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Covid-19 au Burkina Faso : Le secteur agro-sylvo-pastoral pourrait être le plus touché, selon les experts du CEDAM

Publié le mardi 2 juin 2020 à 22h35min

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Covid-19 au Burkina Faso : Le secteur agro-sylvo-pastoral pourrait être le plus touché, selon les experts du CEDAM

Avec la pandémie du coronavirus, la croissance économique pourrait passer de 6% à un peu plus de 2% en 2020, au Burkina Faso. Dans le même sens, le déficit budgétaire, qui était de 3%, passera à environ 5,4%, et l’inflation de 2% à plus 4%. Ces chiffres ont été avancés à la table ronde du Cercle d’études Afriques-mondes (CEDAM) sur les impacts de la Covid-19 sur les résultats du PNDES, tenue le mardi 2 juin 2020.

Tour à tour, le président du Conseil d’administration du CEDAM ; le ministre de l’Education nationale, Stanislas Ouaro ; le ministre du Commerce, Harouna Kaboré ; le directeur général de l’économie et de la planification, Dr Larba Issa Kobyagda, représentant le ministre en charge de l’Economie ; le secrétaire permanent du Plan national de développement économique et social (PNDES), Alain Siri ; et le directeur exécutif du CEDAM, Dr Daniel Kéré, ont exposé, chacun pour le secteur le concernant, l’impact du Covid-19 sur ce secteur.

Dr Daniel Keré, secrétaire exécutif du CEDAM

Le Dr Daniel Keré a présenté un rapport d’études de l’impact du Covid-19 sur l’économie du Burkina Faso, une étude réalisée par trois éminents économistes. Selon eux, les exportations totales de biens et services, les transferts de la diaspora, l’offre agrégée de travail formel et celle de travail informel et enfin l’offre de capital dans les secteurs des services formels et informels, vont chuter.

Les canaux d’impact sont exogènes et endogènes. Les canaux exogènes sont la chute de la demande mondiale des biens et services, la chute du cours des matières premières telles que l’or et le coton, et la chute des transferts de fonds de la diaspora. Les canaux endogènes sont le couvre-feu, la mise en quarantaine des villes, la fermeture des écoles et universités, et la suspension des transports terrestres et aériens. Ce qui a pour conséquences la baisse des chiffres d’affaires des entreprises, la baisse des recettes fiscales ainsi que des revenus des ménages.

De façon générale, il ressort que le ralentissement de la production mondiale et domestique a fortement diminué alors que la demande est pratiquement identique, selon le secrétaire permanent du PNDES, Alain Siri. Ce qui entraîne une augmentation drastique du taux d’inflation, le faisant passer de 2% à plus de 4%. Plusieurs secteurs sont impactés, et c’est le secteur agro-sylvo-pastoral qui se révèle être le secteur qui sera le plus touché, selon Alain Siri. Chose qui va augmenter le taux de pauvreté au Burkina Faso en 2020.

Dans le domaine de l’éducation, les défis sont de plusieurs ordres. Il s’agit entre autres de la fronde sociale avec les mouvements des syndicats du secteur, et la situation sécuritaire qui touche plus de 300 000 élèves. C’est l’effet de ces deux défis que le Covid-19 est venu exacerber. En conséquence, ce sont plus de 10 milliards de F CFA qui sont nécessaires pour relever la majeure partie des défis. Ce qui constitue, selon le ministre Stanislas Ouaro, un impact significatif pour le système en matière de construction de nouvelles infrastructures, d’acquisitions de matériel, etc.

Pour amoindrir les effets à terme, les conférenciers s’accordent sur des solutions de production endogène, qui vont permettre à l’économie burkinabè d’être autonome et plus résiliente aux effets d’une crise de l’envergure du Covid-19. Pour ce faire, il faut refonder à terme le système de santé pour le rendre plus efficace dans la prise en charge et la gestion des épidémies, et mettre en place un système de capitalisation des innovations techniques, technologiques et du numérique, qui ont vu le jour dans le cadre de la riposte au Covid-19.

Cela dit, l’Afrique reste le continent le moins frappé par le Covid-19, avec moins de 150 000 cas confirmés. Les pays les plus touchés en Afrique sont l’Afrique du Sud, suivie de l’Algérie, du Ghana, du Nigéria et du Cameroun. Le Burkina Faso est classé onzième, dans le rang des pays qui enregistrent le plus de cas confirmés en Afrique, derrière le Niger.

La table des conférenciers avec au centre le président du conseil d’administration du CEDAM, Pr Stanislas Ouaro

Le CEDAM a été créé en mars 2019 par un regroupement d’universitaires, de hauts cadres de l’administration et de personnes ressources d’ici et d’ailleurs. Il s’intéresse aux questions stratégiques, notamment celles relatives aux enjeux politiques, diplomatiques, économiques et sécuritaires.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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