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Campagne cotonnière 2020-2021 : L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina prévoit 550 000 tonnes de coton graine

Publié le dimanche 31 mai 2020 à 20h00min

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Campagne cotonnière 2020-2021 : L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina prévoit 550 000 tonnes de coton graine

L’objectif minimal de production visé est de 550 000 tonnes de coton graine pour la nouvelle campagne 2020-2021, a annoncé l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), le 30 mai 2020, au cours d’une conférence de presse. Cette rencontre avec la presse, conduite par le secrétaire général de l’AICB, Louis Yanzon Yé, a eu pour but de communiquer le bilan de la campagne cotonnière 2019-2020 et de dévoiler les décisions préparatoires de la campagne 2020-2021.

Une assemblée générale de l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB), sur la campagne 2019-2020 et la préparation de celle 2020-2021, a eu lieu le 29 mai 2020, a annoncé le secrétaire général de l’AICB, à l’entame de la conférence de presse. Sur la campagne cotonnière 2019-2020, l’assemblée générale a constaté la mise en œuvre des recommandations formulées en mars 2019.

Il s’agit de la réduction des prix de cession des intrants, de l’augmentation du prix d’achat plancher du coton graine, de l’appui à l’apurement des impayés internes des campagnes écoulées 2017/2018 et 2018/2019, la mise en place de semences coton traitées par des produits systémiques et le renforcement du contrôle de la qualité des engrais et des insecticides. Sur la question de l’apurement des impayés internes des campagnes écoulées, le président de l’AICB et président de l’Union nationale des producteurs du coton au Burkina, Bihoun Bambou, a salué l’action du gouvernement qui a contribué à cet apurement.

Ces mesures, selon les conférenciers ont eu un effet galvanisant pour les producteurs du coton. Les intentions de culture se sont chiffrées à plus de 722 000 ha en avril 2019. Les conditions climatiques très difficiles enregistrées durant les mois de mai et juin 2019, ont malheureusement réduit ces prévisions. Une situation défavorable à laquelle sont venus se greffer d’autres éléments non moins préjudiciables, déplore la conférence.

Ces éléments sont les inondations et le fort enherbement des parcelles, qui ont conduit à l’abandon de superficies, la pourriture des capsules due à la poursuite des pluies jusqu’en fin octobre 2019 et enfin la situation d’insécurité chronique qui prévaut à l’Est, en zone SOCOMA, qui a entrainé un recul des superficies emblavées. Pour la situation sécuritaire à l’Est, le directeur général de la Société cotonnière du Gourma (SOCOMA), Ali Compaoré, indique qu’elle a eu un impact très significatif sur la production.

Des producteurs ont été obligés d’abandonner leurs champs, d’autres leurs récoltes, etc. La société a aussi été contrainte de concentrer son personnel dans les villes de Fada, de Diapaga et de Kompienga, précise-t-il. « Ce sont là de véritables facteurs contre-productifs qui, à l’analyse, n’ont pas permis d’atteindre les objectifs visés », regrette le secrétaire générale de l’AICB, Louis Yanzon Yé. Ainsi les résultats physiques de la campagne 2019/2020 indique au total 578 803 ha emblavés, contre 646 446 ha pour la campagne 2018/2019.

Louis Yanzon YÉ, secrétaire générale de l’AICB, principal conférencier

Nonobstant cet état de fait, il y a eu une augmentation d’environ 5% de la production et des rendements de 18%. En effet, pour les trois zones cotonnières (SOFITEX, SOCOMA, FASO COTON), la production a été évaluée à 458 726 tonnes de coton graine avec un rendement moyen de 793 kg/ha, contre 435 323 tonnes de production au titre de la campagne précédente avec un rendement moyen de 673 kg/ha. Pour le coton biologique et équitable, la production s’est établie à 1 388 tonnes, pour un total de superficies emblavées de 3 559 ha (en hausse de 31% par rapport à la campagne passée).

La production nationale totale pour la campagne 2019-2020, coton biologique et équitable y compris, a été de 460 114 tonnes de coton graine. Après remboursement des engagements, qui avoisinait 68 milliards de F CFA, 58 milliards de F CFA ont été reversés aux producteurs. Ce qui, à l’avis des conférenciers, présente une nette amélioration par rapport à la campagne précédente, malgré la tendance baissière des cours mondiaux du coton, liée à la pandémie du Covid-19.

Les préparations de la campagne 2020-2021

La campagne cotonnière 2020-2021 vise une production minimale de 550 000 tonnes de coton graine environ, prévoient les conférenciers. Pour ce faire, l’assemblée générale du 29 mai 2020 de l’AICB, a pris d’importantes décisions, concernant les prix de cession des intrants et le prix d’achat plancher du coton graine, pour la campagne 2020-2021.

Pour le prix d’achat plancher du coton graine, il est fixé à 240 F CFA/kg pour le coton premier choix et 215 F CFA/kg pour le coton deuxième choix. Selon Louis Yanzon Yé, ce prix est fixé en tenant compte des perspectives des cours du coton sur le marché mondial, des dispositions du règlement technique du Fonds de lissage et de la subvention de l’Etat de 10 F CFA le kg. Le prix à la campagne précédente a été de 265 F CFA le kilogramme pour le coton premier choix, a indiqué le président de l’AICB, Bihoun Bambou.

« Les niveaux de prix des engrais et des insecticides, malgré leur coût élevé sur le marché mondial, ont été maintenus à leur niveau de la campagne précédente grâce à un appui financier de l’Etat de 15,437 milliards de F CFA » a indiqué le secrétaire général de l’AICB. Ils sont cédés à crédit en augmentant 7% de la valeur du sac au comptant. Ainsi pour les semences coton conventionnel, les vêtues sont cédés, pour le crédit, à 806 F le sac de 30 kg, 1080 F le sac de 40 kg et 1209 F le sac de 45 kg. L’engrais composé NPKSB et l’engrais azoté urée sont cédés chacun à 14 000 F le sac de 50 kg. Pour les insecticides c’est 3 800 F CFA pour le traitement par hectare à l’insecticide EC classique et 7000 F CFA par hectare à l’insecticide EC de spécialité.

Bihoun Bambou, président de l’AICB

Les soutiens inestimables de l’Etat et des partenaires techniques et financiers ont été salués à cette conférence qui se veut annonceuse des grandes lignes de la campagne cotonnière 2020-2021. Pour Wilfried Yaméogo, directeur général de la SOFITEX, le Burkina fait la promotion de la culture du coton pour améliorer la balance commerciale. Plusieurs maillons parmi lesquels, celui de la transformation artisanale du coton avec le Faso Danfani, contribuent à l’essor de ce secteur.

Wilfried Yaméogo, DG de la SOFITEX

Depuis une certaine période, le Burkina s’attèle aussi à la promotion de la transformation industrielle, qui reste tout de même insuffisante, pour ses effets de création d’emplois, de redistribution des revenus et sa contribution plus élevé aux recettes fiscales du pays.

Etienne Lankoandé
Lefaso.net

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