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Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

Publié le samedi 20 juin 2020 à 23h30min

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Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

La ministre de la femme de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire, Laurence Ilboudo/Marchal n’est visiblement pas contente de certaines affirmations contenues dans le rapport « Les femmes dans la crise, survivantes et héroïnes » de l’ONG Oxfam rendu public le 4 juin 2020. Et elle n’est pas passée par quatre chemins pour le faire savoir au cours d’une conférence de presse qu’elle a animé conjointement avec le représentant-pays par intérim de l’ONG ce vendredi 19 juin 2020.

C’est pour, dit-elle, lever toute équivoque et apporter des clarifications aux affirmations mentionnées dans le rapport « Les femmes dans la crise, survivantes et héroïnes » de l’ONG Oxfam, que la ministre de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire a voulu cette conférence de presse.

A en croire Laurence Ilboudo/Marchal, pour gérer au mieux la crise humanitaire que connait le pays, le gouvernement et ses partenaires apportent une réponse multisectorielle. Et cette réponse a permis d’atteindre des résultats importants dans le secteur de la protection des personnes déplacées internes, en particulier des femmes. Pourtant déplore-t-elle le rapport publié par l’ONG Oxfam ne mentionne pas les acquis importants engrangés grâce aux efforts communs du gouvernement et des partenaires humanitaires.

Et même si elle reconnait que de nombreux défis en terme de protection demeurent, le rapport d’Oxfam relève selon elle, « des atteintes aux droits fondamentaux des femmes qui pourraient occasionner le discrédit dans les sites d’accueil des personnes déplacées internes ». Pourtant, selon la ministre, ses agents y font de leur mieux, malgré l’insuffisance de moyens.

Le présidium à la conférence de presse

De son côté, Papa Sosthène Konaté, Représentant-pays par intérim d’Oxfam, estime que le rapport ne nie pas les efforts du gouvernement et des acteurs humanitaires dont Oxfam fait partie. « Si des faits désobligeants ont été révélés, l’objectif du rapport n’est cependant pas de vouloir jeter un discrédit sur l’action du gouvernement et des acteurs humanitaires », a-t-il laissé entendre. Il ajoute par ailleurs qu’en mettant l’accent sur les besoins des femmes, Oxfam a voulu sonner l’alerte pour une meilleure mobilisation des acteurs et cerner les insuffisances de la réponse du gouvernement et de ses partenaires.

Papa Sosthène Konaté, Représentant-pays par intérim d’Oxfam

Le rapport fait cas des viols et du harcèlement sexuel dont sont victimes les femmes. Il est aussi fait mention de pratiques de corruption lors de l’enregistrement sur les listes, sans oublier le détournement de l’aide, selon les propos de femmes déplacées à Dori et Kaya. Ces points auraient fait les choux gras de certains médias, au grand dam de la ministre de la Femme qui voit là une accusation contre ses agents sur le terrain.

Les journalistes à la conférence de presse

« Tous les jours, on nous attaque. Mes agents travaillent jour et nuit, ils n’ont pas de repos. Je suis obligée de faire des rotations pour qu’ils soient là. Mes agents sont au côté des populations qui souffrent. Dans les endroits les plus reculés du Burkina, ils sont là. Qui en parle ? On peut m’insulter, mais ce que mon agent n’a pas fait, et on dit qu’il a fait, je refuse. Il y a eu des détournements de vivres comme on l’a dit. Pourquoi vous pensez que ce sont les agents de l’assistance humanitaire qui le font ? Il y a des ONG qui font de la distribution directe (…) Pourquoi pense-t-on que ce sont les vivres de l’Etat qui sont détournés et pas les vivres des ONG ? Pourquoi pense-t-on que les acteurs des ONG ne peuvent pas détourner et que c’est seulement ceux de l’Etat qui peuvent détourner ? », s’est-elle indignée.
Néanmoins, malgré les griefs qu’elle a contre le rapport d’Oxfam, Laurence Ilboudo/Marchal salue le travail de l’ONG qui fait ressortir le ressenti des femmes.


Lire aussi : Rapport d’étude sur « Les femmes dans la crise au Burkina Faso, survivantes et héroïnes » : Seulement 3% du financement humanitaire sont alloués à l’eau et à l’assainissement


Justine Bonkoungou

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Vos commentaires

  • Le 20 juin 2020 à 13:16, par Lol En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    Si l’ONG mentionne les acquis, qu’allez vous mentioner ? Les faiblesses peut-être ?!
    On est tout aussi indigné quand vous aussi sortez devant la presse dire que tout est géré, ou tout est sous contrôle alors que c’est loin de la réalité.

  • Le 20 juin 2020 à 13:29, par Sidnoma En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    Mme la Ministre, le Colonel Auguste Denise Barry m’a rappelé un proverbe qui dit : "On ne jette pas de cailloux à un arbre qui ne porte pas de fruits".
    Continuez votre travail pour les populations démunies qui n’ont en tout cas pas connu ces dernières décennies, un ministre de l’action sociale aussi dynamique que vous.
    D’ailleurs, ce n’est pas le rôle d’une ONG de dénigrer des actions du gouvernement. Elle a d’autres tribunes, si elle veut apporter une critique constructive !
    Il faut souvent interpeller ces ONG d’un autre genre dont les services ne sont pas toujours désintéressés !

  • Le 20 juin 2020 à 15:29, par lolam En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    Du courage madame la ministre. En vérité certaines ONG comme human Rights Watch et OXFAM survivent grâce au dilatoire. Pour continuer à avoir le financement du système des nations unies, ils sont capable de noyer un pays, son gouvernement et son peuple avec la complicité de leurs valet locaux en produisant des faux rapports et témoignage.A l’exemple de nos vaillants soldats et travailleurs de l’action sociale qui abattent un formidable travail sur le terrain.

  • Le 20 juin 2020 à 17:07, par warzat En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    Notre sœur ministre, voilà ce que j’ai a vous dire. Faites votre travail en toute âme et conscience, faites vos petits pas avec vos succès et vos échecs mais corrigez vous et continuez.
    Concernant ces humanitaires, il faut être prudente.
    On ne sait jamais qui les finance et quand ces humanitaires disent qu’ils ont dépensé 100 F dans un pays, 90 F sont constitués par les frais de logistiques , des gros salaires et autres indemnités.
    Il n’ y a pas si longtemps, les faits similaires évoqués par cette organisation ’’humanitaire’’ se sont produits ailleurs et les auteurs étaient leurs agents.(aide alimentaire contre sexe).
    Ces humanitaires ont même été accusés sous d’autres cieux d’être des complices des terroristes dans notre même espace de la CEDEAO.
    Donc, prudence et pas de confrontation même verbale. Nous ne sommes pas sous la révolution où en deux temps trois mouvements, on pouvait chasser ces ’’spies’’de chez nous.

  • Le 20 juin 2020 à 18:13, par Jonassan En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    J’ai effectivement lu le rapport de l’OXFAM, ça s’apparente à un reportage plutôt qu’à un rapport mais bof c’est la rhétorique en ce qui concerne les pays classés en voie de développement.

  • Le 20 juin 2020 à 18:13, par Bonjour En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    La petite opportuniste de ministre pense qu’elle peut noyer tout le monde avec ses contorsions.
    Cette ONG est dans son rôle...et vous avez autre chose à faire que d’animer des conférences de presse pour justifier linjustifiable et tout.
    Comme son employeur de président elle fait campagne sur la détresse des gens...à quelques mois des élections.

  • Le 20 juin 2020 à 20:00, par caca En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    Là ! Ma grande soeur, ministre de l’action sociale est fâchée. Voir une fille burkinabé dans ces états, il faut comprendre que la situation est très grave et qu’elle n’a peut plus. Culturellement, nos filles supportent, et prennent les choses avec une certaine philosophie. Elles préfèrent encaisser que de s’en prendre à quelqu’un et surtout de l’extérieur. Voir notre ministre convoquée une conférence avec son bourreau c’est que l’heure est grave et en n’a peut plus.
    Quand j’avais lu ce fameux rapport de l’ONG Oxfam, j’ai été sidéré du contenu de l’accusation. Mais, je sais que ces ONG et notamment Oxfam exploite la misère et la pauvreté des pays d’accueil comme Haïti et le Burkina où le terrain est fertile pour eux. Le personnel et surtout les cadres s’enrichissent sur le dos de cette population d’un côté délaissée par un système gouvernemental foireux.
    Certains ont déjà dénoncés le caractère vicieux de l’ONG dans ses modes de financement. Ils savent bien que la transparence gouvernementale ne leur apportera du prévalue. Madame la ministre est mieux placée pour comprendre l’idéologie occidentale basée sur la déformation que l’information vraie. Ce sont des gens qui jouent le rôle du Bon Samaritain la journée et dès la tombée de la nuit, les mails secrets disent autres choses à l’autre coté du continent.
    Si j’ai bien compris leur mission dans notre pays c’est plutôt d’apporter une assistance humanitaire et non jouer un rôle d’alerte des droits humains.
    J’ai aimé la réaction de la ministre, mais j’espère que le personnel du ministère va se méfier de cette ONG. Je me rappel à un temps où une cette dame bien connue était ministre de la fonction publique. Elle avait fait une enquête de terrain concernant une ONG intervenant dans le sahel burkinabé. Il s’est avéré que cette ONG trompait nos autorités, les projets présentés à Ouagadougou n’étaient pas visibles sur le terrain. Pourtant, le relevé bancaire montrait bien les entrées et les sorties de l’argent. Un avertissement leur étant fait, mais ce sont des occidentaux qui n’ont aucun respect à nos autorités, ils ont continués à volé le pays jusqu’au jour où leur autorisation fut retirée. L’ONG était également dans un pays voisin, et là aussi ils ont été remerciés par les autorités de ce pays. Aujourd’hui certains désespérés en Europe veulent revenir, mais difficile de trouver la complicité des nationaux foireux.
    Bon courage, madame la ministre

    • Le 22 juin 2020 à 10:07, par kwiliga En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

      @caca
      "Si j’ai bien compris leur mission dans notre pays c’est plutôt d’apporter une assistance humanitaire et non jouer un rôle d’alerte des droits humains"
      Ben oui, toutes ces associations de "blancs", là, n’ont qu’à nous donner des vivres, creuser nos puits, envoyer l’argent... et puis surtout, fermer leurs bouches !
      Disait le mendiant prétentieux.

    • Le 22 juin 2020 à 10:21, par kwiliga En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

      @caca
      Ha, désolé, j’avais pas lu la fin, donc, je reviens.
      "Aujourd’hui certains désespérés en Europe veulent revenir, mais difficile de trouver la complicité des nationaux foireux."
      j’ai beau lire et relire cette phrase à loisir, j’ai beaucoup de difficultés à la commenter, tellement elle m’apparait comme le plus formidable ramassis d’absurdités concentrées en aussi peu de mots.
      Des gens sont donc désespérés en Europe, de ne pouvoir venir escroquer le Faso, par le biais de leurs pratiques associatives ?
      Mais qui peut croire des choses pareilles ?
      Ne trouvez vous pas plutôt que de nombreux burkinabè sont désespérés de la situation de leur pays et prient pour que les aides qui proviennent de l’occident continuent à leur parvenir, malgré l’absence physique de leurs partenaires ?
      Notre beau pays à tellement changé et plus rien n’est comme avant (comme prévu) à tel point qu’il est aujourd’hui "difficile de trouver la complicité des nationaux foireux".
      Non, mais sans rire, ça aussi vous le croyez ?
      Ha, pardon, mais "caca", vous vivez dans quel pays ?

  • Le 21 juin 2020 à 08:11, par Adakalan En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    Si se gouvernement pouvait faire son auto critique,la plupart des ministre allait démissionner.
    Accepter qu’un oeil extérieur voit mieux vos insuffisances que vous même.
    Actuellement la plupart des dirigeant imite le modèle américain
    Prudence prudence

  • Le 21 juin 2020 à 17:20, par TANGA En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    Laisser cet ong, OXFAM tombér car tout comme d’autres institutions des nation unies, ils ne servent à rien pour nous Africains. Ça sert aux autres pour nous maintenir sous domination.
    Alors c’est bien de mentionner, mais n’en tenons pas rigueur et quand il y a des chiffres à envoyer à l’extérieur, tenons compte des nôtres seulement. Ils comprendrons même si ils ne veulent pas en tenir compte.

  • Le 22 juin 2020 à 08:17, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    - Papa Sosthène Konaté, félicitation et aussi félicitation à OXFAM ! Vous n’êtes pas là pour caresser Mme la Ministre dans le sens des poils. Elle raconte des histoires á faire dormir debout. Mon grand-père (Paix à son âme) me daisait il y a très longtemps que : ’’Si tu vois quelqu’un qui parle beacoup et vite, méfie-toi car la personne dit peu de vérité ou allors elle cherche une certaine reconnaissance non méritée’’. Et c’est le cas de cette ministre qui parle, parle, parle à n’en pas finir jusqu’à ralentir sa respiration. Elle se fait plus voir à travers cette histoire des déplacés internes plus qu’autre chose !

    OXFAM félicitation, continuez votre travail.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 22 juin 2020 à 13:25, par senadja En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    il ya trop ONG Internationales au Burkina ; et dieu seul sait ce qui se passe dans ces ONG et surtout leur mode de Financement. Les ONG accompagnent l’ État dans sa politique de Développement et non le contraire ; S’il ya des choses qui ne sont pas bien, les ONG ont d’autres cadres pour l’exprimer.
    cela me rappel un reportage de cette même ONG avec des carcas d’animaux morts dans la région du Sahel qui avait irrité le DR de l’élevage en son temps (paix a son âme). il faut que l’État ouvre l’oeil et le bon, car les ONG sont la nouvelle trouvaille pour mieux exploiter les pays africains. ce sont des ONG qui ne doivent pas faire de l’exécution directe sur le terrain , mais en réalité, les partenaires locaux ne sont que de Nom. Trop de milliard sont mobilisés mais avec peu de résultats sur le terrain.

  • Le 22 juin 2020 à 17:59, par Sidpawalmde En réponse à : Les femmes dans la crise humanitaire au Burkina Faso : « Le rapport d’Oxfam ne prend pas suffisamment en compte les acquis du gouvernement », Laurence Ilboudo/Marchal

    Ah bon ! y a des acquis ? égrenez nous les donc pour qu’on les évalue. Peu nous importe ces sois disant avancées. Nous voulons sentir ces changements, ces acquis c’est tout .

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