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AN I de l’assassinat de Fahadou Cissé et Hama Balima : Des corps toujours en attente d’autopsie

Publié le dimanche 31 mai 2020 à 23h52min

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AN I de l’assassinat de Fahadou Cissé et Hama Balima : Des corps toujours  en attente d’autopsie

Le 31 mai 2019, deux jeunes militants de l’Organisation démocratique des jeunes étaient assassinés à Sebba, dans la province du Yagha. Ils se rendaient à une rencontre avec le haut-commissaire de la province. Le mystère reste complet sur ce crime crapuleux. Les corps sont toujours à la morgue, attendant l’autopsie qui devrait faire la lumière sur les circonstances de ces assassinats. A l’occasion du premier anniversaire de ce douloureux événement, une coalition d’organisations de la société civile a organisé une conférence de presse ce 31 mai 2020 à Ouagadougou. Elle ne compte pas baisser les bras.

L’autopsie traine. C’est elle qui devrait pourtant permettre d’avoir les précisions sur les circonstances de la mort des deux jeunes arrachés à l’affection de leurs familles, camarades de lutte et connaissances. Fahadou Cissé, Président de la section de l’Organisation Démocratique de la Jeunesse du Burkina Faso (ODJ) du Yagha, responsable adjoint à l’organisation du Bureau exécutif national de ladite organisation, et Hama Balima, trésorier de la section ODJ du Yagha.

Le 31 mai 2019 ils se rendaient, sur invitation du Haut-Commissaire, à une rencontre pour la suite à donner à des plaintes de tracasseries administratives soulevées par les populations de la zone. Mais, à environ 4 km du lieu de rencontre, leurs corps seront retrouvés, criblés de balles.

Depuis, l’Organisation démocratique des jeunes (ODJ) la structure d’origine des défunts réclame vérité et justice. Avec une coalition d’organisations de défense des droits humains, de mouvements des travailleurs et d’associations d’étudiants, l’ODJ a encore donné de la voix ce 31 mai 2020. « . Jusqu’à ce jour, même la simple autopsie, la justice militaire qui gère le dossier ne réussira pas à le faire. Actuellement, les corps des camarades sont toujours à la morgue du CHU (Centre hospitalier universitaire, Ndlr.) de Bogodogo attendant l’autopsie », a regretté Dr Gabin Korbéogo, président de l’ODJ.

Pourtant, le ministre en charge de la justice avait donné l’assurance qu’il mettrait tout en œuvre pour l’élucidation de ce crime. Mieux, le gouvernement avait pris l’engagement à Banjul en Gambie, devant la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, de réaliser l’autopsie. Mais depuis, rien.

Fahadou Cissé et Hama Balima étaient bien connus pour leur engagement pour le bien-être des populations locales et au-delà. D’ailleurs, ils ont été décorés en tant que « héros de la nation » suite à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Ils n’ont pas fléchi. « On a tous les éléments pour caractériser l’assassinat d’un crime politique d’Etat. Nous allons continuer le combat pour qu’il y ait vérité et justice », a rassuré le président de l’ODJ, Gabin Korbéogo.

Un pays à repenser sur tous les plans

Les conférenciers au cours de cette rencontre avec la presse, sont revenus sur plusieurs sujets d’actualité. De la situation sécuritaire précaire avec des portions du territoire où l’Etat ne peut plus exercer son autorité, aux exécutions sommaires, ils n’ont pas manqué d’interpeller les dirigeants. Sur le lancinant dossier de Tanwalbougou, ils ont rappelé que « des burkinabè sont chassés dans leur propre pays comme du gibier par des gendarmes en plein marché, attrapés, enlevés et assassinés sans qu’aucun tribunal n’ait eu le temps d’établir leur culpabilité ».

« Le Président du Faso, après une session du conseil supérieur de la défense a jugé la situation « inacceptable » en ajoutant qu’il nous faut relever le défi de la « construction d’une nation unie, fondée sur la primauté du droit, dans l’édification d’un vivre ensemble qui garantisse l’égalité, la paix et la sécurité pour tous les citoyens », ont noté les communicateurs. Ce qui tranche avec les propos du procureur « tendant à nier les assassinats ». La coalition dit donc attendre les décisions « « état d’âme » annoncées par le pérsident Roch Kaboré, pour que cessent les exécutions sommaires et autres violations flagrantes des droits humains.

En attendant, les organisations de droits humains, les mouvements de travailleurs et les associations d’étudiants exigent la vérité et la justice pour Fahadou Cissé et Hama Balima, mais aussi sur les tueries de Yirgou, Kain, Banh, Tanwalbougou, etc.
Ils donnent également de la voix pour l’arrêt des assassinats ciblés et de masse, les arrestations arbitraires et les disparitions forcées. Ils n’ont pas manqué d’appeler au démantèlement des escadrons de la mort.

Tiga Cheick Sawadogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 1er juin 2020 à 07:31, par songdo En réponse à : AN I de l’assassinat de Fahadou Cissé et Hama Balima : Des corps toujours en attente d’autopsie

    Expliquer moi ,comment des syndicats qui lutte pour de meilleures conditions de vie et de travail va se melanger à des droits de l’homme,association stigmatisation,vie chère ODJ parti politique.le tout pour former UNION ACTION POPULAIRE , ca veut dire ce que ca veut dire ,vous utilisez les travailleurs pour vos objectifs bien précis ,pensez vous que ceux qui nous gouverne sont vos enfants.

    • Le 1er juin 2020 à 09:38, par Militant En réponse à : AN I de l’assassinat de Fahadou Cissé et Hama Balima : Des corps toujours en attente d’autopsie

      Monsieur"songdo" ("aidez-nous !"), vous portez bien votre pseudonyme. Mais avant qu’on vous aide, faites l’effort d’élever quelque peu votre niveau de culture générale. A ce que je sache, c’est pas la première fois qu’il y a des regroupements d’organisations, depuis la Haute-Volta jusqu’à aujourd’hui, au Burkina Faso, pour des causes justes. Il y a eu le 3 janvier 66, la lutte après la mort de Norbert Zongo, l’insurrection populaire tout récemment, etc. Et toi tu étais où ? Au Ghana ? Quand on est tout le temps fourer dans les maquis, à boire la bière, voilà ce que ça donne.

  • Le 1er juin 2020 à 07:58, par LUI En réponse à : AN I de l’assassinat de Fahadou Cissé et Hama Balima : Des corps toujours en attente d’autopsie

    Je crois bien que ces victimes ont des parents ?Comment peut-on laisser trainer le corps de son parent tout ce temps pour des issues incertaines.Pour ce cas précis,il est très difficile de se faire une idée sur ce d’assassinat dans un milieu au tout est mélangé.Des tenues et des armes de l’armée emporté par des terroristes.

  • Le 1er juin 2020 à 13:51, par David En réponse à : AN I de l’assassinat de Fahadou Cissé et Hama Balima : Des corps toujours en attente d’autopsie

    Ce sont des spécialistes de la récupération et de la manipulation. C’est pourquoi quasi totalité des Burkinabè ont pris leur distance avec eux.

    Vous avez tout dit Monsieur Songdo.
    Ce sont des gens perdus et égarés par une idéologie qui ne prospère nulle part au monde. Mais comme depuis qu’ils sont petits lycéens, ils ont été imbibés dans cette idéologie, il ne savent plus que faire, si ce n’est l’agitation permanente. Ils sont tous dépassés par la gravité de la mort planétaire du communiste. Ils ne peuvent rien faire en dehors de l’agitation. Mr Songdo, pour te convaincre, regarde leurs aînés qui ont perdu leur jeunesse dans cette agitation, ils sont tous agonisant et ne savent ou mettre leur tête.
    Ils se disent démocrates, mais refusent de se présenter aux élections. Ils se disent partisans de la liberté, mais sont tous des acteurs de la pensée unique.
    Ces gens sont plus léniniste que Lénine et plus marxiste que Karl Marx.
    Autrement dit, c’est comme si une personne se disait plus National Tierceriste que Le Professeur Laurent BADO.
    Et comme tu l’a si bien dit Mr. Songdo, ils pensent que seuls eux ils sont aller à l’école, que personne n’est en mesure de comprendre leurs combines. Ils pensent que ceux qui nous gouvernent sont leurs enfants qu’ild peuvent tromper.
    Mr Songdo, en réalité, ils sont sans repère, parce que le communiste est bel et bien mort, ils ont tous été surpris par cette mort brutale et sont tous dépassés.

  • Le 1er juin 2020 à 16:45, par Manuel En réponse à : AN I de l’assassinat de Fahadou Cissé et Hama Balima : Des corps toujours en attente d’autopsie

    Bonjour
    Paix à leurs âmes !
    Maintenant il revient à chaque burkinabè d’assumer ses responsabilités ; ceux qui sont au Burkina savent ce que veut l’ODJ : renverser les institutions pour installer leur pouvoir dit démocratique à travers le PCRv. Cela ne doit justifier en aucune manière des assassinats, ceci dit nous sommes nombreux à avoir perdu des frères, des amis, des proches depuis 2016, ; ces organisations ne s’indignent que lorsque leurs membres sont concernés.
    S’il vous plaît, il n’y aura pas de RNDP au Burkina, car vos dirigeants ne sont plus des exemples, pire ils sont dans des villa et des voitures de luxe, demandant aux hommes politiques d’être des exemples !

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