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Infrastructures sportives : Le ministère des Sports et des Loisirs visite des chantiers dans les régions du Centre et du Centre-Sud

Publié le mercredi 17 juin 2020 à 17h00min

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Infrastructures sportives : Le ministère des Sports et des Loisirs visite des chantiers dans les régions du Centre et du Centre-Sud

Dans sa politique de promotion et de développement du sport et des activités de loisirs, le ministère des Sports et des Loisirs a entrepris la construction d’infrastructures à travers le Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL). C’est dans ce cadre qu’une tournée a été organisée avec la presse nationale pour voir l’état d’avancement des travaux et toucher du doigt les réalités du terrain. Et pour cette première tournée, c’est la région du Centre et celle du Centre-Sud qui ont été choisies. A l’issue de la visite, les responsables du Fonds se sont dit satisfaits des réalisations.

La visite des infrastructures du ministère des Sports et des Loisirs a commencé dans la capitale Ouagadougou. L’objectif de cette sortie de terrain, selon Boubacar Gansoré, chef de mission, c’est de justifier les décisions prises dans les bureaux, l’argent débloqué en conséquence, ce qui a été fait et ce qui doit être fait. C’est au Palais des sports de Ouaga 2000 que le top de départ a été donné avec la visite des chantiers de construction de trois plateaux omnisports, notamment un terrain de volleyball, un de handball et un troisième de basketball. Les infrastructures sont réalisées à hauteur de 35%, selon Herman Yoni, représentant le bureau de contrôle pour le suivi des travaux.

Selon Issa Blagnan, ingénieur en génie civil et secrétaire technique chargé des infrastructures au ministère des Sports et des Loisirs, ces infrastructures sont construites avec des matériaux de qualité, des pavés plus résistants, etc. « Même des véhicules peuvent y circuler sans problème », a-t-il lancé d’un air confiant.
Joachim Nikièma, directeur général du Palais des sports a, pour sa part, tenu à donner des précisions sur quelques infrastructures annoncées mais toujours en attente. Pour lui, il est prévu la construction d’une piscine olympique, des cours de tennis et d’un hôtel des sportifs pour améliorer l’offre en matière d’infrastructures au Palais des sports de Ouaga 2000.

En attendant la réalisation totale de ces infrastructures, le coût des travaux des trois plateaux omnisports est estimé à 155 955 054 de F CFA.

Toécé, un stade communal réalisé en terre battue

Après cette étape de Ouagadougou, c’est la commune rurale de Toécé dans le Bazèga qui a reçu l’équipe conduite par Boubacar Gansoré. Selon lui, les infrastructures sont réalisées en tenant compte du budget. Et l’infrastructure du jour, c’est le stade ou terrain communal réalisé en 2018 en terre battue, bordé par des cordons bétonneux. La mission du Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL) est de réaliser une clôture et un fossé d’évacuation des eaux de pluie, d’adoucir la surface de jeu actuellement très latéritique, selon Issa Blagnan.

Tout en remerciant le ministère des Sports et des Loisirs pour l’infrastructure, le 1er adjoint au maire de Toécé a invité les donateurs à les aider pour l’achever, notamment pour la réalisation de la clôture, des plateaux omnisports, des lampadaires pour les compétitions de nuit et de la tribune. « Parce que le stade mobilise beaucoup de monde quand l’équipe locale (FABBAO de Toécé) y joue », a-t-il ajouté, tout en précisant que FABBAO de Toécé est différent de FABBAO Espoir.

En attendant la fin des travaux, la mairie est interpellée pour trouver une solution à l’écoulement des eaux pluviales.

A Pô, un stade municipal selon les normes FIFA sort de terre

Après l’étape de Toécé, c’est la capitale du Nahouri (Pô) qui a accueilli les administrateurs du FNPSL et les journalistes. Les infrastructures sportives qui ont fait l’objet de visite sont le stade municipal entièrement recouvert de gazon synthétique aux normes FIFA, et le plateau omnisports du Lycée provincial de Pô.

C’est un stade municipal de Pô flambant neuf qui a ébloui les visiteurs du jour par la qualité et la beauté de l’infrastructure. Issa Blagnan décrit les différentes qualités de l’infrastructure : « Nous avons fait appel à un spécialiste en pose de gazon et les normes ont été respectées comme il se doit. Il y a un système de drainage vertical qui permet d’évacuer les eaux de pluie hors du stade, et à tout moment on peut jouer sans problème. La pelouse synthétique est faite sur une couche importante de quartz, de graviers latéritiques et un remplissage en sable a été fait après la pose de la pelouse pour la stabiliser et permettre au gazon de rester intact et de supporter tous les mouvements qui s’y déroulent. Et une couche de souplesse est faite au-dessous du tapis de gazon pour amortir les différents chocs ».

La nouvelle pelouse synthétique du stade municipal de Pô a été rendue possible grâce à l’expertise de Marc Adama Bayala, spécialiste en pose de gazon synthétique, et de ses collaborateurs belges. Pour lui, la question des pelouses synthétiques n’est pas une nouveauté au Burkina, mais la principale difficulté était le drainage surtout vertical des eaux pluviales. Chose qu’il a démontrée déjà à Tenkodogo avec le stade régional, avant d’être sollicité pour celui de Pô. « Maintenant que nous avons l’expertise en matière de pose de gazon synthétique, nous allons œuvrer à avoir des qualités de gazon et espérons un jour mettre les mêmes gazons qui sont à Chelsea, à Lyon ou à Barcelone, parce que nos plateformes sont dignes d’accueillir les mêmes gazons », a-t-il assuré.

Pour lui, ce stade répond aux normes de la FIFA et s’il est bien entretenu, le Burkina Faso pourrait éventuellement demander l’homologation de la FIFA six mois plus tard. Cet exploit est dû aussi à la décision du ministère des Sports et des Loisirs de former des techniciens-maison en la matière pour améliorer et suivre les travaux de pose de gazon synthétique, et de s’inspirer des erreurs du passé notamment celles de Koudougou, de Manga, etc. Et le choix du gazon synthétique est dû au manque d’eau pour l’arrosage, surtout dans un pays sahélien comme le nôtre. En plus, il est moins coûteux en entretien, selon les dires de Marc Steve Sanon, directeur général du FNPSL.

Pour Urbain Bamogo, directeur provincial des sports et des loisirs du Nahouri, grâce à ce joyau, la relève est assurée car elle va davantage motiver les petites catégories et les joueurs des trois clubs de la province évoluant en troisième division (Union sportive de Pô, Académie football club de Pô et Olympique de Pô). Il invite par ailleurs les autorités sportives à délocaliser certaines compétitions sportives comme la Coupe du Faso, l’USSU-BF, etc. dans ce stade. Et les administrateurs du FNPSL de les inviter au bon usage de l’infrastructure, et à éviter au maximum les concerts et autres activités différentes du sport qui pourraient dégrader précocement l’infrastructure. A noter qu’il n’y a pas de piste d’athlétisme, mais les travaux de pavage autour du terrain continuent.
Réalisés à hauteur de 90% par un groupement d’entreprises, les travaux ont coûté la somme de 418 273 839 F CFA au FNPSL.

Après cette visite du stade municipal, la délégation a visité également le plateau omnisports du Lycée provincial de Pô qui a été réhabilité et un autre plateau construit juste à côté pour le bonheur des adeptes du sport.

Manga : une clôture réalisée et une pelouse défectueuse

Après la ville de Pô, c’est au tour de la Cité de l’épervier d’accueillir l’équipe du FNPSL et les journalistes pour constater la construction du mur de clôture du stade régional. Ce mur construit par Galaxie services a couté la somme de 151 951 931 F CFA et n’a visiblement pas de problème, sauf l’absence de portail d’entrée, qui a été défoncé par une grue d’une autre entreprise. Ce qui a retenu au contraire l’attention des journalistes, c’est l’état défectueux de la pelouse du stade régional de Manga réalisée par l’entreprise COGEA. Cette affaire a été transférée et est en attente de traitement au ministère des Sports et Loisirs.

Sur la pelouse, les granulés censés servir d’amortisseur se sont fondus sous l’effet de la chaleur et le manque de système de drainage vertical rend la pelouse impraticable après une pluie. Cette infrastructure devrait être reprise, mais l’absence du Comité de gestion rend les choses beaucoup plus difficiles, d’autant plus que la municipalité et le Conseil régional, comme partout dans les régions du Burkina Faso, se disputent la paternité de l’infrastructure.

Selon Jean Baptiste Koumbem, directeur régional des sports et des loisirs, les granulés et la pelouse étaient de mauvaise qualité, et la mise en place d’un comité restreint de gestion du stade est en cours entre la mairie et le Conseil régional pour remédier à ce problème avant la rétrocession définitive à l’une de ces collectivités territoriales. Une question dont le ministère des Sports et des Loisirs doit se saisir pour éviter l’abandon des infrastructures sportives après leur réception même si un comité de gestion des infrastructures sportives est annoncé depuis mais peine à être opérationnel.

A la fin de cette tournée de 48 heures, c’est un chef de mission satisfait qui rappelle les objectifs de la mission et les perspectives. « Notre objectif principal était de voir les réalisations qui avaient été faites sur la base du financement du Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs. Nous avons pu constater ces réalisations avec leurs avantages et leurs inconvénients. Nous avons pu échanger également avec les bénéficiaires pour voir leur degré de satisfaction, les difficultés rencontrées par rapport à l’utilisation de l’ouvrage ; recueillir leurs observations et doléances pour en tenir compte lors des futures décisions. De façon pratique, nous avons pu constater que ces ouvrages ont été réalisés pour la plupart, et nous recommandons la mise en place des comités de gestion de ces infrastructures dans les différentes régions. Nous leur proposons de les accompagner pour la mise en place de ces comités car les infrastructures coûtent cher. En plus, c’est de l’argent public ; donc il faut respecter cela et l’utiliser à bon escient », a conclu Boubacar Gansoré, chef de mission.

Mamadou ZONGO (stagiaire)
Lefaso.net

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