité s’établissait fin 2002 à 1,41 téléphone pour 1000 habitants. Le taux est encore plus faible en zone rurale : 3 940 télécentres privés et cabines publiques, soit 0,3 pour 1 000 habitants. En 2001, le total des recettes provenant des services de télécommunications était de FCFA 76 milliards. Le coût des communications est l’un des plus élevés de la région.

Le secteur est en voie de privatisation. Le repreneur de l’Onate ! devrait être connu prohainement. Mais privatisation ne signifie pas libéralisation. L’opérateur historique conservera jusqu’au 31 décembre 2005 les droits exclusifs sur le téléphone fixe, l’international, le télex et le télégraphe.

Le réseau de transmission interurbain de l’Onate ! est constitué de liaisons hertziennes numérisées à plus de 90%, d’une longueur totale de 2 700 km. Ce réseau interconnecte entre eux 13 centraux téléphoniques. L’accès à l’international se fait au travers de deux stations terriennes. Au 31 décembre 2002, 61 900 lignes principales étaient installées. Toutes les grandes villes sont couvertes par le réseau fixe et un peu plus de 170 localités en téléphonie rurale. Le chiffre d’affaires de l’Onate ! a été de FCFA47 milliards en 2002. I ;opérateur investit environ 10 milliards en moyenne chaque année, dont 40% sur ressources extérieures. Le coût global du plan d’équipement 20032007 serait de plus de FCFA 100 milliards et concerne le réseau d’accès, les transmissions interurbaines, la commutation, la téléphonie rurale, le cellulaire, Internet, etc...

La concurrence réglementée régit le secteur du mobile. Deux licences d’exploitation ont été octroyées à des sociétés privées en 2000, la troisième étant conservée par l’anate !. Ces licences GSM autorisent les bénéficiaires à établir et exploiter sur le territoire national, pour une durée de 10 ans renouve !able, des réseaux de téléphonie mobile cellulaire de type GSM 900.

La société Celte !, filiale de la néerlandaise Mobile System International (MSI), a démarré ses activités en janvier 2001. Elle possède le plus grand nombre d’abonnés, environ 80 000, soit 36% du marché, se !on son directeur général John David Mc Donald. Son chiffre d’affaires a été multiplié par près de 2 entre 2001 et 2002, s’élevant à FCFA 4,14 milliards pour l’exercice 2002. Son résultat net est devenu positif, passant de FCFA -7,28 milliards à 8,24 milliards. La société a investit FCFA 20 milliards et dispose d’un effectif de 130 employés. En septembre 2003, Celtel a levé FCFA 3 milliards à travers un emprunt obligataire public.

Le concurrent privé de Celtel est Telecel qui a démarré ses activités en décembre 2000. A l’origine filiale de Telecel International, depuis août dernier elle est entrée dans le giron du groupe ivoirien Atlantic Telecom. Cet opérateur possède 51 000 abonnés et couvre les 17 plus grandes villes du pays. Sa part de marché ne cesse de chuter depuis fin 2002. En avril 2003, elle était la dernière avec 30% de parts de marché. "Nous avons eu à un moment une certaine léthargie qui a joué négativement en termes de communication et de présence. Mais aujourd’hui, nous prenons un nouveau départ", explique Ben Cheick Haidara, directeur administratif et financier de Telecel, qui a investi FCFA 15 à 16 milliards.

Telmob, le troisième opérateur, est une émanation de l’OnateI. Ce n’est pas une société mais une direction au sein de l’opérateur public. Au 31 mars 2003, elle avait 56 000 abonnés répartis dans 22 localités. Telmob est le moins cher du marché et le seul opérateur à faire du post payé : environ 15% de sa clientèle utilise ce service de facturation. Un projet d’extension est en cours. Ses concurrents critiquent les avantages dont elle bénéficie du fait de son statut.

V.J.


Nouvelles technologies : un retard à combler

Le Burkina Faso est en retard par rapport à ses voisins dans le domaine des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NT/C). Le gouvernement a donc décidé de définir un plan de développement.
Le pays est connecté à l’international à 8 Mbitsfsec pour la liaison descendante et à 5 Mbitsfsec pour la liaison montante. Ouagadougou est reliée à 5 autres villes par des liaisons à 2 Mbitsfsec. Il existe 7 providers dont 6 à caractère commercial offrant un total de 774 lignes commutées pour les accès distants et comptant au total 8 700 abonnements. Les 4 principaux sont la De !gi, CFAO Technologies, Cenatrin et Fasonet de l’Onate !. La création de cybercafés s’est considérablement améliorée, avec un total de 1 000 à travers le pays, même si le haut débit n’existe pas encore. Mais les tarifs d’Internet restent assez prohibitifs pour le grand public. Une heure de connexion revient à FCFA 1 500 et la vitesse de connexion est si lente que, souvent, seul le courrier électronique est possible.

En juillet 2003, 128 entreprises étaient agréées en qualité de fournisseurs de services informatiques. Le parc d’ordinateurs est estimé à plus de 20 000 et le nombre d’internautes à plus de 30 000. Dans la commune de Ouagadougou, tous les arrondissements ont un centre multimédia, ouvert à tous, principalement aux élèves et étudiants.

L’Onate ! a annoncé, fin septembre 2003, le lancement d’une fibre optique pour interconnecter d’ici au premier semestre 2004 son nouveau réseau téléphonique aux câbles sous-marins de la côte Atlantique. Dans un premier temps, Ouagadougou et ses environs seront ceinturés par une liaison à fibres optiques souterraines. Elle alimentera tous les centraux téléphoniques locaux. Ensuite, un réseau partira de Ouagadougou, reliera Bobo-Dioulasso et, de là, interconnectera le Burkina Faso avec la Côte d’Ivoire.

Une autre liaison vers le Mali partira de Koudougou. A l’Est, une liaison doit connecter le Burkina Faso au Togo, au Ghana, au Bénin et au Niger par les régions de Tenkodogo et de Fada N’Gourrna. D’un coût global de FCFA 12 milliards, le projet est financé à hauteur de FCFA 7 milliards par la BOAD et le reste par l’Onate !. Les travaux prévoient l’installation de 1 000 km de câbles.

L’ouvenure complète du secteur des télécommunications fin 2005 incitera, sans aucun doute, des opérateurs privés et des grandes entreprises à investir dans le domaine des NTIc.

Vincent Joguet.
Marchés Tropicaux, spécial Burkina (12/12/2003)
www.moreux.fr

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