LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Candidature à la tête de l’OMC : Le continent africain en rangs dispersé !

Publié le vendredi 12 juin 2020 à 23h15min

PARTAGER :                          
Candidature à la tête de l’OMC : Le continent africain en rangs dispersé !

Depuis l’annonce du départ anticipé du Brésilien Roberto Azevêdo, de la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), avant la fin de son second mandat pour des raisons d’ordre personnel et familial, il lui faut un successeur. Le chapeau du chef flottera dans les airs, à partir du mois d’août. En Afrique, les têtes se cognent pour savoir qui le portera, au péril de l’Unité, même communautaire. Des quatre candidatures, l’espace CEDEAO présente à lui seule, deux candidats. Quelle image donne le continent ? Les candidatures disparates sont-elles pertinentes ou font-elles de cette partie du monde, la risée des autres ?

C’est une Organisation mondiale du commerce (OMC) à la croisée des chemins. Difficultés à garantir les règles de la mondialisation remise en cause par plusieurs évènements récents. Guerre commerciale (tarifaire) entre la Chine et les Etats-Unis ; accroissement du protectionniste entre plusieurs nations du monde ; blocage par les Etats-Unis de la nomination des juges. Une multitude de difficultés exacerbée par la pandémie du coronavirus, qui a porté un coup dur à la production mondiale et aux échanges commerciaux entre pays. Devant l’impasse, la démission inattendue du chef de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), le Brésilien Roberto Azevêdo. Les défis sont multiples.

Inutile de dire que le successeur de ce dernier a du pain sur la planche. Les ambitions doivent être à la hauteur du défi. Une démission qui, dit-on, ouvre la possibilité de voir enfin un Africain à la tête de cette organisation censée faciliter le libre-échange entre pays. L’Afrique, qui n’a jamais dirigé cette organisation depuis sa création le 1er janvier 1995, affiche un semblant d’ambition immodérée de posséder la direction. Cette ambition, qui loin de montrer l’unité qu’ont les pays africains de parler d’une voix commune, laisse voir plutôt une Afrique incapable de s’unir.

Selon le journal Leportail, quatre candidats sont en lice pour la succession de Roberto Azevêdo. Il s’agit de la nigériane Ngozi Okonjo Iweala, la kenyane Amina Mohamed, Eloi Laourou, ambassadeur du Bénin à l’OMC et le suisso-égyptien Hamid Mamdouh. Vous l’aurez remarqué, les candidatures nigériane et béninoise sont de La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Les espaces économiques étant la preuve d’un consensus communautaire pour harmoniser les règles en matière de commerce international, cette sous-région africaine, ne pouvait pas être divisée dans une affaire commerciale internationale, encore moins pour la direction de l’OMC.

Pour le compte de l’Europe, il est annoncé la candidature de Peter Mandelson, ancien commissaire britannique au commerce, et d’Arancha Gonzalez, ministre espagnole des Affaires étrangères. En attendant, l’intérim de la direction générale peut être assuré par le Nigérian Yonov Frederick Agah, adjoint de Roberto Azevêdo.

Qui sont ces candidats africains ?

La nigériane, Ngozi Okonjo Iweala, est une ancienne directrice générale de la Banque mondiale en 2007 et première personnalité africaine membre du conseil d’administration de Twitter. Elle fait partie des rares femmes à avoir exercé d’importantes responsabilités politiques dans son pays. Dans l’administration, elle a essayé de créer un compte unique pour mieux identifier le circuit des dépenses du gouvernement et réduire les possibilités de prévarication. Un compte qui sera mis en œuvre par le président Muhammadu Buhari après son élection en 2015. Sa candidature a chamboulé les pronostics en Afrique.

La kenyane Amina Mohamed, ex-ministre du Commerce et des affaires étrangères du Kenya, a une longue expérience à l’OMC. Candidate à la direction de l’OMC en 2013, Amina Mohamed a aussi été présidente des trois organes les plus importants de l’OMC. Elle a été nommée directrice exécutive adjointe du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) en 2011.

Née en octobre 1961, Amina Mohamed a eu une longue carrière de diplomate avant de devenir ministre des Affaires étrangères de son pays, de mai 2013 à février 2018. Elle a aussi été candidate en 2017, à la présidence de l’Union africaine pour remplacer la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini Zuma, où elle a perdu contre Moussa Faki Mahamat du Tchad.

Quant à Eloi Laourou, il est ambassadeur du Bénin à l’OMC et le suisso-égyptien Hamid Mamdouh, ancien haut fonctionnaire de l’OMC.

Ce sont donc des poids lourds que l’ensemble des pays africains présentent pour ce poste de directeur général de l’OMC. Cependant, ne dit-on pas que l’union fait la force ! Les analystes s’entendent et disent que l’Afrique devait unir ses forces pour se faciliter la conquête du poste. De tous les continents du monde, l’Afrique s’illustre comme un marché de consommation et pourvoyeur de matières premières. Il est alors clair qu’en matière de politiques commerciales internationales, ce sont les autres qui dictent leurs lois.

Il était alors temps, en tant que continent qui cherche à s’affirmer sur le plan commercial, de témoigner d’une voie commune pour la conquête de la direction de l’OMC. En plus c’est un poste pour lequel il faudra convaincre le plus de pays membres de voter pour soi. Si l’Afrique n’est pas unie, le poste glisserait facilement entre ses doigts. Ce sera donc un regret de voir ces poids lourds être de la poudre aux yeux.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 18 juin 2020 à 23:33, par Dibi En réponse à : Candidature à la tête de l’OMC : Le continent africain en rangs dispersé !

    Ceux ou « celles » qui approuvent les messages au Fasonet sont à bonne école. Et il ne faut surtout pas critiquer l’OMC, le FMI, l’UA, la CEDEAO, le néocolonialisme, la Présence française, le Franc CFA ou l’ECO de Ouattara, Macky Sall .... ou RM C.Kaboré de chez nous.
    Toute vérité n’est pas bonne à dire en contexte néocoloniale, dans un pays déjà largement fragilisé par toutes sortes de maux.
    Ouvrez surtout en grand les ciseaux pour la tranquillité des élites en réseaux aux affaires ! C’est la mission des médias et les services qu’ils rendent parait-il ? Et à chacun sa mission rendue ou à rendre !
    Na an lara, an sara !

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina : Une économie en hausse en février 2024 (Rapport)