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Air Burkina : Du rififi dans le cockpit de la compagnie

Publié le mardi 19 mai 2020 à 22h25min

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Air Burkina : Du rififi dans le cockpit de la compagnie

A l’arrêt depuis le 29 mars 2020, la compagnie Air Burkina ne redécollera certainement pas avant août 2020. Cette situation due au Covid-19 a conduit la direction générale à mettre le personnel au chômage technique partiel, pour minimiser les tensions de trésorerie auxquelles elle fait face. Mais le personnel, réuni au sein du Collectif des travailleurs pour la libération d’Air Burkina, ne l’entend pas de cette oreille. Le collectif exige même la démission du directeur général par intérim.

L’apparition des premiers cas de coronavirus au Burkina, le 9 mars 2020, a suscité une série de décisions des plus hautes autorités du pays pour lutter contre la propagation de la pandémie.

Parmi ces mesures, la fermeture des frontières et la suspension des vols aériens (en dehors de ceux destinés au fret…). Cette situation engendre d’énormes pertes pour Air Burkina, la compagnie nationale créée depuis 1967. Pour faire face aux difficultés financières, la direction générale a donc décidé, par un courrier datant du jeudi 14 mai 2020, de mettre le personnel au chômage technique partiel, à compter du vendredi 15 mai 2020, pour une période de trois mois.

Durant cette période, la compagnie s’engage à verser, à chaque salarié, une indemnisation correspondant à 70% de son salaire brut. Selon toujours cette décision, pendant ces trois mois de chômage technique partiel, le personnel est tenu de rester à la disposition de la compagnie, annulant ainsi la mise en congé de certains salariés.

Le personnel opposé à la décision

Cette décision de la direction générale crée des grincements de dents au sein des travailleurs. En effet, ces derniers, réunis au sein du Collectif des travailleurs pour la libération d’Air Burkina, accusent notamment leur Directeur général par intérim (DGPI), Blaise Sanou, d’avoir échoué sur tous les plans dans la gestion de la compagnie. Ainsi, la situation liée au Covid-19 ne serait qu’un prétexte utilisé par le DGPI pour justifier son échec.

Face à ce constat, le collectif affirmait, lors de son assemblée générale tenue le mardi 8 mai 2019, que le DGPI déclarait déjà une situation catastrophique, en arguant le coût très élevé de la location des avions, les pannes récurrentes des appareils et le coût de l’hébergement des équipages sud-africains, vénézuéliens, etc. Blaise Sanou regrettait aussi le fait que les recettes générées par la vente, ne permettent pas de couvrir les différentes charges.

Toujours à cette rencontre, et selon le collectif, il reconnaissait que les taux de ponctualité et de régularité des vols étaient à leur plus bas niveau. La compagnie enregistrait un taux de remplissage d’à peine 66% et un coupon moyen à 120 000 F CFA, contre 70% et 140 000 F CFA à l’arrivée du DGPI en 2017. « Une trésorerie à la limite de la rupture et une incapacité à payer les travailleurs », déplore le collectif pour qui, la mauvaise gestion de Blaise Sanou est à l’origine des difficultés financières de la compagnie, et non le Covid-19.

Difficultés liées au personnel expatrié

Pour le Collectif des travailleurs pour la libération d’Air Burkina, les écueils rencontrés par la compagnie s’expliquent par le fait que deux tiers de ses travailleurs sont des expatriés, de surcroît « non-Africains ». Leur prise en charge s’élève à 63 millions de F CFA par an, soit 350 fois le salaire moyen de la compagnie.

Pour le personnel, le DGPI avait, dans sa mission de sauvegarde de l’entreprise, largement le choix de faire des économies à ce niveau, en réduisant le nombre d’expatriés pour avoir une réduction drastique des charges, surtout salariales. En sus de ce volet, le collectif reproche des mauvais choix au directeur par intérim sur le plan commercial, dont la fermeture des représentations de la compagnie dans certaines capitales africaines. Au regard de ces reproches à lui adressés, le collectif demande la démission du directeur général par intérim, pour faire la place à quelqu’un de plus « jeune et plus soucieux de l’avenir de la compagnie ».

Aussi, à l’endroit du président du conseil d’administration, les travailleurs réclament un audit complet de la compagnie, tout en exigeant « un directeur général avec une mission claire, définie dans le temps, plutôt qu’un intérimaire qui semble être perdu et qui, du reste, a fait ses preuves durant trois ans (délai surréaliste pour un intérim) ».

Le collectif rappelle que le DGPI a été admis à la retraite aussi bien à l’armée qu’à Air Burkina (qui a soldé ses droits). « Nous avons du mal à comprendre cet entêtement à garder cette position d’intérimaire, malgré ces faibles performances et un personnel aux abois, désireux de voir le changement », concluent les travailleurs d’Air Burkina.

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 19 mai 2020 à 16:49, par st jean En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    depuis lavenement de ce Directeur General, ce nest vraiment pas la joie dans cette compagnie..et puis franchement 3ans d interim pour un monsieur qui.a doublement pris sa retraite !! cest vraiment a limage du pays quand certains se croient toujours indispensable.. Coutage au collectif..

  • Le 19 mai 2020 à 18:24, par Sacksida En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    D’accord, pour un Audit General et de Gestion du Directeur General actuel de notre compagnie nationale, une reduction drastique des salaires emoluments et du cout des expratries s’averent tout a fait necessaire. Toutefois, le chomage technique du personnel est justifie et legal dans la mesure ou l’activite est suspendue du fait de la maladie du Covid 19. De meme, la reduction de 30% des salaires durant le chomage technique est egalement justifiee et legale. En tout etat de cause, vous avez interet de trouver avec la Direction General un modus vivendis car actuellement dans le monde et en Afrique plusieures compagnies ont ete obligees de prendre des mesures similaires. Soyez raisonnables afin de perenniser votre outil de travail en cette periode de crise economique, sociale et sanitaire et accompagnees de troubles.

    • Le 19 mai 2020 à 22:00, par Kouda En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

      Sacksida,
      laissez les. Quand il s’agit de s’accorder des avantages, ils sont premiers et ne pipent mot à personne.
      Mais quand il s’agit de se serrer la ceinture pour aider à sauver son outil de travail alors on refuse tout sacrifice.
      Depuis que le groupe Agan Kan a sorti les avions d’Air Burkina pour en faire la propriété d’une autre entreprise du groupe qui les louait en retour à Air Burkina, les carottes étaient cuites car Air Burkina était devenu une coquille vide.
      De toute façon, votre PCA est P. Clément Sawadogo.

  • Le 19 mai 2020 à 19:18, par Beatrice En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    Just savoir si l’aéroport est toujours fermé pour les autres vols en provenance de l’extérieur

  • Le 19 mai 2020 à 19:26, par Bonjour En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    Merci à lefaso.net pour cette synthèse et surtout avoir noté la mise au chômage technique du personnel. J’ai lu l’intégralité du réquisitoire de ce collectif sur un autre site qui ne mentionnait pas cette mise en chômage technique...
    Je pensais bien qu’il y avait une autre raison à cette sortie.
    J’ai noté deux choses dans l’article qui montre à quel point ce collectif est irresponsable
    1/ il dit que leurs avions actuels sont des épaves. Et pourtant il ne l’a pas signalé depuis des années..sauf que quand on a réduit leurs salaires
    2/ il s’en prend au DGPI, qui est aussi pilote et met en doute ses compétences. Pour quelqu’un qui est dans la maison depuis des années...on voit une haine gratuite comme on sait le faire au Burkina. Sachez que certaines des plus grandes compagnies se séparent de la moitié de leurs effectifs. Et vous semblez tout mettre sur le dos d’une seule personne alors que vous y êtes depuis des lustres. Sachez que cette période de crise est mondiale
    Le manque d’ambition d’air Burkina ne date pas d’aujourd’hui et vous avez laissé un espace régional que ASKY et Air côted’Ivoire ont pris

  • Le 19 mai 2020 à 21:06, par omar En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    Air France et autres compagnies detat ont recu du soutien de leurs Etats.. Pourqoi au Burkina on decide de reduire les salaires comme si les employes etaient responsable de la situation ?. Au dires du collectif, il ya lieu de changer cette equipe dirigeante mafieuse qui semblent etre a la solde du ministre Dabilgou.. vous etes foutus chers travailleurs...

  • Le 19 mai 2020 à 21:15, par sidiki En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    jai appris que cest Clement Sawadogo du MPP qui est le PCA de Air Burkina ! Lol. Avec le Ministre Dabilgou , qui va surveiller qui ? Le mouta mouta . Employes d"Air Burkina Yakoooooo..

  • Le 19 mai 2020 à 21:48, par Élève de maternelle En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    Ces syndicalistes genre UGEV ou AEVO des années 80 semblent ignorer la réalité désastreuse du transport aérien suite au covid-29 : pas de recettes du fait de la mise sous cale des avions alors que les charges de traite des avions, du salaire des employés.....doivent être honorées.
    Air France qui n’a jamais distribué de dividendes depuis 6 ans a demandé 6 milliards d’euros de prêts garantis par l’état Francais et l’état nederlandais pour assurer sa survie, South Africa a déposé le Bilan , toutes les. Compagnies du monde essaient de faire des sacrifices par du cost killing pour garder la tête hors de l’eau le temps que la tempête passe. Il n’y a qu’ au Burkina pays qui marche sur la tête que les syndicats d’Air Burkina refusent de voir la réalité en face et veulent scier la branche sur laquelle ils sont assis. Air Burkina n’est que le drapeau Burkinabè dans le ciel Africain il ne peut être une société rentable du fait de l’étroitesse de son marché et de sa petite taille ( moins de 15 avions) . Ces syndicalistes ne parlent pas de l’ouverture du capital avec un privé America qui veut y apporter des capitaux et des avions pour donner à la compagnie la taille critique pour devenir un projet structurellement rentable.
    En verité on a affaire à un syndicat mafieux qui ne voit que les intérêts de ses membres au lieu de ceux de la. Compagnie.

  • Le 20 mai 2020 à 00:05, par Agence En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    Donc, si le covid 19 ne passait pas par là, on allait rien savoir ? Puisse que ces travailleurs là allaient toujours avoir le 100% de leurs salaires et bouches cousues. Soyons sérieux. Le chômage est plus dur que ce dont votre direction vous donne : 70% de vos salaires. D’ailleurs, si un travailleur n’est pas content de son traitement, il démissionne de l’entreprise et il sera tranquille pour créer la sienne. Chaque fois le Directeur n’est pas si n’est pas ça. C’est triste de ne jamais se mettre en cause soi même. Ce directeur là est compétent, très social d’ailleurs.

  • Le 20 mai 2020 à 05:53, par Omar Dao En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    On s’attendait à quoi ? Une compagnie privée rendue cadeau par l’actionnaire majoritaire à l’Etat et vous pensez que cela peut marcher ?
    Cette compagnie est un gouffre financier pour l’Etat qui le maintient artificiellement à flot par fierté nationale. Mais cette attitude a des limites. Pour moi, depuis le départ de groupe Agakan, le compte à rebours est lancé...

  • Le 20 mai 2020 à 13:33, par SAGESSE En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    Bonjour.
    Le tourisme est le secteur le plus touché économiquement dans le monde par la pandémie du covid 19. Il est regrettable de constater que ce collectif ( se disant représentatif des salariés) de AIR BURKINA n’ai pas compris que leur travail est en sursis car le tourisme est aux abois. Combien d’entreprises (de petite,moyenne et grande taille) sont en dépôts de bilan dans le monde ? Combien de compagnies aériennes sont en train de licencier pour espérer survivre ? En France, l’Etat était obligé de prendre à sa charge le chômage partiel (ou technique) de 70% du salaire afin de sauvegarder les emplois. Au lieu que ce collectif se souci de l’avenir de leur "gagne pain" AIR BURKINA, en cette période de grave crise mondiale, non, il s’attaque à leur DGI qui est à son poste depuis 3 ans. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi ne l’avez vous pas fait à la clôture des exercices comptables 2017 ou 2018 ? Ce DGI, comme le collectif le dit, est un pilote de l’armée de l’air à la retraite. partant de là et sans polémiques, je pense que le collectif ne peux pas juger des compétences techniques et de gestion des hommes du DGI. Arrêtons un peu avec ce faux fuyant en voulant toujours accuser la direction lors des "turbulences".

  • Le 20 mai 2020 à 13:37, par SAGESSE En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    Bonjour.
    Le tourisme est le secteur le plus touché économiquement dans le monde par la pandémie du covid 19. Il est regrettable de constater que ce collectif ( se disant représentatif des salariés) de AIR BURKINA n’ai pas compris que leur travail est en sursis car le tourisme est aux abois. Combien d’entreprises (de petite,moyenne et grande taille) sont en dépôts de bilan dans le monde ? Combien de compagnies aériennes sont en train de licencier pour espérer survivre ? En France, l’Etat était obligé de prendre à sa charge le chômage partiel (ou technique) de 70% du salaire afin de sauvegarder les emplois. Au lieu que ce collectif se souci de l’avenir de leur "gagne pain" AIR BURKINA, en cette période de grave crise mondiale, non, il s’attaque à leur DGI qui est à son poste depuis 3 ans. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi ne l’avez vous pas fait à la clôture des exercices comptables 2017 ou 2018 ? Ce DGI, comme le collectif le dit, est un pilote de l’armée de l’air à la retraite. partant de là et sans polémiques, je pense que le collectif ne peux pas juger des compétences techniques et de gestion des hommes du DGI. Arrêtons un peu avec ce faux fuyant en voulant toujours accuser la direction lors des "turbulences".

  • Le 20 mai 2020 à 13:42, par Isaac1 En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    Il faut noter que la Direction Générale d’Air Burkina a le droit de réduire les salaires de 50% en cas de chômage technique partiel selon l’article 8 de l’arrêté N°006-43/MTSS/SG/DGT du 24 janvier 2007 portant conditions de mise en chômage technique des travailleurs et de leur indemnisation.
    Donc Chers Travailleurs d’Air Burkina, restez tranquille. Sinon "OnGaouhououou"

  • Le 20 mai 2020 à 19:14, par Sacksida En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans les ailes de la compagnie !

    En outre, s’il savere que l’equipe Dirigeante actuelle, notamment le DG par interim et qu’il se passerait des choses pas catholique dans la gestion de cette compagnie nationale, en cette periode de crises multiformes, l’Audit General ressortira des forces et des faiblesses. Dans tous les cas, si l’ouverture du Capital Social a un partenaire strategique est actee, forcement un changement de l’equipe est incontournable. Pour l’instant, il faut sauver ce qui peut l’etre, les sacrifices doivent touchees tout le monde, en attendant une reprise des activites de votre outil de travail dans les mois a venir et avec nous l’esperons des perspectives plus heuteuses.

  • Le 22 mai 2020 à 15:58, par julio En réponse à : Air Burkina : Du rififi dans le cockpit de la compagnie

    Air Burkina n’a rien à voir avec le tourisme. Ce sont des hommes d’affaire, de hauts fonctionnaires et du personnel des organisation qui prenait cette compagnie. Quant à la ponctualité, ce n’était pas pire que les autres. Elle n’était pas trop chère et permettait aux voyageurs de se déplacer dans toute la sous région. Sa survie est indispensable. Je suis client depuis presque 20 ans et c’est ma compagnie préférée.
    Comparer à toutes les compagnie de rigolo (Air Mali, Air Sénégal, Air Mauritanie, Air CI,..) elle était vraiment sérieuse.
    Il faut absolument la sauver !

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